L’Imposture, un film de Ève Lamont

2011/09/20 | Par L’aut’journal 

Depuis son lancement aux Rencontres internationales du documentaire (RIDM) à Montréal et à Québec en novembre 2010, L’Imposture a fait une sortie en salle remarquée. Il a touché, ému, ébranlé, marqué et continue de le faire.

Tout au long des semaines où il a tenu l’affiche à Québec (3 semaines au Cartier), à Montréal (4 semaines au Parallèle), en plus d’être présenté dans 8 régions du Québec, les spectateurs ont affirmé que d’entendre la voix de celles qui « dévoilent la face cachée de ce prétendu travail du sexe » a changé leur perception de la prostitution et de celles qui s’y adonnent.

Des professionnels et intervenant-e-s ont validé les propos tenus dans le film sur l’ampleur des séquelles que laisse cette pratique qui n’a rien d’anodin, malgré sa trop fréquente banalisation dans l’espace publique. Autant les un-e-s que les autres disent que ce film leur a révélé que le choix d’entrer dans la prostitution n’est rien d’autre qu’une absence de choix pour ces femmes.

Le Tribunal populaire sur l’exploitation sexuelle commerciale organisé par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) en mars dernier à l’UQAM se concluait sur un appel criant, lancé par des femmes qui sont sorties de l’industrie du sexe, réclamant pour toutes les femmes « la liberté d’avoir le choix de ne pas être exploitée sexuellement ».

« Il y a des mythes persistants dans notre société, comme celui-ci : la prostitution est le plus vieux métier du monde... alors pourquoi ne pas le rendre légal ? En effet, bien des gens pensent que la prostitution est un métier comme un autre et en parlent en termes de « travail du sexe ». Les défenseurs de la prostitution vont même jusqu’à invoquer la richesse, le plaisir sexuel et la liberté pour les femmes. Voilà L’IMPOSTURE. » - Ève Lamont

Le documentaire L’Imposture tombe à point nommé pour alimenter la réflexion de la population au moment où un débat juridique a cours au Canada (jugement Himel en Ontario) et dans plusieurs pays sur la prostitution, notamment autour de l’idée de sa décriminalisation ou de sa légalisation.

Pour une foule d’organismes qui viennent en aide aux femmes et pour qui l’exploitation sexuelle est une des formes de violence envers les femmes qu’ils dénoncent et travaillent à prévenir, le film devient aussi un formidable outil de médiation permettant de rejoindre le public et les acteurs sociaux.

Le film entre donc dans une nouvelle phase de diffusion où une série de projections, présentées surtout dans des cinéclubs, s’intègrent dans les campagnes de mobilisation et de sensibilisation contre la violence faite aux femmes d’une vingtaine de Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), centres de femmes et maisons d’hébergement dans différentes régions du Québec.

À la suite des projections, les groupes de femmes animeront des discussions invitant le public et les intervenants de leurs milieux à aborder ensemble la réalité de la prostitution dans toutes ses dimensions.


 À lire : La critique de notre chroniqueuse Ginette Leroux

Et une entrevue avec la réalisatrice Ève Lamont

Rencontre avec une documentariste qui n’a pas froid aux yeux :
Le mythe de la prostitution heureuse est une imposture
 


 Plusieurs projections vont se concentrer autour de 2 moments forts :

  • La Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes (JACVSFF), soulignée chaque année la 3e semaine de septembre par des groupes de femmes au Québec, au Canada et aux États-Unis depuis 30 ans, et qui se tient cette année le vendredi 16 septembre ;

  • Les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Chaque année depuis 1981, du 25 novembre au 10 décembre, des campagnes ont lieu partout dans le monde pour dénoncer les actes de violence dont sont victimes les femmes. Au Québec, ceci se traduit par les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence faite aux femmes, qui prennent chaque fois une forme différente pour mobiliser la population. En 2011, plusieurs CALACS misent sur la présentation du film. 

Programme de la tournée (en collaboration avec) :

AMOS : 15 sept. - Hôtel des Eskers (CALACS d'Amos)

VAL D'OR : 16 sept. - Salle des Chevalier de Colomb (CALACS Assaut sexuel secours)

VILLE-MARIE : 16 sept. - Théâtre du Rift (Centre de femmes de Ville-Marie)

LA MALBAIE : 16 sept. - Cinéma La Malbaie (CALACS de Charlevoix)

RIVIÈRE-DU-LOUP : 20 sept. - Cinédit, en présence de l’anthropologue Rose Dufour (CALACS du KRTB)

GRANBY : 22 sept. - Théâtre de Poche (Cégep) (CALACS de Granby), en présence de la réalisatrice

MONTRÉAL : 24 sept. - Maison de la culture Frontenac (Tournée des RIDM-CAM), en présence de la réalisatrice

Esprit-Saint : 29 sept. – Forum social bas-laurentien (Centre de femmes de Rimouski)

ST-SÉVERIN DE BEAUCE : 30 sept - Festival du film de St-Séverin, en présence de l’anthropologue Rose Dufour.

Tournée régionale Saguenay et Lac St-Jean, Chicoutimi, Jonquière, Alma, St-Félicien : mi-octobre, en présence de la réalisatrice. Horaire et lieux à confirmer (CALACS de la région et Collectif du 18 août)

QUÉBEC : 28 oct. - Congrès pancanadien de la Société de criminologie du Québec, en présence de l’anthropologue Rose Dufour

MATANE : 31 oct. – Cinémalice, en présence de la réalisatrice (Regroupement des femmes de la région de Matane)

CHÂTEAUGUAY : 28 nov. - Ciné-club Châteauguay (CALACS de Châteauguay)

SEPT-ÎLES : 5 déc. - Ciné-club de Sept-Îles (CALACS de Sept-Îles)

VAL-MORIN : 8 déc. - Ciné-Marais, en présence de la réalisatrice (Centre des femmes La Colombe)    

Des discussions sont en cours pour organiser des projections dans d'autres villes dont… Baie-Comeau, Shawinigan, Fermont, Laval, Montréal et sa couronne nord et sud. D’autres dates seront donc annoncées au cours de l’automne.

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