Le genou de Markov ou c’est quoi un journaliste? Une nouvelle ?

2010/11/23 | Par Pierre Demers

L’auteur est cinéaste et poète. Il habite Arvida.

C’est le congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) en fin de semaine prochaine (26-27 et 28 à Montréal). Bon moment pour s’entretenir sur l’information, plus particulièrement sur la circulation des nouvelles, le rôle des journalistes et le travail des médias de ce côté-ci du Parc. Pourquoi pas ?

Je m’étais juré de ne pas parler de la source des«nouvelles » la plus utilisée à Saguenay, mais oui vous l’avez deviné, notre bon maire qui ne veut pas entendre parler de la FPJQ, de la corruption municipale, des enveloppes brunes ou bleues, des «affaires pas correctes » des autres maires du Québec, des pauvres journalistes qui ont besoin de lui pour s’alimenter.

Lui, comme il le dit souvent, il est pur et chaste, sans tache, en perpétuel état de grâce, il n’a rien à se reprocher jusqu’à ce qu’on découvre le tiroir aux enveloppes. Celui de ses «amis d’affaires anonymes qui financent ses sondages et ses campagnes électorales».

La prochaine fois que j’écris, je jure de ne pas en parler de Lui là…Je le jure. Je fais faire une chronique sportive ou une recette pour le temps des fêtes, tiens ma tourte aux 18 conseillers municipaux marinés au vin de messe.



Le livre noir de la FPJQ

Mais pour le moment, je ne peux m’empêcher de rappeler que les relations du grand camelot chicoutimien avec les journalistes ont déjà fait l’objet d’un livre noir (Voir LBR du 1e novembre et les communiqués de la FPJQ sur leur site) dans lequel certains journalistes d’ici ont bien décrit sa façon de faire peur à tous ceux et celles qui fouillent trop, les ceux de Radio-Canada qu’il boycotte depuis, du Quotidien, les autres qui osent, qui le font mal paraître (Lui et surtout SA ville) et déterrent des «vieilles affaires », comme si celles-ci s’effaçaient d’elles-mêmes avec le temps, la grande déchiqueteuse.

Sa façon aussi de filtrer et les informations et les journalistes avec sa garde d’attachés de presse et de conseillers politiques à son bureau.



À quoi ça sert un journaliste?

Et bien, ça peut servir à se faire manipuler par les élus s’ils sont fragiles, surtout par les temps qui courent où les jeunes qui commencent ne sont pas syndiqués, sont engagés pour remplacer les plus expérimentés qu’on a liquidés pour pouvoir se payer des animateurs/trices qui vont faire grimper la cotes d’écoute…

On nomme personne, mais un animateur ou un chroniqueur vedette, c’est pas un journaliste, c’est quelqu’un qui respire sur les nouvelles des autres.

C’est quelqu’un qui dit trop souvent à peu près n’importe quoi, qui interrompt le journaliste qui lit ses nouvelles pour les commenter (À la radio, c’est souvent ça), pour imposer spontanément son angle.

Je déteste les animateurs et les animatrices qui radotent constamment leurs idées reçues, surtout s’ils ne vont jamais sur le terrain pour dénicher la nouvelle, pour aller voir le monde sur place.

Les grandes gueules qui fixent sur une nouvelle ou deux du jour la plupart du temps lue dans Le Quotidien ou le Journal de Québec le matin.

On finit par apprendre par cœur ce qu’ils pensent, qui ils vont chercher pour confirmer leurs propos. Ils ont trop de minutes à remplir par jour, alors ils tirent sur tout ce qui bouge dans l’air et dans les autres médias. Rarement ils vont dénicher une vraie nouvelle. Surtout que dans leur poste ou leur salle de nouvelles les journalistes sont réduits. S’ils avaient le temps les journalistes, qu’est-ce qu’ils feraient ?

Et bien, et bien ils feraient de l’information, entre autres, déterrer des vieilles affaires, des neuves aussi, faire des liens, poser des questions aux élus, aux décideurs publics qui ont des comptes à rendre, qui liquident des affaires courantes en exécutif fermé, aux conseils d’administration des organismes publics et privés, à ne rien prendre pour du cash quand les autorités donnent leur version des faits.



