Appui de l’UNEQ aux lock-outés du Journal de Montréal

2010/12/10 | Par L’aut’journal 

Lors de la séance annuelle de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), tenue le 4 décembre dernier, les membres de l’UNEQ ont adopté, à l’unanimité, une résolution d’appui au combat des « lock-outés » du Journal de Montréal pour l’obtention d’une convention de travail juste et équitable. Cela signifie, concrètement, que les écrivains membres de l’UNEQ s’engagent sur l’honneur à ne pas acheter ou recevoir gratuitement ce journal, ainsi qu’à ne pas y acheter de publicité.

Après avoir souligné, par une minute de silence et de recueillement, le décès des écrivains suivants au cours de la dernière année :  Bruno Roy, Georges Anglade, Pierre Vadeboncoeur, Françoise Lepage, Madeleine Ferron, Robert J. Mailhot, Marcel Bélanger, Michèle Causse, Michel David, Bertrand Vac, Michèle de Laplante et Jacques Brossard, le président sortant de l’UNEQ, Stanley Péan, a présenté son rapport annuel, intitulé : En guise d’adieu.

L’ensemble du milieu des créatrices et des créateurs de ce pays termine l’année avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête : en l’occurrence, le projet C-32 de réforme de la Loi sur le droit d’auteur.

Ils sont nombreux, les loups, dans la Cité, et pas seulement dans la capitale canadienne. À droite surtout, mais parfois aussi à gauche, les bonzes de l’obscurantisme sournois, puissants et omniprésents, poursuivent leur œuvre de sape de la pensée et du rêve. La lutte pénible que nous leur avons livrée jusqu’à ce jour, nous devons continuer sans répit de la leur livrer, avec nos modestes moyens.

aux archives restées froides
nous sommes dérisoires
malgré notre désarroi

qu’en est-il pour nous
du vertige d’exister?


Bruno Roy, Les Racines de l’ombre

Cette séance annuelle était précédée d’un atelier sur « Les Possibilités créatives du numérique pour les écrivains », présenté et animé par l’écrivain Bertrand Gervais.
 
Ont été élus pour un mandat de deux ans : Danièle Simpson, présidente ; Sylvain Meunier, secrétaire-trésorier (par acclamation et pour un mandat d’un an) ; Mylène Bouchard, représentante des écrivains habitant en région (par acclamation) ; Nadia Ghalem, administratrice D.

La nouvelle présidente, Danièle Simpson, a tenu à affirmer, dans sa présentation, que :

Même si le travail d’écriture est ce qui nous tient le plus à cœur, il faut être conscient que les années à venir seront décisives. Informer nos membres de leurs droits ne suffit pas. Nous devrons aussi réagir au manque de soutien des gouvernements, en ce qui concerne le statut de l’artiste et le droit d’auteur, et mettre sur pied des services qui nous donneront un plus grand pouvoir de négociation et une meilleure diffusion de nos œuvres. Ces services devront éventuellement devenir financièrement indépendants de l’UNEQ, comme le sont devenus COPIBEC et le Festival international de la littérature (FIL). L’UNEQ doit aussi multiplier les ateliers de formation, investir le numérique, en aidant les auteurs à créer leur propre site Web et à découvrir les immenses possibilités de création qu’offrent les nouvelles technologies.

Par des applaudissements nourris, les écrivains ont salué la fin du mandat de six ans de Stanley Péan et le départ à la retraite du directeur général sortant, Pierre Lavoie, ainsi que l’arrivée du nouveau directeur général, Francis Farley-Chevrier.


Source : UNEQ