10 promesses brisées du gouvernement Charest

2011/09/22 | Par Daniel Breton et al.

Par Daniel Breton, Denis L’Homme, Jean-Marc Pelletier / groupe MCN21 ; Lucie Sauvé, collectif scientifique sur les gaz de schiste ; Mikael Rioux, citoyen, Trois-Pistoles ; Michel Fugère, Michel Duguay, Philippe Giroul / MSQN ; Jacques Gélineau, citoyen, Sept-Îles ; Ugo Lapointe, pour que le Québec aie meilleure mine ; Richard LeHir, citoyen ; Raymond Gauthier et Annie Landry/ Îles de la Madeleine ; Stéphane Poirier et Martin Poirier / non à une marée noire ; Christian Vanasse, St-Jude, conseiller municipal ; Domlebo, artiste ; Henri Jacob / ABAT ; Réjean Parent, CSQ ; Daniel-Jean Primeau / Artistes pour la paix ; Maryse Pallascio / Fondation Rivières ; etc…

Il y a plus de trois semaines alors qu'il était en Chine, le premier ministre Jean Charest a PROMIS que nous aurions de bons prix pour nos ressources, traitant du coup « d'irresponsable » l'opposition du Parti Québécois (à laquelle se sont joints l'ADQ et QS) au présent projet de loi sur les mines.

Ayant suivi depuis plus de 8 ans la gestion des dossiers liés à l'énergie et aux ressources naturelles du gouvernement de Jean Charest, nous avons décidé de faire un survol de 10 de leurs nombreuses « promesses » et autres affirmations:


1. sur les centrales au gaz naturel :

« Le Parti Libéral est contre les centrales au gaz naturel car elles vont à l'encontre de notre objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. »

Plate-forme électorale du PLQ, 2003

Résultat: son gouvernement a autorisé la construction des centrales au gaz naturel Le Suroît et Bécancour.


2. « Nous allons manquer d’électricité si nous ne construisons pas Le Suroît »

-André Caillé, président d'Hydro-Québec, janvier 2004

Résultat: quelques mois plus tard, Hydro-Québec se retrouve avec des surplus...qui devraient durer jusqu'en 2020.


3. « ...les impacts sur l'économie du Québec seront très douloureux si le projet de Bécancour ne se réalise pas. »

-Robert Tessier, président de Gaz Métro, La Presse, 20 mai 2004.

Résultat: Le gouvernement de Jean Charest ordonnera sa construction. 15 mois à peine après son entrée en fonction, Hydro-Québec demandera sa fermeture pour cause de surplus électrique!  Depuis, Hydro-Québec doit payer plus de 150 millions $ par année au propriétaire albertain (TCE Energy) de cette centrale pour qu'ils ne produisent pas d'électricité!

À terme, ce sera près de 3 milliards $ que cette décision aura coûté, soit la facture des deux hôpitaux universitaires combinés. Fait incroyable, Robert Tessier a depuis été nommé président (!) du conseil d'administration de la Caisse de Dépôts et Placements du Québec... par Jean Charest.

 
4. « Le PLQ s'engage à ne pas lancer le Québec dans l'énergie nucléaire »

  • Jean Charest, 2003, dans une lettre écrite de sa main.

Résultat: En août 2008, Julie Boulet et Thierry Vandal annonçaient la réfection de la centrale Gentilly-2 en affirmant que des études complètes avaient été réalisées pour le projet.

Or, en juin 2011, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) accordait à Hydro-Québec un sursis de plus pour soumettre en décembre 2011 son Rapport d’analyse de sûreté, élément essentiel à l’émission d’un permis de réfection.


5. « Le PLQ va atteindre les objectifs de Kyoto »

- Jean Charest, Claude Béchard, Line Beauchamp, 2007, 2008, 2009, 2010

Résultat: malgré toutes leurs promesses, le Québec ne les atteindra pas.


6. « L'Agence de l'efficacité proposera une nouvelle réglementation qui « comprendra de nouvelles exigences de performance énergétique applicables aux bâtiments et habitations construits à compter de 2008, en vue d’améliorer de 20% à 25 % la performance énergétique de ces bâtiments (La Stratégie énergétique du Québec 2006-2015, un document de la série « Briller parmi les meilleurs », 2006, p.54.)

