Brèves syndicales

2011/04/29 | Par Maude Messier

28 avril - Journée de commémoration des personnes décédées ou blessées au travail

C’est d’une seule voix que la FTQ, la CSN et la CSD ont souligné la Journée de commémoration des personnes décédées ou blessées au travail jeudi dernier.

Dès 8 heures, un cortège funèbre, composé des membres des associations syndicales, s’est rendu devant les bureaux de la ministre du Travail pour lui rappeler que, même 30 ans après l’adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST), un trop grand nombre de travailleurs et de travailleuses ne sont toujours pas couverts par les mesures de protection pourtant prévues dans la législation.

Ainsi, 213 personnes ont perdu la vie au Québec en 2010 en raison de leur travail, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à 2009. L’industrie de la construction détient toujours le triste record des accidents mortels : 52 personnes ont perdu la vie sur des chantiers cette année. L’industrie minière détient la deuxième place avec 27 décès.

À cela, s’ajoute évidemment les milliers d’accidents et les maladies professionnelles lourds de conséquences pour un trop grand nombre de travailleurs et de travailleuses.

« La violence, les blessures, l'usure prématurée mais par-dessus tout la mort, ne devraient jamais au grand jamais faire partie de la job ! Un seul décès ou même une seule blessure à cause du travail, c'est déjà trop », a déclaré le président de la FTQ, Michel Arsenault.

« Mourir à l'ouvrage, c'est l'ultime violence que le travail puisse infliger, parce que c'est définitif», a souligné le vice-président de la CSN, Roger Valois.

Les dirigeants des trois centrales réclament la mise en place en place de mesures concrètes en prévention des accidents et des maladies professionnelles.

« Tout le monde devrait pouvoir travailler dans un lieu sain et sécuritaire, peu importe la taille ou le domaine d'activité de l'entreprise », a ajouté le vice-président de la CSD, Claude Faucher.

Une minute de silence a également été observée à la mémoire des travailleurs tués ou blessés au travail à 10 heures jeudi matin.

***

Grève évitée dans le secteur du transport scolaire

La décision de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Line Beauchamp, de mettre en place une table de discussion sur l’avenir du secteur du transport scolaire permet d’éviter la tenue de trois journées de grève prévues les 3, 4 et 5 mai prochain, les syndicats souhaitant laisser toute la place aux discussions.

Le 9 avril dernier, les 2 500 membres du secteur du transport scolaire de la CSN ont démontré à la ministre leur détermination à faire avancer le dossier et à obtenir des conditions salariales plus décentes et plus harmonisées à travers le Québec par une manifestation à Montréal. L’annonce du MELS répond ainsi à une demande qui fait son chemin depuis plus de dix ans.

« Nous souhaitons que la présence des principaux intervenants du secteur à cette table permettra de rendre justice aux travailleurs et aux travailleuses qui, au quotidien, ont la responsabilité de transporter des centaines de milliers d'enfants du Québec », a déclaré Jacques Forgues, président du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Outre les 47 syndicats de la CSN concernés, la FTQ, qui représente 2 000 membres dans ce secteur, a également annoncé qu’elle participerait à la table discussion.

« Les chauffeurs et les chauffeuses d'autobus scolaire transportent nos enfants, plus de 500 000, à l'année longue à travers le Québec. Si tout le monde reconnaît que leur travail est important pour les conduire à bon port dans des conditions sécuritaires, il faut aussi savoir que leurs conditions de travail sont de plus en plus difficiles », a dit le président de la FTQ, Michel Arsenault.

***

Entente au RTL : les chauffeurs d’autobus se prononceront le 1er mai

La journée de grève que devaient tenir les quelque 700 chauffeurs d’autobus du Réseau de Transport de Longueuil (RTL) le 28 avril a été annulée à la suite d’une entente de principe survenue la semaine dernière entre le Syndicat des chauffeurs d'autobus (SCFP 3333) et la direction du RTL.