Ne rien prendre pour du cash

Un journaliste ça sert à débusquer la vérité que s’acharnent trop souvent les élus et les acteurs impliqués dans les nouvelles à enfoncer le plus creux possible. À trouver des preuves que le tas de terre qu’on vient de couvrir d’asphalte, celle qui dissimule peut-être quelque chose.

Et Dieu sait par les temps qui courent ce qu’on a creusé comme trous depuis quelques mois.

Je pense qu’au Québec, «à l’heure où on se parle » comme dirait le suave ministre libéral de Dubuc, les journalistes sortent plus de nouvelles (Des choses qu’on ignore, qui révèle et répercute l’ensemble) sur ce qui pue le plus souvent que la police quoiqu’en disent les élus provinciaux libéraux.

Elle, la police, ménage toujours ses efforts commandés par ceux qui la payent. La police sert avant tout les politiques, le pouvoir en place, point à la ligne.

Au SLSJ, la police dans les médias est utile surtout à décrire les accidents de voitures et les repris de justice qu’on vient de coffrer pour la xième fois. On attend toujours les résultats de l’enquête policière sur «les affaires pas correctes » de Robert Hakim… que le maire nous avait juré d’éclaircir depuis longtemps.

Un journaliste n’est pas achetable, s’il garde ses distances du régime en place, s’il fait sa job, il révèle tout simplement ce qui se passe et parfois ce qui se passe au-delà des versions officielles.

Bref, un journaliste c’est un chien de garde, un personnage qui se tient debout, qui n’a pas la chienne quand il se tourne dix fois le communiqué de presse dans sa bouche avant de le lire en onde.

S’il exerce ce métier et qu’il fait une pub pour la ville tout se suite après le bulletin, et bien, il est fini. Sa crédibilité est fichue. Dans les médias privés, surtout la radio, et bien on ne se gêne pas pour le faire. Des noms, des noms ? Vous les connaissez mieux que moi.

Le choix des nouvelles ça prend du recul. La distance critique pour obtenir une vue d’ensemble.

Vous connaissez Albert Londres? Trouvez ses livres de chroniques et de reportages menés partout à travers le monde et lisez-les. Vous allez découvrir c’est quoi un journaliste qui se mouille et prend rien pour du cash. Un journaliste qui occupe le terrain et fait corps avec.

L’indépendance journalistique existe parfois et c’est là que les élus de toutes les couleurs qui mentent se mettent à suer sur leur siège de conférence de presse.



Le genou de Markov

Le genou de Markov, c’est quoi ça ce sous-titre-là? C’est un titre accrocheur pour attirer le lecteur. Non, c’est juste une façon de dire qu’ici (Et ailleurs aussi) il y a trop de journalistes qui «couvent » (sic) les sports professionnels avant tout le reste.

On dirait que c’est la règle pour relancer les entreprises d’information. Je cherche désespérément des médias d’ici qui misent sur des journalistes culturels, syndicalistes, internationalistes, politiques, environnementalistes, artistes, éducationnels pour se démarquer des autres.

Le sport c’est l’uniformité. Tous en même temps on «informe » sur la dernière victoire/défaite des Saguenéens ou des Canadien et on a l’impression de bien servir son public, de l’avoir rejoint là où il est. Et s’il y avait d’autres choses à «couvrir » que ça ?

Je rêve que des journalistes souvent jeunes qui commencent leur carrière dans les médias régionaux avouent ne pas s’intéresser aux Canadiens et aux Saguenéens juniors. Qui n’ont pas appris par cœur les noms, les surnoms, les statistiques, le dossier médical, le groupe musical préféré de tous ces hockeyeurs et ne peuvent pas en parler éternellement dans toutes les lignes ouvertes, les discussions à n’en plus finir sur LE GENOU DE MARKOV.

Moi, la blessure du joueur du Canadien je ne crois pas que ça va changer ma vie et celle de je ne sais combien d’amateurs qui dorment mal à chaque fois que «leur équipe » ou les Saguenéens perdent.

