Brèves syndicales

2011/03/25 | Par Maude Messier

Manifestation à l’Université de Sherbrooke

Les employés de soutien de l’Université de Sherbrooke, membres du Syndicat des employées et employés de soutien de l'Université de Sherbrooke (SEESUS), ont manifesté mercredi midi pour dénoncer les offres patronales jugées insuffisantes.

Des membres du Syndicat des professeures et professeurs et de l'Association du personnel administratif et professionnel, ayant reçu les mêmes offres, se sont également joint à la manifestation en guise solidarité, ce qui a fait monter à 800 le nombre de manifestants, selon Stéphane Caron, président du SEESUS.

Il déplore que l’employeur se borne à offrir la politique salariale gouvernementale point à la ligne, laquelle se traduit par des augmentations de salaires de 0,5% pour 2010, 0,75% pour 2011 et de 1% pour 2012.

Soulignant que les employés de soutien de l'Université, qui gagnent en moyenne 30 000 $ par année, ont subi des gels au cours des dernières années, M. Caron fait valoir que « si nous acceptons l'offre patronale, nous deviendrons les employés les moins bien payés du réseau universitaire québécois. Pourtant, notre employeur est l'une des universités les moins endettées au Québec. »

La convention collective des syndiqués du SEESUS est échue depuis le 31 décembre 2008, exception faite d’un groupe d’employés de la recherche sans contrat de travail depuis juin 2006.

Les syndiqués ont indiqué en bloc leur mécontentement à l’employeur mercredi et lui ont rappelé que leur syndicat détient un mandat de grève voté à 88% en octobre dernier.

Pour le moment, M. Caron indique que les parties négocient toujours et qu’une rencontre est prévue le 30 mars prochain. Le syndicat ne dévoile aucune date butoir pour des raisons stratégiques et réitère qu’une entente est encore possible. « On pense que nos demandes sont raisonnables. Pour nous, c’est aussi une question de respect. »

***


L’Opposition officielle réclame des modifications à la Charte de la Ville de Montréal

La majorité des élus municipaux ont battu la motion de l’Opposition officielle pour réviser la Charte de la Ville de Montréal au conseil de ville mardi, fermant ainsi la porte à « toute réflexion en vue d'apporter des solutions aux problèmes de gaspillage, de désorganisation et d'iniquité de la Ville de Montréal », soulignait par voie de communiqué le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal.

En entrevue à l’aut’journal, la chef de l’Opposition officielle, Louise Harel, déplore que la majorité ait même demandé la question préalable pour mettre fin au débat. « Ils ne veulent pas débattre de ces questions. Le parti de Gérald Tremblay ne veut rien savoir. »

Mme Harel dit croire fermement au rôle des arrondissements, mais estime que la situation est allée trop loin sur le plan des pouvoirs et de l’autonomie. « Ça ne doit pas devenir des villes. Les arrondissements ont des pouvoirs d’embauche, de taxation et d’emprunt. C’est au démantèlement des services centraux qu’on assiste. La ville de Montréal est sous-traitée pour ainsi dire. Montréal n’est pas une ville, elle est devenue une fédération de 19 villes. »

Une position que partage Monique Côté, présidente du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal : « L’hyperfragmentation fait en sorte qu’on ne pourra jamais accoucher d’une métropole forte. »

Or, pour amender la Charte de la Ville de Montréal, il faut de la volonté politique au municipal et au provincial. « Ce qui n’est pas le cas actuellement. »

Elle estime que le statu quo tel que préconisé par l’administration Tremblay va à l’encontre des intérêts des citoyens et se traduit par des hausses de tarifs, de nouvelles tarifications, la hausse du coût du stationnement, des comptes de taxe et des taxes d'arrondissement.

« Quand les citoyens comprennent vraiment comment fonctionne leur ville, ils n'hésitent pas à nous appuyer et à signer notre pétition », conclue-t-elle.

Louise Harel confirme que le syndicat peut compter sur l’appui de l’Opposition officielle dans sa campagne « Montréal, fais une ville de toi! ». C’est d’ailleurs « à deux mains » que les élus municipaux de Vision Montréal ont signé la pétition que fait actuellement circuler le syndicat pour réclamer des amendements à la Charte de la Ville de Montréal.

L’Opposition officielle compte pour sa part déposer une motion à chaque conseil de ville de façon à « incarner ce que ça signifie d’apporter des modifications à la Charte ».

Entre temps, le syndicat multiplie les rencontres avec les élus, les organisations citoyennes et syndicales et la population pour amasser des signatures. La pétition, parrainée par le député de Mercier, Amir Khadir, devrait être déposée à l’Assemblée nationale à la fin du mois de mai.


Pour signer la pétition : http://www.sfmm429.qc.ca
Pour visionner le clip, cliquez ici.

***


Les brigadiers de Saint-Lambert rabroués au conseil municipal

Les 11 brigadiers de la municipalité de Saint-Lambert sont sans contrat de travail depuis cinq ans et les négociations pour le renouvellement de leur convention collective est dans un cul-de-sac.

Après une dizaine de rencontres et un processus de conciliation qui n’a permis aucune avancée, les représentants des syndiqués ont voulu faire entendre leurs doléances au conseil municipal lundi soir et réclamer un déblocage.

Joint par l’aut’journal, Daniel Duval, président du Syndicat des brigadiers de Saint-Lambert - section locale 306 du Syndicat canadien de la fonction publique (SREM-SCFP), témoigne de l’accueil hostile qui leur a été réservé.

