Hydrocarbures dans le golfe Saint-Laurent

2011/03/25 | Par L’aut’journal 

La Coalition Saint-Laurent met en garde les Québécois contre la fièvre de l’or noir qui pourrait s’emparer d’eux à la suite de la signature de l’entente Canada Québec sur les hydrocarbures. Pour les membres de la coalition, cette entente pourrait être beaucoup moins profitable au Québec qu’elle n’y paraît et ne pas contenir les garde-fous nécessaires en matière de protection de l’environnement et des ressources du golfe Saint-Laurent.

Rien n’empêchera Terre-Neuve d’explorer et d’éventuellement exploiter le gisement Old Harry, à seulement 6 kilomètres de la « frontière » établie, sans avoir, au préalable, fait une évaluation environnementale complète avec audiences publiques de cette activité.

Pour Danielle Giroux, porte parole de la coalition, « Les parties, incluant Terre-Neuve, doivent prendre un temps d’arrêt pour permettre d’entreprendre ou de compléter les évaluations environnementales et les audiences publiques sur l’ensemble du golfe et d’analyser tous les tenants et aboutissants de l’exploration et de l’exploitation éventuelle des hydrocarbures dans le golfe ».

La coalition rappelle que la valse des milliards répercutée dans les médias à propos de Old Harry n’est peut-être qu’un mirage. Aucun forage n’a encore eu lieu et rien ne prouve pour l’instant que le potentiel évalué puisse se concrétiser pour des contraintes géologiques et techniques.

Cette entente, qui semble reprendre les grandes lignes de celle signée entre les gouvernements de Terre-Neuve et d’Ottawa il y a près de 25 ans, ouvre la porte à une contestation de la « frontière » entre les eaux de Terre-Neuve et du Québec.

Elle ne donne aucunes garanties que les revenus que le Québec tirera éventuellement du pétrole ne seront pas déduits des paiements de péréquation que le Québec reçoit d’Ottawa.

 Plus grave encore, l’entente ne  semble pas  tirer de leçons de la catastrophe du golfe du Mexique. On semble vouloir reproduire l’entente obtenue par Terre-Neuve il y a 25 ans avec un seul office qui gère, à la fois, l’exploitation et la protection de l’environnement et des travailleurs.

Rappelons que des commissions indépendantes au Canada et aux États-Unis, dont la Commission Wells à Terre-Neuve et la National Commission on the BP Deepwater Horizon Oil Spill and Offshore Drilling aux États-Unis, ont conclu que le fait de confier à une seule agence le mandat de faciliter et encadrer l’exploitation tout s’occupant de sécurité et d’environnement conduit inévitablement à des conflits où la sécurité sort perdante.

« La structure actuelle des offices les rend à la fois juges et parties dans le  développement de l’industrie pétrolière en milieu marin, situation qui a directement mis en cause la sécurité des opérations pour la protection des travailleurs et des écosystèmes » a affirmé Christian Simard, de Nature Québec.