Brèves syndicales

2011/04/08 | Par Maude Messier

Charles Sirois met les syndiqués duChâteau Mont-Sainte-Anne à la rue

Le Château Mont-Sainte-Anne,copropriété de Charles Sirois (co-fondateur de la Coalition pour l’avenir du Québec aux côtés de François Legault), a décrété un lock-out on ne peut plus inusité le 4 avril dernier.

L’employeur a déposé une offre finale le 24 mars et fixé un ultimatum au 6 avril pour que la proposition soit ratifiée.

Bien que le Syndicat des travailleurs et travailleuses du Château Mont-Sainte-Anne (CSN) ait prévu une assemblée générale pour le 5 avril, l’employeur a tout de même décidé d’imposer un lock-out la 4 avril en fin de journée.

Consterné, le président du syndicat, Alain Pépin, dénonce le comportement de l’employeur. « On nous envoie sur le trottoir avant même que nos membres ne puissent étudier les dernières offres patronales. » Rappelons qu’aucun moyen de pression n’a été entrepris par les travailleurs et que les activités de l’hôtel n’ont pas été perturbées selon le syndicat.

M.Pépin estime que la dernière offre patronale constitue un recul de trente ans dans les conditions de travail des employés. Le Château Mont-Sainte-Anne réclame une convention collective d’une durée de sept ans dont les augmentations salariales annuelles de 1 % sont conditionnelles au fait que ces sommes représentent moins de la moitié des profits engrangés par l’entreprise pour cette période.

L'employeur souhaite également couper dans le régime de vacances, les congés fériés et les congés mobiles ainsi que dans la rémunération des serveurs des banquets et des restaurants. La direction se réserve le droit d’opérer l’établissement par des cadres lorsque 30 chambres et moins sont louées.

La centaine de syndiqués ont démontré leur mécontentement en assemblée générale en rejetant tout de même l’offre patronale à 95% et en se prononçant en faveur de la grève générale illimitée à l’unanimité malgré le lock-out.

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Pratiques antisyndicales :Couche-Tard persiste et signe

La direction de Couche-Tard a fermé mercredi soir le dépanneur situé au coin des rues St-Denis et Beaubien à Montréal. Les employés de cet établissement ayant choisi de se syndiquer le 14 mars dernier, il ne fait pas de doute pour la CSN qu'il s'agit d’une nouvelle tactique d’intimidation pour contrer la vague de syndicalisation au sein des dépanneurs de l’entreprise.

L’établissement, dont l’emplacement stratégique lui assure un achalandage important, a pourtant été entièrement rénové il y a deux ans. Si Couche-Tard justifie sa décision par des motifs économiques, la CSN n’entend pas se laisser faire pour autant.

En conférence de presse, jeudi matin,pour dénoncer cette fermeture « sauvage » et ce coup de force de la direction de Couche-Tard, le vice-président de la CSN, Louis Roy, a souligné que cet événement ne fait que confirmer l emanque de considération de l’entreprise envers ses employés.

« Se syndiquer, s'unir pour améliorer son sort, c'est un droit au Québec. Il n'y a pas d'exception pour Couche-Tard. Le mécontentement est très important chez les salarié-es, c'est pour ça qu'ils souhaitent se syndiquer.Tôt ou tard, Couche-Tard devra en prendre acte et travailler à de saines relations de travail dans l'entreprise », a aussi fait valoir Jean Lortie, président de la Fédération du commerce, en conférence de presse, jeudi matin, devant la dépanneur complètement barricadé.

Rappelons que la CSN a déposé lundi dernier une plainte à la Commission des relations du travail (CRT)contre l’entreprise et son président, Alain Bouchard, estimant qu’elle viole le Code du travail et fait entrave au processus de syndicalisation en cours dans ses magasins.

Le bras de fer est entamé depuis plusieurs semaines entre la CSN et Couche-Tard. Le dépanneur de la rue St-Denis est l’un des quatre établissements syndiqués ou envoie de l’être. Les avocats de la CSN étudient présentement les différents recours possibles pour faire respecter les droits de ces travailleurs et de ces travailleuses.

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Manifestation des chauffeurs d’autobus scolaire

Le secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et des employés de service public (FEESP-CSN) convie ses 2 500 membres à une manifestation ce samedi 9 avril au centre-ville de Montréal.

Joint par l’aut’journal, le président du secteur transport scolaire de la FEESP, Jacques Forgues, déplore que les conducteurs d’autobus scolaire soient «laissés pour compte et doivent ramasser les miettes ».

C’est que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport verse les subventions allouées au transport scolaire aux commissions scolaires qui, elles, traitent avec les transporteurs. « En bout de ligne, quand les commissions scolaires font des appels d’offres au plus bas soumissionnaire,c’est nous qui écopons. »

Dans l’optique de se doter d’une norme sectorielle minimale pour tout le Québec, les membres des syndicats des conducteurs et conductrices d’autobus scolaires de la CSN ont adopté en 2008 une plateforme réclamant un salaire plancher de 600$ par semaine et l’obtention d’une garantie de travail de 42 semaines par année.