Ils me disent jamais ces journalistes sportifs combien ça coûte un joueur de hockey junior, son salaire annuel (Ils ont des agents vous savez, donc ils doivent être payés), l’implication de la ville pour les subventionner via le Centre Georges-Vézina, tout le fonctionnement de ce commerce sportif de «fierté régionale ».

Combien de journalistes sportifs sont entretenus par ce cirque en ronflant tous le même refrain ? Ils font juste décrire ce qui se passe, ne l’analysent pas, ne le décortiquent. Ils aiment le jeu de ces petits jeunes pleins d’avenir qui rêvent de grimper dans les Majeures en sachant trop bien qu’ils seraient mieux d’apprendre le russe, de s’appeler Markov ou Sergei pour y arriver. Et les parents de ces jeunes joueurs qui misent sur eux comme la Loto Québec.

Moi, je rêve de voir apparaître, dans les médias, une mutation autre que sportive. La majorité du temps d’antenne, de surface papier des journaux, des bulletins de nouvelles régionales et nationales est occupée par le genou de Markov.

Pourquoi le grand chroniqueur sportif originaire de Falardeau, Réjean Tremblay lui-même, n’écrit-il pas une série télé sur ce genou pour expliquer comment un journaliste a dévié de sa route un jour ?

C’est lui le modèle de journaliste de la nouvelle génération qui veut percer? Le journaliste sportif à tout faire qui s’alimente à sa propre sauce, exploite une mine à sec depuis longtemps avec tous SES contacts. Qui nous vend un long métrage mélodramatique payé par les fonds publics au lieu de laisser les cinéastes faire notre cinéma.

On sait très bien que, le journaliste le plus «dangereux » (Lire : crédible, qui brasse les grosses affaires de l’actualité) au Québec à l’heure actuelle, la star pour parler comme les jeunes, c’est pas lui, mais Alain Gravel d’Enquête à la SRC.

Tous les politiciens québécois qui lisent le nom de Gravel sur leur cell ont tout de suite envie de le jeter dans le fleuve et eux avec, de mettre le feu à leur maison, leur bureau, leur char.

Hé, les jeunes journalistes bleuets d’ici, l’avenir pour vous c’est l’enquête, les enveloppes brunes, les affaires qui puent. À vos marques, fouillez tous les conseils municipaux autour de vous et ailleurs. Ça presse.

Ce n’est pas normal qu’on ne puisse se comparer aux autres, rivaliser, les dépasser.

Le maire Tremblay qui se vante d’être le meilleur au Québec dans tout et bien un petit effort monsieur le maire, scandalisez-nous. Un petit effort s’il vous plaît, on a l’air pauvre. On a l’air démunis comme administration municipale propre propre. Demandez à vos conseillers, à vos entrepreneurs de vous corrompre juste un petit peu. On veut repasser à La Facture et pourquoi pas à Enquête ?



Les livres

La culture reste le parent pauvre de nos medias. Tout ce qu’on lui offre bien souvent, des calendriers d’évènements qui défilent à la vitesse de l’éclair. À part le Quotidien, Voir et la SRC qui ont des journalistes attitrés pour couvrir le domaine, les autres ont une vision très mince de la chose.

On appelle ça, chez les jeunes journalistes, «le show bizz », un spectre hétéroclite englobant tout ce qui dépasse, soit les shows musicaux , les CD, les DVD, les jeux vidéos et surtout la télé, la machine à vous vendre la vie rêvée qui s’est toujours prise pour le cinéma.

Jamais, dans les médias, on ne parle des livres (Et de peinture, et de musique classique, et de théâtre, et de danse, bref, d’art), vous savez les livres qui se lisent. On n’invite jamais d’écrivains pour leur parler. Ou quand on les invite, on ne sait pas quoi leur dire. On n’a jamais lu leur livre.

Alors, on leur demande s’il y a des écrivains qui peuvent vivre au Québec juste de leur art? Comme si ces gens-là souffraient d’une maladie honteuse. On peut vivre très bien en jouant au hockey professionnel (même junior), mais on ne peut pas vivre en faisant ça, ÉCRIRE.