Les détails de cette entente ne sont pas dévoilés pour le moment, les chauffeurs devant se prononcer par scrutin secret le 1er mai prochain en assemblée générale.

« Nous pouvons maintenant leur soumettre une entente qui, à mon avis, est satisfaisante pour tout le monde et répond à nos objectifs de négociation », selon Michel Robidoux, président du Syndicat des chauffeurs d'autobus du RTL (SCFP 3333).

Rappelons que les syndiqués sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2009. Le 10 avril dernier, ils ont appuyé la mise en place d’une série de moyens de pression devant culminer en une journée de grève.

Cette entente pourrait mettre un terme à un processus de négociation difficile, marqué par un débat sur la question du manque de toilettes sur les trajets que doivent effectuer les chauffeurs.

***

Line Beauchamp devra « mettre les bouchées doubles » pour obtenir la note de passage

Mardi dernier, c’était jour de bulletin pour la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Mme Line Beauchamp.

La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont remis à Mme Beauchamp un bulletin symbolique mardi dernier.

« Ce bulletin se veut un rappel que le temps file, que la fin d'année approche à grands pas et que si le Ministère et la ministre s'attellent à la tâche, la situation pourrait s'améliorer d'ici là », ont fait savoir Manon Bernard, présidente de la FSE, et M. Serge Laurendeau, président de l'APEQ. Ils estiment qu’il s’agit d’une question de bonne volonté, « et nous ne doutons pas que la ministre puisse en avoir ».

Les deux associations invitent ainsi la ministre à « retrousser les manches » et à se pencher sur les trois grandes priorités dégagées par les milliers d’enseignants et enseignantes consultés en cours d’année: l'intégration des élèves en difficulté, les modifications à apporter au bulletin unique avant son implantation, prévue pour septembre prochain, et les conventions de gestion des cibles chiffrées de réussite pour les établissements (projet de loi n88).

La FSE et l’APEQ rappellent par ailleurs que les enseignants attendent toujours des directives claires quant à l’intégration des élèves en difficulté, directives qu’ils espèrent avant la fin de l’année scolaire en cours afin de garantir des « conditions harmonieuses d’intégration » de ces élèves aux classes régulières dès la prochaine rentrée.

Ils dénoncent également la « vision comptable incorporée aux conventions de gestion », auxquelles sont incorporées des cibles chiffrées de réussite, entrainant, à leur avis, un « lot de dérives ».

Ils soutiennent finalement que les engagements de la ministre quant à la simplification du processus d'évaluation pour le bulletin unique ne se concrétiseront pas pour nombre d'enseignants. Ils se désolent du fait que leurs propositions pour pallier la problématique n’aient pas été retenues.

La ministre devra ainsi « mettre les bouchées doubles » si elle souhaite obtenir la note de passage auprès des enseignants.

***

La CRT accrédite la CSN dans trois Couche-Tard

C’est désormais chose faite. Les certificats d’accréditations ont été émis cette semaine aux syndicats de la CSN représentant les salariés de trois dépanneurs Couche-Tard : les dépanneurs situés à St-Hubert, sur la Rive-Sud, et à St-Liboire, près de St-Hyacinthe, de même que celui au coin des rues St-Denis et Beaubien à Montréal.

Cette décision survient quelques semaines après que l’entreprise ait choisi de fermer l’établissement de la rue St-Denis, invoquant des motifs de non rentabilité. La CSN maintient qu’il s’agit d’une fermeture antisyndicale. La centrale évalue actuellement les recours qui pourraient être entrepris contre Couche-Tard dans ce dossier.

À l’instar de leurs confrères de l’établissement de la rue Jean-Talon, ces travailleurs et travailleuses pourront entamer le processus de négociation de leur première convention collective.

« Il est grand temps de s'asseoir et de trouver un moyen de poursuivre le développement dynamique de l'entreprise tout en respectant les salarié-es et en éliminant certains irritants majeurs pour eux, tels que le peu d'emprise des salarié-es sur leur horaire de travail, l'absence de congé de maladie et le salaire minimum », a fait savoir le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie.