Brèves syndicales

2011/04/15 | Par Maude Messier

Le Nouvelliste sera imprimé à Montréal

Transcontinental transférait l’impression des hebdomadaires locaux de Trois-Rivières vers Montréal, il y a un peu plus d’un an.

Cette semaine, la direction de l’entreprise annonçait la fermeture définitive de l’usine Transcontinental T.R. Offset dans la capitale mauricienne. 50 travailleurs et travailleuses se retrouveront donc sans emploi à compter du 4 juin prochain.

« Ce que Transcontinental nous annonce aujourd'hui, c'est que 50 personnes perdront leur emploi, mais également que notre journal régional sera désormais imprimé à Montréal », a déclaré le représentant national du SCEP-FTQ, Laurent Lévesque, dans un communiqué publié par le syndicat mardi.

En effet, le quotidien Le Nouvelliste, propriété de Gesca, filiale de Power Corporation de la famille Desmarais, étant le seul journal encore produit à l’usine de Trois-Rivières, son impression sera transférée à la nouvelle usine Transmag de Montréal, où plus de 60 millions $ ont été investis au cours des deux dernières années.

L’entreprise plaide que l’évolution rapide du secteur de l’imprimerie commande des investissements majeurs dans les nouvelles technologies d’impression afin de s’adapter aux besoins des éditeurs de journaux : réduction des délais, augmentation de la qualité d'impression et de la capacité de production, couleur sur toutes les pages et possibilité d'impression sur papier glacé.

Transcontinental a dû revoir entièrement son réseau d'impression de journaux, ce qui a conduit à la fermeture de l’usine de Trois-Rivières.

« Quand Le Nouvelliste a été fondé en 1920, le journal visait l'expansion économique de la Mauricie, la décision de Transcontinental est une importante blessure qui laissera de graves cicatrices à l'économie mauricienne », a conclut le représentant syndical.

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Les syndicats d’Hydro fustigent Legault

Le dépôt de la proposition de la Coalition pour l’avenir du Québec en début de semaine sur le système d’éducation n’a pas manqué de faire réagir.

Sur la question des dépenses additionnelles de 950 millions $, dont 600 millions proviendraient de la réduction des frais d'exploitation d'Hydro-Québec de 23% sur quatre ans, les syndicats d’Hydro-Québec, qui représentent les 17 700 employés de la société, fustigent les déclarations de François Legault et de Charles Sirois.

Les dirigeants syndicaux déplorent que ces déclarations ne fassent référence à aucune étude ni argumentaire chiffré pour expliquer la provenance des 600 millions $.

« Comme M. Legault ne documente pas son affirmation à propos des 600 millions, on ne peut que supposer qu'il reprend des hypothèses lancées en l'air par l'Institut économique de Montréal », de souligner Pierre-Guy Sylvestre, économiste au service de la recherche du SCFP.

Il a ajouté que l'IEDM est un « think tank de droite et non pas un institut de recherche scientifique » et que ses publications, « comme celles de Claude Garcia », ne devraient pas être utilisées à titre de références sérieuses, « surtout pas pour évaluer l'efficacité d'Hydro-Québec ».

Les syndicats ont par ailleurs souligné qu’Hydro-Québec jouit d’une excellente réputation internationale. Moteur de l’économie québécoise, elle permet aux Québécois de bénéficier du plus bas tarif d’électricité en Amérique du Nord, tout en versant des dividendes de 1, 8 milliards $ au gouvernement.

« Il faut se méfier de ceux qui lancent des hypothèses sans fondement scientifique. Depuis toujours, Hydro-Québec suscite la jalousie et la convoitise d'une certaine droite économique qui cherche à la dénigrer pour mieux la privatiser », a indiqué Richard Perreault, président du Syndicat des employés de métier d'Hydro-Québec (SCFP 1500).

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Grève en perspective chez les chauffeurs d’autobus de Longueuil

Rien ne va plus dans les négociations entre le Réseau de transport de Longueuil (RTL) et le Syndicat des chauffeurs d’autobus (SCFP). Réunis en assemblée générale dimanche dernier, les syndiqués ont opté pour des moyens de pression qui culmineront en une première journée de grève sous peu.

Rappelons que les quelque 700 chauffeurs de la RTL sont sans contrat de travail depuis près de 16 mois. Le 9 janvier dernier, ils se sont prononcés à 99 % en faveur de la mise en place de moyens de pression à exercer au moment jugé opportun.

Au cœur du conflit, l’employeur réclame la création d’une classe de travailleurs surnuméraires à statut « hautement précaire », une demande irrecevable aux yeux des syndiqués qui déplorent que ce sont les jeunes qui écoperont de cette mesure.

« Ces surnuméraires auraient à découvrir chaque jour s'ils ont du travail et, si oui, quel quart leur est attribué. (…) Le RTL n'a pas besoin de cette sous-catégorie pour assurer la bonne marche des opérations ou la qualité du service », selon Richard Gardner, conseiller syndical au SCFP.

La question des toilettes est aussi au centre des débats. Les chauffeurs réclament l’installation de toilettes sur les trajets, puisque les commerçants refusent l’accès à leurs installations, ce à quoi s’oppose l'employeur.

Le syndicat dénonce également les importantes concessions exigées par l’employeur qui affecteraient particulièrement les jeunes travailleurs et travailleuses de même que ceux qui ont des enfants. Selon le SCFP, ces concessions se chiffreraient à 1 006 000$.

« Pas question d'accepter des sacrifices à la vie familiale de nos membres », d’affirmer Michel Robidoux, président du SCFP 3333, précisant que l’employeur utilise le prétexte de l’absentéisme pour « passer au tordeur » les congés familiaux. Il signale que le taux d’absentéisme est d’ailleurs en baisse constante chez les chauffeurs d’autobus depuis les huit dernières années.

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La FAE dénonce l’obstination du MELS

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) demande que l’instauration du nouveau bulletin unique soit retardée d’un an, le temps d’y apporter les correctifs qui s’imposent.

« Dans sa forme actuelle, ce bulletin contribue à la dégradation de l'éducation et dévalorise aussi bien le travail des enseignantes et enseignants que celui des élèves. (…) C'est dans ce contexte que nous avons adopté un plan d'action pour faire pression sur les directions d'établissement, les commissions scolaires et le ministère », a déclaré Sylvain Mallette, vice-président à la vie professionnelle de la FAE.

La FAE dénonce les changements en évaluation proposés par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) qui maintiendra, à son avis, l'évaluation des compétences et non l'évaluation systématique des connaissances des élèves.

Réunis la semaine dernière en Conseil fédératif, les représentantes et représentants des syndicats membres de la FAE ont entériné un plan d'action incluant une série de moyens de pression prévus pour les prochaines semaines. La FAE précise que ces actions cibleront l'administration et ne pénaliseront pas les élèves.

L’organisation syndicale appelle au boycottage des réunions de formation et d'information sur le nouvel outil d'évaluation des élèves du primaire et du secondaire et entend poursuivre ses campagnes de sensibilisation auprès de la population pour informer de la portée réelle du nouveau bulletin.

« Nous avons toujours exigé des correctifs majeurs à la réforme. Malheureusement, personne ne semble entendre ce que les enseignantes et enseignants expriment, eux qui œuvrent au quotidien auprès des élèves », a souligné M. Malette, déplorant que ce nouveau bulletin laisse croire qu’il y aura bel et bien réintégration des connaissances dans l'évaluation.

« Soyons clairs : c'est faux! Ce nouveau bulletin comporte de nombreuses incohérences et peu de changements véritables. Ce sont en fait des changements cosmétiques. Les modifications annoncées se résument essentiellement à une réorganisation des outils mis en place par la réforme. »

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Concordia : 2 millions $ en primes de départ pour les recteurs; rien pour les employés de métier

Sans contrat de travail depuis trois ans, les 63 employés de métiers de l’Université Concordia ont manifesté mardi devant le campus du centre-ville de Montréal.

Les négociations achoppent entre le Syndicat des Métallos et la direction de l’université, cette dernière refusant de considérer le rattrapage salarial par rapport aux employés de métier des autres universités. Les syndiqués ont adopté à l’unanimité il y a deux semaines un mandat de grève à exercer au moment jugé opportun.

Eddy Ginocchi, vice-président de la section locale 9538, s’indigne du fait que l’université Concordia ait versé plus de deux millions $ en primes de départ au deux derniers recteurs, mais qu’elle refuse de payer correctement les employés qui s’affairent à l’entretien et à la réparation des bâtisses et des équipements.

« Trois ans après la fin de la convention collective, il n'y a toujours pas d'offre globale sur la table. C'est indécent ! »

Mercredi et jeudi, les syndiqués ont également fait une marche silencieuse devant l’université de façon à sensibiliser la population à leur situation, tout en ne perturbant pas les examens des étudiants.

Une séance de négociation en présence d’un conciliateur est par ailleurs prévue pour le 4 mai prochain.

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Fin de la grève chez Machinerie Pronovost

En grève depuis le 31 janvier dernier, les quelque 50 employés syndiqués de Machinerie Pronovost, à Saint-Tite, ont finalement ratifié une entente de principe la fin de semaine dernière.

Rappelons que l’employeur souhaitait l’élimination d’une clause de partage des profits dans la convention collective, soit un versement aux travailleurs effectué deux fois par année selon les bénéfices de la compagnie et son chiffre d’affaires. Après avoir refusé à trois reprises les offres patronales, les syndiqués, membres de la section locale 145 du SCEP-FTQ, s’étaient prononcés en faveur de la grève dans une proportion de 97%.

Luc Deschênes avait expliqué, dans une entrevue accordée à l’aut’journal, que l’entreprise de fabrication d’équipements industriels avait connu des difficultés financières, il y a une quinzaine d’années, et qu’elle avait bénéficié de l’aide du Fonds de solidarité FTQ par le biais d’investissements de 600 000$ de 1996 à 2002, effectués par le Fonds régional de la Mauricie.

C’est à ce moment que la clause de partage des profits avait été instaurée. Les syndiqués en faisaient d’ailleurs une condition sine qua non pour la conclusion d’une entente.

Or, les parties se sont finalement entendues sur un contrat de travail d’une durée de six ans. « Nous avons réussi à obtenir des gains intéressants, dont d'importants rajustements salariaux », a indiqué Luc Deschênes par voie de communiqué mercredi dernier.

Tous les salariés ont obtenu un gain de 1,15$ sur leur salaire horaire en contrepartie de l'abolition de la clause de partage des profits, auquel s’ajoutent des hausses salariales de 0,50$ la première année et de 0,40$ pour les années suivantes.

Plusieurs autres bonifications ont également été convenues quant aux allocations de repas, aux équipements (vêtement et bottes), etc.