Dans Le Devoir du 19 novembre, un sondage nous apprenait que le tiers des Québécois n’a pas lu UN livre durant l’année. Un livre, c’est pas la mort d’un homme. On préfère regarder la télé, pitonner sur l’ordi, jouer au Monopoly.

Les Québécois ignorent la fiction, les essais, les livres sur papier (Ça existe encore, quoiqu’en pense le maire), les livres écrits par nos écrivains qui ont comme fonction de révéler l’époque.

Vous connaissez Hervé Bouchard d’Arvida ? C’est l’un des plus grands écrivains du Québec (du monde peut-être) actuellement. Vous l’avez lu? Il ne vend pas de gilets avec son numéro dans le dos comme un joueur de hockey des Saguenéens, mais il écrit des livres dans son coin parce qu’il est doué.

Il écrit ce qui se passe ici dans un temps intemporel avec un style unique. Il mériterait d’être aussi connu que n’importe lequel joueur des Canadiens ou des Saguenéens. Qu’on en parle dans les médias régionaux au lieu de donner la parole quotidiennement à des coachs de hockey, à des élus municipaux motoneigistes, à des cartomanciennes.

Vous allez à votre librairie préférée sur la Saint-Do deux ou trois fois par semaine pour acheter des livres ou tout simplement pour voir les nouveaux qui arrivent ? Vous n’avez pas de libraire à vous, mais vous cherchez désespérément un médecin de famille ? Vous savez, souvent ça peut remplacer l’autre.

Essayez donc de lire pour vous retrouver. Allez voir les signets plantés le long de la Rivière-aux-sables, il est là Hervé Bouchard, d’autres écrivains d’ici aussi, belle initiative du Salon du livre pour faire connaître nos écrivains qui écrivent autre chose que des livres pratiques, des livres de recettes, l’Annuel de l’auto.

Jamais on ne parle des livres dans nos médias à part quelques exceptions quand un éditeur montréalais fait une tournée régionale avec son livre de recettes. Lisez le texte du dramaturge Wajdi Mouawad, «Les estis d’intellectuels » dans Le Devoir des écrivains du 17 novembre, où il interpelle les libraires et les palmarès de tout acabit, les livres à la mode.

À tous les matins, nos médias nous cassent les yeux et les oreilles avec le genou de Markov. Si tous ces journalistes et animateurs d’ici se mettaient subitement à se souvenir des noms, des carrières des écrivains.

À parler librement des 70 livres de Victor-Lévy Beaulieu (C’est pas juste un écrivain de téléséries vous savez), de ceux d’Hubert Aquin, de Camus, d’ Eschenoz, de Jim Harrison, de Louis-Ferdinand Céline, de Gabrielle Roy, d’Anne Hébert, de Jacques Poulin, de Louis Hamelin, de Patrice Desbiens, et de tant de milliers d’autres au lieu de nous assommer avec les blessures des sportifs professionnels qu’ils admirent parce qu’ils font des millions$.

Alors, j’aurais l’impression que je ne vis plus dans un monde congelé sur une patinoire ou une trail où on veut juste se promener en skidoo ou aller voir la game des Saguenéens pour ressentir des émotions, se solidariser.



Le monde

Et je ne parle pas de l’absence presque totale de l’information internationale dans nos médias. On parle des autres pays, de l’actualité ailleurs quand le maire de Saguenay tel un Gulliver – quand va-t-il rencontrer les Lilliputiens une fois pour toutes? – se rend encore quelque part tout seul (Pourquoi ne nous amène-t-il pas pour qu’on puisse lui montrer autre chose qu’il ne voit pas, comme la conservation du patrimoine bâti, l’efficacité du transport en commun dans ces pays, les bibliothèques pas grandes comme ma gueule comme celle de Kénogami, les musées, les salles de spectacles, les lieux publics, les monuments,) ou qu’un joueur de hockey junior ou professionnel non performant s’exile en Suède ou Italie.



Qu’est-ce qu’une nouvelle ?

Les médias de tout horizon ont pris l’habitude avec le net surtout d’appeler les auditeurs/lecteurs/spectateurs/internautes/blogueurs pour leur commander des nouvelles, des images, des vidéos.

Alors, ceux-ci dans leur naïveté téléphonent au poste de radio et «annoncent » qu’un gars est rentré dans le clos avec son tracteur près de chez lui. L’animateur est tout fier d’avoir une interaction avec son auditoire et il lui fait plaisir en lui prêtant les ondes.

L’appel au peuple pour faire la job des journalistes, comme lorsque la police veut qu’on dénonce notre voisin qui fait pousser du pot dans son sous-sol, je trouve ça compromettant.

D’abord, ça dénature la job de journaliste qui doit vérifier ses sources comme si n’importe qui pouvait sortir une nouvelle. Pour ce qui est des policiers, et bien qu’ils fassent leur travail au lieu se semer la bisbille entre voisins consentants.

C’est quoi une nouvelle au juste ? On dirait des fois que ça peut être n’importe quoi, n’importe lequel fait divers, mais ce n’est pas ça une vraie nouvelle. Il y en a qui sont plus lourdes de conséquences que d’autres et avec lesquelles on peut faire un bon bout de chemin la semaine suivante.

Ici par exemple, c’est quoi une nouvelle d’importance?

En voilà une parmi tant d’autres.

Le 7 novembre 2008, le morning man radiophonique tonitruant appelé communément le Gros Champagne est remercié de ses services par son employeur. La nouvelle secoue la petite communauté médiatique locale.

Le lendemain, Le Quotidien réussit à meubler 7-8 pages avec «la nouvelle ». Denis Lévesque de TVA national saute sur la nouvelle et l’animateur pris au dépourvu. C’est une nouvelle anodine sans conséquences pour le sort de la région, mais elle a été traitée comme une nouvelle de poids.

Le maire de Saguenay qui se servait abondamment du morning man pour faire passer ses messages, n’a jamais osé commenter «la nouvelle » et surtout le style radiophonique du Gros. On a les manchettes qu’on mérite.

Et depuis, le morning man mal embouché se lamente sur tous les toits qu’il a été victime de la clique du Plateau et des intellectuels qui détestent le franc parler des animateurs populistes.

L’animateur en question aurait repris du service sur une station de la Baie ce matin même en promettant de ne plus insulter personne. Comme pour faire la preuve qu’une nouvelle réserve toujours des surprises.

Et maintenant, voici un exemple d’une nouvelle hypothétique qui pourrait avoir des conséquences régionales sur notre destinée ?

Pas la démission du coach des Saguenéens…, mais peut-être celle du maire de Saguenay. Pris dans un scandale ? Non, il voudrait réorienter sa carrière et se présenter comme maire de… Laval à la place du maire Vaillancourt réfugié en Australie.

Cette nouvelle de la démission du maire de Saguenay aurait des conséquences sur ses conseillers, son entourage, ses…, sur plein de monde. On peut appeler ça une nouvelle.

Quelque chose de neuf, inattendu, surprenant, qui nous change de la routine. Et une nouvelle régionale qui nécessairement sort de la région pour confirmer son importance.

C’est je crois le critère de base pour mesurer le poids d’une bonne nouvelle régionale.

Donc, une nouvelle c’est quand on voudrait tomber en bas de notre siège. Et le journaliste qui sait avant les autres quand on va tomber en bas de notre siège, lui a eu le temps de se relever et de nous faire tomber à notre tour.

À moins qu’il nous annonce que le morning man le Gros Champagne s’est fait limogé par son nouvel employeur et qu’il vient d’être engagé par la radio «communautaire » de Jonquière.

Et dans un même souffle, il admet sa sympathie socialiste et libertaire.



N.B. La citation de la semaine : le maire de Saguenay annonce qu’il y aura deux fois plus de décorations de Noël, cette année, dans les rues de la ville. 198 arbres de Noël et 407 jeux de lumière multicolores enjoliveront le décor. «C’est du jamais vu » souligne-t-il. Les lumières blanches resteront accrochées jusqu’au mois d’avril. (Le Quotidien, 20 novembre)

Le problème, monsieur le maire, c’est que ce n’est pas cette lumière qu’on aurait besoin pour mieux voir ce que vous faite avec nos fonds publics. Et puis quand est-ce que vous allez planter des arbres dans la ville pour le vrai ?