Brèves syndicales

2010/11/19 | Par Maude Messier

Nouvelle fédération à la CSN

Crise économique et évolution du secteur industriel obligent, une nouvelle fédération voit le jour à la CSN, la Fédération de l’industrie manufacturière, dont le congrès de fondation aura lieu en février prochain.

Issue d’une fusion entre la Fédération de la métallurgie et la Fédération des travailleurs et travailleuses du papier et de la forêt, ce nouveau regroupement fort de 30 000 membres permettra un meilleur soutien « dans l'atteinte de leurs objectifs de négociation », selon la CSN.

L’annonce a été faite à l’occasion du XIe Colloque Gérard-Picard, cette semaine à Trois-Rivières, dont le thème portait justement sur l’emploi dans l’industrie manufacturière.

Pour Alain Lampron, président sortant de la FM-CSN, les deux fédérations ont des liens économiques si étroits qu’il en devenait absurde de continuer à travailler séparément. La gestion des ressources naturelles et le développement économique durable exigent une vision syndicale cohérente pour être réalisés dans le respect des droits des travailleurs, a ajouté le président actuel de la FTPF-CSN, Sylvain Parent.

L’industrie manufacturière est un secteur d’activité en importance pour l’ensemble du Québec, mais particulièrement névralgique pour la région de la Mauricie où elle représente 18 500 emplois directs et 20% du PIB régional, soit 1,8 milliards $.

Les pertes d’emplois dans le secteur manufacturier au cours des sept dernières années, en Mauricie seulement, s’élèvent à plus de 7 000 selon la CSN. S’adapter aux enjeux présents et futurs de l’industrie manufacturière s’avère donc incontournable dans le contexte actuel.

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Les agents de sécurité mettent le holà

Quelques centaines d’agents de sécurité accompagnés de militants des Métallos (FTQ) ont manifesté ce jeudi midi devant l’Assemblée nationale pour dénoncer « la bureaucratie excessive et les tarifs exorbitants exigés pour les permis de pratique » découlant de la nouvelle Loi sur la sécurité privée.

Ils souhaitent ainsi souligner leur mécontentement et inciter le ministère de la Sécurité publique à corriger le tir afin que les agents de sécurité ne fassent pas les frais d’une « bureaucratie excessive ».

Le directeur des Métallos, Daniel Roy, estime que la hausse du coût des permis de pratique, qui a quadruplé, passant de 37 $ à 140 $, est une façon injuste de refiler la facture à ces travailleurs qui, plus souvent qu’autrement, occupent des emplois précaires et à temps partiel.

Faire les frais à eux seuls des nouvelles règles, c’est en quelque sorte faire porter le blâme aux agents de sécurité. « Les seules fois où on a vu des problèmes, cela impliquait des propriétaires d'agences au passé trouble et, eux, ils n'ont jamais été inquiétés par de telles vérifications. Il n'y a pas eu de scandale avec nos membres », déclare M. Roy.

Ces sommes sont destinées essentiellement à couvrir les frais des enquêtes de sécurité menées tous les trois ans et les frais de fonctionnement du nouveau Bureau de la sécurité privée, qui prévoit pourtant un excédant budgétaire de 35% cette année.

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Une négociation de 6 jours chez Technicolor

Les 150 employés du laboratoire Technicolor à Mirabel ont accepté dans une proportion de 75% l’entente de principe survenue plus tôt dans la semaine au terme d’une période de négociation de… six jours!

La nouvelle convention d’une durée de cinq ans prévoit notamment des augmentations salariales globales de 10%, dont 3% dès la signature en plus d’un montant forfaitaire.

Le laboratoire de Mirabel se spécialise dans la fabrication de copies de films en pellicule. Les changements technologiques et la conversion au numérique d’un nombre croissant de salles de cinéma amène le syndicat à négocier dans une perspective d’avenir.

C’est dans cette optique que les parties ont convenu de décloisonner certaines tâches et d’accroître la mobilité des employés, tout en négociant une amélioration de la lettre d’entente quant à la sous-traitance des activités, assurant ainsi une protection accrue du travail des syndiqués.

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Hydro-Québec coupe des postes à Sept-Îles

Hydro-Québec a annoncé la semaine dernière la concentration des activités du «service à la clientèle affaires» vers Montréal pour des raisons d’« efficience », ce qui se traduit par deux pertes d’emplois permanents à Sept-Îles.

Pour Mario Desjardins, président régional du SCFP 2000, c’est surtout la façon cavalière avec laquelle ont été traitées deux employées de plus de 20 ans de service qui dérange.

Mais il ne s’agit là, à son avis, que de la pointe de l’iceberg. Le syndicat craint surtout qu’Hydro-Québec transfère aussi le «service de recouvrement» à Montréal. « Quand ils ont fermé le service à la clientèle résidentielle à Sept-Îles il y a 5 ou 6 ans, ils avaient promis en échange 18 postes permanents au recouvrement. Ce qui n’a jamais été le cas. »

Sans avoir de confirmation officielle de la Société d’État sur ses intentions réelles, il souligne toutefois que 40 postes permanents au recouvrement ont été affichés la semaine dernière à Montréal. « Ça confirme ce qu’on pense. »

M. Desjardins estime qu’Hydro-Québec a pourtant une responsabilité sociale et économique envers les régions et que ces transferts de postes sont de mauvaises décisions. Le syndicat poursuit ses démarches auprès des élus locaux et régionaux pour sauvegarder ces emplois à Sept-Îles.

Pour Bernard Méthot, conseiller régional FTQ, Hydro-Québec profite de l’effervescence de la Côte-Nord pour donner d’une main pour reprendre de l’autre. « Ils ont promis 68 postes permanents à La Romaine, mais ils en coupent potentiellement 23 ailleurs, c’est 30% ça. »