Un automne déterminant pour l’avenir politique du Québec

2011/08/29 | Par Réjean Porlier

Le Québec a rarement connu autant de mouvance politique et c'est tant mieux. Il y aura bientôt un an sur la Côte-Nord, je lançais l'idée d'un nouveau parti politique sur la scène provinciale, le NPQ, avec pour ambition première de briser cette façon réactionnaire de gouverner.

J'ai rapidement compris que la tache ne serait pas simple, ne bénéficiant pas d'une latitude financière d'un François Legault ou d'un parti bien établi. Même si les choses n'ont pas évoluées à la vitesse dont je l'aurais souhaité, jamais je n'ai douté de l'importance de forcer ce renouveau.

Avec tout ce qui se brasse présentement dans l'actualité, plus que jamais j'ai confiance qu'émergera une alternative qui redonnera le goût aux québécoises d'aller voter et elle ne s'inscrira pas dans la continuité d'un Charest, d'une Marois ou même d'une pseudo innovation à la Legault. La Coalition Legault-Sirois ne se cache pas, elle s'inspire des études de Claude Garcia, porte-parole de l'Institut économique de Montréal, château fort de la droite montréalaise et qui prône ni plus ni moins que la privatisation d'Hydro-Québec.

Les politiciens du Québec sont devenus au fil du temps les porte-parole de la grande entreprise; la saga du gaz de schiste et l'improvisation du Plan Nord, carrément destiné à faire du Québec un bar open où les minières règnent en rois et maîtres, démontrent la trop grande proximité entre politicien et gens d'affaire.

Mais le vrai déclencheur de toute cette mouvance politique, c’est la débandade péquiste qui n'a rien d'une simple erreur de parcours. Elle est le résultat à la fois d'une insistance à vouloir courtiser une clientèle adéquiste plus à droite et d'une incapacité à se renouveler. S'inscrivant d'avantage dans la continuité et mettant en évidence l'incapacité à gérer la question nationale.

Le PQ est victime de son manque d'écoute, de sa fixation au pouvoir et de l'opportuniste qu'il a longtemps reproché à ses adversaires. Les consultations improvisées de dernière minute n'y changeront absolument rien et s'apparente d'ailleurs d'avantage à des réunions de famille. Seule l'humilité et l'ouverture sur un discours plus progressiste et ambitieux pourrait redonner le goût à certains de revenir, mais lorsque la confiance n'y est plus…

Réunir autour d'enjeux rassembleurs et ambitieux, voilà le défi de ceux qui se prétendre être de vrais progressiste. Et ces enjeux pour ma part, doivent nécessairement passer par l'indépendance énergétique du Québec et la reprise en main de la gestion de nos ressources naturelles. Faire du Québec la Norvège de l'Amérique, parce que tous les ingrédients sont à notre portée.

Laisser le champ libre à la droite aux prochaines élections, qu'elle soit sournoise comme le sont les Libéraux ou populiste comme la Coalition Legault, équivaudrait à diriger le Québec dans le sillon de l'Argentine, de l'Islande, des pays qui pourtant étaient destinés à un très bel avenir et qui se le sont fait voler.

Une société qui pense d'abord collectivement créer nécessairement un terrain propice à l'émancipation des individus et ne freine en rien les investissements. D'ailleurs, les pays scandinaves qui depuis longtemps ont opté pour cette approche figurent régulièrement dans le top 10 du palmarès des pays où il fait bon vivre selon l'OCDE. En contrepartie, une société qui pense d'abord à l'enrichissement des individus nous conduit tout droit au chaos, le choc entre les classes sociales et ultimement la guerre. Les affrontements musclés ont largement dépassé la frontière des pays arabes, l'Europe ayant connu dernièrement sont lots d'agitations populaires.

Il est grand temps que le Québec reprenne là où il avait laissé, avant que ne débute la vente de feu de nos actifs les plus précieux dont nos richesses naturelles!

Si un mouvement progressiste arrive à prendre forme assez rapidement pour les prochaines élections, nul doute que j'y contribuerai d'une façon comme d'une autre.

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