Brèves syndicales

2011/03/04 | Par Maude Messier

Une histoire du syndicalisme universitaire à l’AFPC

Une cinquantaine de militants, d’employés et de membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) se sont réunis mercredi soir pour le lancement d’une brochure retraçant l’histoire de la syndicalisation du secteur universitaire : Correction syndicale – Pour une histoire du syndicalisme universitaire à l’AFPC.

L’AFPC a investi ressources et énergies au cours des dernières années dans la syndicalisation de ce secteur principalement composé de travailleurs atypiques. «Là où plusieurs ne voyaient qu’embuches et difficultés, des étudiants, des militants et des employés de l’APFC-Québec ont vu des opportunités», souligne le vice-président exécutif régional, Jérôme Turcq, dans la préface.

« Le secteur universitaire est surtout composé de jeunes et d’étudiants. Ça tourne excessivement vite, ce qui pose évidemment un problème quant à la transmission de la mémoire collective. On a senti qu’il était temps de rédiger un document qui placerait les bases de cette histoire syndicale à l’AFPC, explique Alexandre Leduc, le rédacteur de la brochure, en entrevue à l’aut’journal. Les gens sont de passage. C’est un secteur en mouvement, c’est aussi ce qui le rend aussi dynamique! »

Le document se veut d’abord et avant tout un outil éducatif pour les nouveaux membres. Il dresse un portrait de l’état de la syndicalisation des travailleurs étudiants ailleurs aux États-Unis comme au Canada et fournit des détails sur l’ensemble des campagnes de syndicalisation menées par l’AFPC au Québec.

En cinq ans, l’AFPC a doublé son membership et représente maintenant 20 000 travailleurs et travailleuses dans le secteur universitaire québécois. Elle est présente dans la majorité des grandes universités du Québec, dont l’UQÀM, l’Université Laval, l’Université de Montréal, l’Université de Sherbrooke, McGill et Concordia.

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Mandat de grève chez Gentek

Les employés de Gentek, une entreprise de fabrication de produits d’aluminium destinés au secteur de la construction, ont rejeté dimanche dernier dans une proportion de 59% l’entente de principe survenue entre leur comité de négociation et la partie patronale.

Ils ont également voté à 92% en faveur d’un mandat de grève. Le débrayage pourra être déclenché au-delà de la date butoir fixée au 14 mars prochain.

Les 99 travailleurs membres de la section locale 698 des TCA-Québec sont sans contrat de travail depuis le 15 novembre 2010. « À ce stade-ci, ce sont certains points de l’entente sur la table qui ont été rejetés par les membres, pas l’ensemble », explique Diane Mimeault, représentante des TCA-Québec et négociatrice au dossier, jointe par l’aut’journal.

Elle indique que la bonification du régime de retraite et l’aspect salarial ne satisfont pas les demandes des syndiqués qui renvoient donc leur comité à la table de négociations. L’employeur a été avisé de l’issue du vote en début de semaine, mais aucune rencontre de négociation n’est prévue pour le moment. « La balle est dans le camp de l’employeur. Nous sommes prêts et disponibles à poursuivre les négociations. »

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Manifestation d’appui pour sauver La Petite Marmite

Une trentaine de personnes ont manifesté jeudi midi pour protester contre l’arrêt du financement de la popote roulante La Petite Marmite.

Usagers, bénévoles et employés du CSSS dénoncent que ce service, principalement assuré par le travail d’une cinquantaine de bénévoles, soit éliminé par les compressions budgétaires du CSSS Jeanne-Mance.

D’après la Coalition Solidarité Petite Marmite, 30 % des personnes aînées vivant à domicile présenteraient des incapacités fonctionnelles modérées ou graves. 44 % des usagers des popotes roulantes présenteraient un risque élevé de malnutrition.

La Petite Marmite distribue annuellement 10 374 repas dans les quartiers St-Louis-du-Parc et Plateau-Mont-Royal et ce, 365 jours par année, 7 jours par semaine.

