Pulsations au cœur de la ville

2011/02/04 | Par Ginette Leroux

Derrière le rideau, un parent, un fils peut-être, attend. Une femme repose sur un lit d’hôpital. Sa bouche est ouverte. Elle cherche son souffle. Il semble inquiet, s’enquiert auprès du médecin qui s’affaire autour de la malade. Puis, le jeune homme la borde avec tendresse.

Ce rideau est le premier qui s’écarte pour laisser apparaître des gens fragiles et seuls devant la maladie et la souffrance, physique ou psychologique.

Philippe Lesage récidive cette année avec Ce cœur qui bat, un documentaire intimiste sur les malades et les multiples visages de la maladie. Après avoir réalisé en 2006, Pourrons-nous vivre ensemble, un premier long métrage sur la crise des banlieues parisiennes, il est revenu en 2009 avec Comment savoir si les petits poissons sont heureux? pour donner la parole aux exclus d’une banlieue pékinoise.

Filmé à l’Hôtel-Dieu de Montréal, caméra au poing, Philippe Lesage trace un portrait in vivo d’hommes et de femmes, jeunes ou vieux, ambulants ou alités dans un corridor bruyant, auscultés, déshabillés, exposant leur misère et leur souffrance sous l’œil discret et attentif du cinéaste.

Avec ce film ultra-réaliste, le documentariste qui partage sa vie entre Copenhague et Montréal réussit à démontrer que, malgré les conditions dans lesquelles travaillent les médecins, les infirmières et le personnel de la santé qui œuvrent en première ligne, se dégage une pratique immensément humaine.

Lors des Rencontres internationales du documentaire de Montréal en novembre dernier, Philippe Lesage s’est vu remettre le prix de la Cinémathèque québécoise pour la meilleure œuvre québécoise/canadienne et celui du Meilleur espoir Québec/Canada. Ce qui souligne l’excellence de son film et l’approche ultra-sensible du sujet traité. Un film rassurant dans notre monde où l’urgence est en attente de solutions.


Ce cœur qui bat, de Philippe Lesage, en salles à Montréal dès le 4 février 2011, à Québec du 11 au 17 février. Également en région au cours de l’hiver 2011.