Mes dix résolutions pour 2011

2011/01/06 | Par Pierre Demers

L’auteur est cinéaste et poète. Il habite Arvida

  1. Je continuerai de boycotter Quebecor et son empire jusqu’à ce que le lock-out du Journal de Montréal soit réglé à l’avantage des journalistes et autres employés à la rue. J’encouragerai tout le monde à ne pas faire affaire avec Le Réveil tout en dénonçant la contribution financière de la ville à cette feuille de choux qui réduit le journalisme à du copier-coller de communiqués de presse.

  2. Aux réunions du conseil municipal de la ville et des arrondissements, j’interviendrai à la période des questions pour mettre dans l’embarras les élus et le maire avec des questions pointues, embarrassantes et fondées sur le manque de transparence de cette administration et la manipulation des médias et de l’opinion publique.

  3. Je n’utiliserai pas le téléphone cellulaire pour protester contre les compagnies qui exploitent honteusement ses utilisateurs, surtout recrutés dans la catégorie des pré-ado, ado et jeunes gens. Tout en essayant de faire comprendre aux maniaques du cellulaire, du texto, et autres faux trucs de convivialité que les liens qu’on entretient avec les autres ne doivent pas dépendre de ces machines à faire du fric sur le dos des consommateurs naïfs.

  4. Je fréquenterai davantage les spectacles et évènements culturels régionaux au détriment des shows de gros comiques épais venus d’ailleurs pour profiter du fric et de la naïveté locale. Je boycotterai le Palais/Aréna municipal de la Baie et le Palace d’Arvida qui sont deux salles maintenues en vie artificiellement par les fonds de la ville et la complicité des élus municipaux. Sans compter que leur programmation vole toujours très bas, genre vieux groupes de musique américaine ou shows de magiciens peu doués. Ou bien le 100e retour de Nicola Ciccone.

  5. J’encouragerai les ciné-clubs locaux pour oublier un instant la pauvreté de la programmation des salles de cinéma de la région. Une exception toutefois à souligner, l’opéra en direct de New-York du samedi après-midi au cinéma de Jonquière.

  6. J’irai bouquiner chez mon libraire préféré rue Saint-Dominique au moins une ou deux fois par semaine. Je lirai des livres au lieu de regarder la télé et ses reprises.

  7. J’irai lire le journal du matin (Le Quotidien et Le Devoir) au Café Cambio ou chez mon dépanneur du Coin de temps en temps pour vérifier les rumeurs. Par la suite, j’irai confirmer tout ça chez mon garagiste et mon barman habituel le jeudi.

  8. Quand les pistes le permettront et la température, je circulerai à vélo le plus souvent possible. J’essayerai d’habiter près du centre-ville pour pouvoir circuler à pied.

  9. J’irai voir le plus d’évènements culturels possibles au Café-théâtre Côté - Cour et à la salle Pierrette - Gaudreault qui sont les deux salles les plus conviviales en ville.

  10. Je n’écouterai plus la radio privée qui entretient délibérément le culte du sport professionnel, les préjugés régionaux sur tout et sur rien, la réputation du maire qui prie pour nous et le mépris des intellectuels.


Citations de la semaine :

«Ça fait plusieurs années que les villes sont soumises aux appels d’offres pour chaque contrat supérieur à 25 000 $. Mais les choses évoluent et ce montant pourrait facilement être élevé à 35 000 $ ou 40 000 $. Avec 25 000 $, on ne va pas très loin aujourd’hui …Nous avons adopté la règle pour les contrats de plus de 50 000 $ pour Promotion Saguenay », Jean Tremblay, Le Quotidien, 24 décembre 2010.

…je connais du monde qui peuvent aller pas mal loin avec ce montant.

«Ce n’est pas un jeu d’enfant. L’argent, je ne l’invente pas. Il n’est pas question de puiser cet argent (Pour rénover l’Auditorium Dufour) dans le hockey mineur ou quelque chose du genre », Jean Tremblay, Le Quotidien, 23 décembre 2010

…la culture pour le maire c’est une dépense de trop. Pas le sport sous toutes ses formes.