Premier match à l’amphithéâtre Labeaume-PKP : Charest:4; Marois : 0

2011/06/07 | Par Pierre Dubuc


Combien de fois encore devra-t-elle être roulée dans la farine, comme elle vient de l’être, pour qu’on en tire la conclusion qui s’impose?!


par Pierre Dubuc


Ainsi donc, l’entente entre Labeaume et PKP, qui devait, de toute urgence, être sécurisée par un projet de loi privé peut attendre à l’automne, nous disent aujourd’hui d’une seule voix Charest, Labeaume et PKP!

Tout cela soulève beaucoup de questions. Comment le Parti Québécois en est-il venu à se faire le promoteur empressé d’un tel projet de loi?

La direction péquiste a-t-elle cru, dans sa grande naïveté, qu’elle avait enfin trouvé le moyen de faire les gains électoraux, tant recherchés dans la région de Québec? C’est la version journalistique officielle.

Mais il y a d’autres hypothèses.

Y avait-il une entente secrète entre Mme Marois et PKP? Avait-on négocié, en échange de ce pari combien risqué, un meilleur traitement dans les médias de Quebecor? On aimerait le croire.

Mais une autre hypothèse, peut-être plus plausible, nous vient à l’esprit. Le PQ serait-il tout bêtement tombé dans le piège à ours que lui aurait tendu Pierre-Karl Péladeau?

Depuis des mois, on voit se tisser des liens de plus en plus serrés entre PKP et Stephen Harper. En échange de l’octroi d’un permis de diffusion de Sun Media News, l’empire Péladeau s’est mis au service du Parti conservateur au Canada anglais, lors de la dernière campagne électorale.

Aujourd’hui, les journaux et la chaîne de télé de Sun Media se font les promoteurs, avec un zèle intempestif, dans l’opinion publique de l’agenda conservateur de Stephen Harper.

Comment croire que le grand ami de Stephen Harper au Canada anglais serait, en même temps, l’ami des souverainistes au Québec? D’autant plus qu’on voit les médias de Péladeau au Québec mousser, à coups de coûteux sondages et de pages frontispices, la Coalition pour l’avenir du Québec de François Legault, un mouvement créé, de l’avis de tous, pour jouer dans les plates-bandes du PQ et y provoquer une scission.

Qu’on retienne ou non la thèse du piège à ours, on peut et on doit légitimement se poser des questions sur les qualités et les capacités en termes d’analyses de la situation, d’élaboration de stratégies et de direction politique des têtes dirigeantes du Parti Québécois.

Et ce sont ces mêmes personnes qui demandent à la population du Québec de leur faire confiance pour négocier les termes de la souveraineté du Québec avec le Canada, obtenir la reconnaissance de l’indépendance du Québec par des puissances étrangères et contrer les manœuvres de déstabilisation du Grand Capital !

Et on feint de ne pas comprendre les hésitations des souverainistes et le refus d’une partie de la population de reconnaître le leadership de l’équipe de direction Marois!

Combien de fois encore devra-t-elle être roulée dans la farine, comme elle vient de l’être, pour qu’on en tire la conclusion qui s’impose!