On est loin d’être sorti d’Afghanistan !

2010/11/29 | Par L’aut’journal 

Le Canard enchaîné, journal satirique français, a ses antennes dans les milieux gouvernementaux et de la Défense en France. Dans son édition du 24 novembre, il révèle le contenu d’une étude secrète remise, lors du sommet de l’Otan le 19 novembre dernier, aux représentants des 28 États membres.

Le contenu de l’étude est en parfaite contradiction avec la version « politiquement correcte » de la guerre en Afghanistan que les militaires et les porte-parole de l’OTAN tentent de faire avaler aux médias.

L’étude a été effectuée, selon le Canard enchaîné, sous la direction du général américain William Caldwell qui dirige l’équipe internationale chargée de la formation de l’armée et de la police afghanes.

Ce sont ces tâches qui incomberont à l’armée canadienne après son retrait de Kandahar en 2011 et ce, jusqu’en 2014… au moins.

Selon l’étude, rapporte le Canard, l’armée et la police sont « minées » par la corruption, la formation de ses membres est « médiocre » et les désertions « fréquentes ».

Plus déprimant encore, « la grande majorité des policiers ignore la loi (…). Et la plupart des Afghans – ce n’est pas inattendu – estiment leurs policiers sans foi ni loi. »

Interrogatoires brutaux, illettrisme des candidats et « 75% » des recrues qui disparaissent après quelques semaines d’entraînement, quand ce n’est pas au bout de quelques jours.

Le général Caldwell demandait à l’OTAN 2 000 instructeurs supplémentaires. On sait maintenant que le Canada va en fournir 950.

Une telle révélation par le Canard enchaîné n’est pas exceptionnelle. À chaque semaine, ou presque, le journal rapporte le contenu de rapports secrets ou de conversations ayant eu lieu à huis clos dans les officines militaires françaises.

Rien de tel au Canada. Le Globe and Mail nous a informé que c’est l’ambassadeur américain qui a forcé la main à Stephen Harper pour la prolongation de la mission – ce dernier, semble-t-il, aurait préféré envoyer les troupes canadiennes protéger les intérêts miniers canadiens au Congo.

Par contre, l’ambassadeur n’a pas eu à déployer beaucoup d’efforts pour convaincre Michael Ignatieff. Ce dernier a quitté son poste prestigieux à Harvard précisément pour venir contrer ce que la la classe dirigeante canadienne et l’establishment militaire considéraient comme une « dérive pacifiste » depuis que Jean Chrétien avait refusé de participer à l’invasion de l’Irak.