À l’instar d’une installation muséale, le documentaire d’Alain Pelletier est une œuvre d’art. « Elle et moi avons fait en quelque sorte la répétition d’un événement qui surviendrait quelques mois plus tard », écrit le réalisateur en présentation de son film.
L’environnement est dépouillé, éclairé par une lumière blanche qui agit comme une aura autour du corps nu d’une vieille femme exposé sous une pellicule plastique.
Cette femme, c’est Georgianne, sa mère de 83 ans qui, étant jeune, avait suivi une courte formation en théâtre. La mère se prête avec grâce et conviction aux demandes de son fils qui dirige ses mouvements, tantôt assise, tantôt recroquevillée, muette ou articulant des mots inaudibles. Patiente, elle laisse l’habilleuse replacer le tissu grinçant et transparent qui recouvre sa nudité. La musique de Schubert accompagne ces gestes ultimes de rapprochement, puis de détachement du fils qui va perdre sa mère.
Le vidéaste et artiste multidisciplinaire Alain Pelletier livre ici un film étrange, surréaliste, d’une esthétique pure.
La Reconstitution, au Cinéma ONF, jeudi 18 novembre à 21h15, 31 minutes.
À noter que ce même jour, à 17h, aura lieu un tête à tête entre Alain Pelletier et Philippe Lesage (Ce cœur qui bat – présenté le 19 novembre) au Lounge RIDM de la Cinémathèque québécoise.
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