« Nous voulons ouvrir une table de discussion avec le gouvernement et être entendus sérieusement cette fois-ci. Ça fait dix ans qu’on nous dit comprendre la situation,mais que rien n’est fait pour l’améliorer. Il faut que ça bouge. »

D’après M. Forgues, le salaire annuel moyen des conducteurs d’autobus se situe entre 17 000 $ et 18 000 $. Sauf exceptions, ces travailleurs ne bénéficient pas d’assurance collective, d’assurance salaire ni de fonds de pension.

Les syndiqués réclament des conditions de travail plus uniformes à travers le Québec qui tiendraient également compte de la charge de responsabilités,notamment dans le cas du transport adapté.

Déterminés à obtenir des conditions salariales décentes leur permettant de vivre de leur travail, les syndiqués adressent un message clair au gouvernement : au-delà de la manifestation de samedi, des moyens de pression et de visibilité sont également prévus, pouvant aller jusqu’à l’exercice d’un mandat de grève de trois jours.

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Le CHSLD Saint-Lambert dans la miredes syndicats

« Nous souhaitons nous assurer que les professionnelles oeuvrant au CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf soient traitées avec respect de même que les personnes âgées qui y vivent », de déclarer Michèle Boisclair, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelles de la santé du Québec (FIQ).

C’est dans cette perspective que la FIQ a déposé vendredi dernier une demande d’accréditation auprès de la Commission des relations du travail au nom des 70 infirmières et infirmières auxiliaires du CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf.

La FIQ estime que la syndicalisation des CHSLD construits et gérés en PPP s’avère désormais nécessaire.

« L’entreprise privée a comme objectif de faire des profits donc, inévitablement, elle cherchera à couper dans ses dépenses. Cette recherche du profit peut, non seulement, avoir des effets néfastes sur la qualité des soins, mais elle laisse également peu de chances aux travailleuses d’obtenir de bonnes conditions de travail ainsi qu’un salaire décent »,de préciser Mme Boisclair.

La vice-présidente de la FIQ reprocheau gouvernement de jouer à l’autruche dans le dossier des résidences privées de soins et d’hébergement des personnes âgées. « Malgré les sérieuses questions soulevées parle recours au PPP et les histoires d’horreur révélées au cours des derniers mois dans les résidences privées, le gouvernement Charest ne change pas de cap. »

Cet établissement, propriété du Groupe Savoie qui opère également les Résidences Soleil, a été construit en partenariat public-privé au grand dam des organisations syndicales et de la Coalition Montérégie sans PPP.

Les 200 autres travailleurs et travailleuses du CHSLD, représentés par la CSN, ont obtenu leur accréditation syndicale la semaine dernière.

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Lock-out au CPE Maimonide

Les treize éducatrices du Centre de la petite enfance Maimonide à Ville Saint-Laurent sont en lock-out depuis le 31 mars dernier. L'Union des employés et employées de service - section locale 800 (UES 800) - a demandé mercredi qu’un conciliateur du ministère du Travail intervienne dans ce conflit de travail.

Le syndicat soutient que le lock-out a été décrété « sans avertissement » alors que les négociations entre les parties allaient pourtant bon train depuis février 2010. La plupart des clauses normatives seraient même réglées.

La convention collective est échue depuis le 30 juin 2005. Soulignons que le syndicat a dû aller en arbitrage et s’adresser à la Cour supérieure pour forcer l'employeur à respecter la clause de maintien des conditions de travail jusqu’à ce qu’une nouvelle convention soit entérinée,l’obligeant à verser les hausses de salaires annuelles de 2,5%prévues au contrat de travail.

« Les jours fériés et les salaires constituent la pierre d'achoppement des négociations »,a fait savoir porte-parole de l'UES 800, Michel Masse, dans un communiqué plus tôt cette semaine.

L'employeur réclame notamment une réduction des salaires au niveau des taux négociés entre le gouvernement et les centrales syndicales pour les services de garde ainsi que l’élimination de 12 jours fériés alors que selon la convention actuelle, les salariées bénéficient des fériés habituels et de congés payés lors des fêtes juives.

« Ce lock-out, qui se fait aussi sur le dos des enfants et des parents, est une mauvaise stratégie de la part de l'employeur qui devrait se rendre compte que ce n'est pas de cette façon qu'il parviendra à un règlement de la convention collective », a déclaré la présidente du syndicat local,Annie Bendayan.

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Entente d’exception au Centre Sheraton de Montréal

Au terme d’un processus de négociation qui n’aura duré que trois semaines, les 400 employés du Centre Sheraton de Montréal ont entériné ce mercredi l’entente de principe survenue entre l’employeur et le Syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-Québec) dans une proportion de 91%.

Les principaux gains concernent les améliorations apportées au régime d'assurance collective et aurégime de retraite. L’entente prévoit des augmentations salariales de 3% pour chaque année de la convention collective et plusieurs ajustements salariaux.

Les serveurs et les barmans aux banquets bénéficieront de l'assurance d'un pourboire minimum. Les préposées aux chambres verront une réduction permanente de leur charge de travail et tous les salariés profiteront également d'une période de repas payée.

Pour le directeur québécois du syndicat, Jean-Pierre Fortin, il s’agit d’une « entente exceptionnelle qui place le Centre Sheraton au-dessus de tout ce qui existe au Canada et au Québec dans le secteur hôtelier. »


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