De son côté, le CSSS soutient que les usagers actuels continueront de recevoir ces services, lesquels seront assurés par d’autres popotes roulantes présentes sur le territoire. La Coalition s’explique mal la décision de fermer un organisme bien implanté dans la collectivité depuis une vingtaine d’années.

« Dans son discours inaugural, Jean Charest promettait d'élaborer une politique Vieillir chez soi alors qu'il fait disparaître notre popote roulante. Nous comprenons qu'il promet de nouvelles détériorations de services et l'abandon des citoyens vulnérables », déclare Monique Moquin-Normand, porte-parole de la Coalition Solidarité La Petite Marmite.

Pour consulter notre article détaillé « Faire sauter La Petite Marmite » : cliquez ici

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Grève chez Pétroles M.J. à Chibougamau

Sans contrat de travail depuis septembre 2010, les sept métallos de chez Pétroles M.J. à Chibougamau, une entreprise de distribution de produits pétroliers, ont déclenché la grève lundi dernier.

Si les négociations achoppent toujours sur la question salariale et sur l’équité à l’interne, le président du syndicat local, Sylvain Fréchette, soutient que le syndicat a pourtant abandonné une grande part de ses revendications. « On est bien prêts à faire des compromis, mais l'employeur doit en faire aussi », déclarait-il par voie de communiqué en début de semaine.

Sous prétexte de vouloir pallier aux iniquités salariales entre les travailleurs, l’employeur réclame un gel des salaires. Une mesure carrément inacceptable aux yeux du syndicat qui insiste sur le fait que les travailleurs n’ont pas à payer pour les erreurs passées.

Le représentant des Métallos au dossier, Dominic Lemieux, estime que le rattrapage salarial ne doit pas s’effectuer au détriment du pouvoir d’achat des travailleurs. « Espérons que l'employeur se rendra à l'évidence rapidement et accordera des augmentations décentes. »

Au moment d’écrire ces lignes jeudi, des négociations intensives se poursuivaient en présence d’un conciliateur et les travailleurs étaient toujours en débrayage.


Dernière heure :
Retour au travail pour les travailleurs de Pétroles M.J.


Les négociations qui se sont poursuivies tard hier soir entre Pétroles M.J. et le Syndicat des Métallos ont finalement mené à la conclusion d’une entente.

Les sept travailleurs de l’entreprise de distribution de produits pétroliers située à Chibougamau, en grève depuis lundi dernier, ont unanimement accepté l’entente. Ils étaient de retour au travail dès ce vendredi matin, a confirmé Dominic Lemieux, représentant syndical des Métallos, à l’aut’journal.

La question salariale constituait le cœur du litige. Rappelons que pour pallier des iniquités salariales entre les travailleurs, l’employeur réclamait un gel des salaires, ce à quoi s’opposait fermement le syndicat, alléguant que les travailleurs n’avaient à payer pour les erreurs passées.

Les pourparlers ont débloqué et l’entente prévoit désormais des hausses salariales de 11,3% sur cinq ans, incluant le rattrapage salarial.

« Auparavant, l’employeur versait un montant fixe pour les assurances collectives et les travailleurs assumaient le reste. Les hausses importantes des assurances médicaments venaient gruger une bonne partie de leurs augmentations de salaires, explique le représentant syndical. On a obtenu que l’employeur s’engage à verser une somme équivalente à 60% des coûts de l’assurance médicaments. »

Au-delà des gains obtenus, le représentant syndical insiste sur l’importance des démonstrations de solidarité envers ces sept travailleurs tout au long de la semaine. Il souligne même que les quelque 300 syndiqués de chez Barrette-Chapais, une entreprise de fabrication de bois de sciage, ont voté rapidement des sommes pour soutenir la grève de leurs confrères.

« Chibougamau, ce n’est pas bien grand. On sentait tout au long de la semaine la solidarité des autres travailleurs. La population aussi était derrière nous et ça a certainement fait la différence. Chose certaine, ça a mis de la pression sur l’employeur », soutient Dominic Lemieux, convaincu que cet appui a permis un dénouement rapide du dossier.

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