« On nous a coupé la parole et empêché de passer notre message, et finalement, le maire a renvoyé la balle à la table de négociation. Il devrait pourtant savoir qu'à la table, la partie est terminée, et que c'est dans son camp que ça se passe. »

Soulignons que le SCFP 306 représente aussi les brigadiers et les cols blancs de Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert. Seuls les brigadiers de Saint-Lambert sont toujours sans contrat de travail.

La ville réclame l’abolition d’un poste et la réduction de 40 heures de travail hebdomadaires, répartie entre les 10 brigadiers restants.

« Depuis la fin du processus d'équité salariale, les brigadiers de Saint-Lambert ont maintenant un salaire décent et convenable. Malheureusement, le blocage actuel ressemble à une tentative de leur refiler la facture de ce processus séparé et prescrit par la loi. »

Les brigadiers n’ont pas le droit d’exercer la grève et ne peuvent recourir à l’arbitrage que si les deux parties y consentent. La rebuffade au conseil municipal lundi soir confirme le refus catégorique de la partie patronale. Le syndicat en appelle au gros bon sens.

« On est dans l’impasse. Dans une négociation, les deux parties s’en tirent généralement à bon compte. Nous avons démontré que nous étions prêts à faire des concessions, mais la partie patronale reste campée sur ses positions. On ne comprend pas leur stratégie, ça ne mène nulle part. »

***


Grève au Manoir Harwood

Les 40 employés du Manoir Harwood, membres du Syndicat des employées et employés de service (SQEES-298), ont entamé une grève générale illimitée lundi dernier.

Le Manoir Harwood, situé à Vaudreuil-Dorion, est une résidence privée pour personnes âgées en perte d’autonomie pouvant héberger jusqu’à 46 résidants, parfois en lourde perte d’autonomie.

Selon le syndicat, 13 des places disponibles sont réservées à la clientèle privée, alors que la balance est référée par le CSSS de la région. À tâches égales, la présidente du comité exécutif syndical, Diane Ouellette, estime que l’écart salarial entre les employés du Manoir Harwood et les autres employés syndiqués du réseau de la santé est injustifié.

Dans une entrevue accordée à l’aut’journal, elle confirme que le salaire horaire des employés varie entre 10,02$ et 11,42$. « Ce n’est pas normal d’avoir un salaire avoisinant le salaire minimum après 20 ans passés dans un même établissement. »

Dans une lettre d’information sur le conflit de travail adressée aux familles des résidants, Mme Ouellette indique qu’il s’agit avant tout d’une bataille pour le respect des employés et la reconnaissance du travail accompli.

Au terme du processus de conciliation, les employés ont rejeté la dernière offre patronale et voté à l’unanimité en faveur de la grève générale illimitée. Le syndicat indique que 90% des services sont maintenus de façon à assurer la sécurité des résidants.

« Nous sommes en grève parce que nous avons épuisé tous les autres moyens pour nous faire entendre par l’employeur. Nous demandons des salaires décents, ce qui implique nécessairement mieux que 1% d’augmentation salariale par année. » La partie syndicale réclame pour sa part des augmentations de salaires de 7%, 5% et 5% pour les trois années de la convention.

***


Contrat de travail de 8 ans chez Olymel St-Esprit

Les 700 travailleurs et travailleuses de l’usine d’abattage, de découpe et de désossage de porc d’Olymel à St-Esprit ont entériné dimanche dernier à 77% une entente de principe survenue entre l’employeur et leur syndicat le 5 mars.

Sans contrat de travail depuis le 31 mai 2010, les syndiqués ont accepté une convention collective s’échelonnant sur une période de huit ans.

Par voie de communiqué, le président de la section locale 1991-P des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC-FTQ), Mario Maisonneuve, a souligné que cette convention est l’aboutissement de plusieurs mois de négociations. « (…) il s’agit d’une conclusion qui permet d’envisager l’avenir sur le long terme tout en améliorant les dispositions de la convention collective au quotidien. »

Le contrat de travail prévoit notamment des hausses salariales d’en moyenne 2% par année ainsi que des améliorations quant à la formation et aux vacances.

Le chiffre d’affaires d’Olymel s.e.c. est de plus de 2 milliards de dollars pour cette année. L’entreprise possède des installations au Québec, en Alberta et en Ontario. L’usine de St-Esprit dispose d’une capacité d’abattage hebdomadaire de 30 000 porcs.

***


CSN : 4 , Couche-tard : 0

Le plus gros Couche-Tard du Québec est en voie d’être syndiqué à la CSN. Une requête en accréditation a été déposée à la Commission des relations du travail mardi soir pour représenter la trentaine de salariés du Couche-tard de Saint-Liboire, en bordure de l'autoroute 20. Rappelons qu’il s’agit du quatrième dépanneur à se syndiquer en deux mois.

Le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, a indiqué par voie de communiqué que la campagne de peur que mène la partie patronale dans ses établissements n’a visiblement pas l’effet escompté.

« Les travailleuses et les travailleurs savent que, pour se faire respecter dans cette entreprise, ça leur prend un syndicat CSN. Ce ne sont pas des tentatives d'intimidation qui les feront changer d'avis. »

Il invite plutôt l’employeur à concentrer ses efforts sur la négociation d’une première entente collective pour les salariés du dépanneur situé sur Jean-Talon, à Montréal.