 Résultat: Aucune réglementation ou mesure n'a été annoncée à ce jour


7. « Je m'engage à rendre publique l'entente Hydro-Québec / Pétrolia »

- Nathalie Normandeau, hiver 2011

Résultat: le gouvernement Charest refuse toujours de rendre l'entente publique.


8. «  Je l'ai affirmé, à maintes reprises, un projet de loi portant spécifiquement [sur les redevances minières] est actuellement en élaboration... et sera déposé au printemps 2010 »

- Serge Simard, ministre délégué aux mines, décembre 2009

Résultat: Presque deux ans plus tard, on n’a toujours pas vu la couleur de ce projet de loi, ni la tenue de consultations publiques sur le sujet.


9. « Charest se dit prêt à débattre des redevances », lors des consultations portant sur le projet de loi 14. (
Le Devoir, 20 mai 2011)

Résultat: Le ministre responsable du projet de loi 14, Serge Simard, a refusé systématiquement de débattre de cette question, fin août 2011, durant les consultations parlementaires.


10. Sur la décision de la ministre quant au démantèlement de la raffinerie Shell : « Par respect pour les élus de cette Assemblée, M. le Président, par respect pour mes collègues parlementaires, je vais m'assurer que le travail se fasse dans le cadre de cette commission et je me gouvernerai après que cette commission ait fait, M. le Président, son travail. Donc, il n'y aura aucune décision qui sera prise quant à l'émission d'une autorisation pour un quelconque démantèlement avant que le travail soit complété en commission parlementaire. »

- Nathalie Normandeau, 21 septembre 2010, Assemblée nationale

Résultat: Elle a autorisé le démantèlement AVANT le dépôt dudit rapport, soit le 29 juin 2011. Le fameux rapport n'a toujours pas été rendu public.


Conclusion

Nous ne nous étendrons pas sur les nombreuses autres promesses non tenues dans d’autres domaines tels la santé (temps d'attente, CHUM), l’absence de déficit ou autres affirmations de bovins pétulants.

Nous ne croyons plus M. Jean Charest et son gouvernement lorsqu'il nous PROMET que nous aurons de bons prix pour nos ressources naturelles.

Nous ne croyons plus M. Jean Charest et son gouvernement lorsqu’il parle de son Plan Nord.

Nous ne croyons plus Jean Charest et son gouvernement lorsqu’il nous dit qu’il fera du Québec « le leader mondial des énergies vertes », lorsqu’il parle de gaz de schiste, de Gentilly 2, d’hydrocarbures, d’éolien, etc.

Nous ne croyons plus Jean Charest et son gouvernement. 

Assez de promesses, assez de mensonges.

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|Dans le domaine de l’énergie et des ressources naturelles
3138|3207|authebdo|L'aut'hebdo - 23 septembre 2011|2011-09-22 20:03:08|L'aut'journal|Plus de 4 000 visites par jour

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3139|3208|Accueil_Actualités|Consultations à Québec sur le Plan Nord !|2011-09-23 08:07:38|Nature Québec et la SNAP Québec|

Nature Québec et la SNAP Québec ont participé activement à la séance de consultation qui s’est déroulée ce soir à Québec. « Nous sommes venus dire au gouvernement que si les annonces de projets miniers et de développements routiers vont à un train d’enfer dans le cadre du Plan Nord, on semble beaucoup moins empressés à conserver des territoires d’intérêt pour la biodiversité. On a donc posé des questions précises sur les objectifs poursuivis, le degré de protection et les échéances pour en arriver à protéger au moins 50 % du territoire nordique », a déclaré Patrick Nadeau, directeur général de la SNAP Québec.

Pour les deux organismes, il est important que les gens de la région de Québec s’intéressent à l’exploitation et à la conservation du Nord, même si ça peut leur sembler bien loin. « Après tout, les gens du « sud » vont devoir payer une bonne partie des infrastructures, des routes et de l’énergie à bon marché. Il faut qu’ils s’assurent qu’ils en retireront des bénéfices et que ces vastes territoires naturels qui leur rendent de grands services écologiques seront quand même bien protégés », affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

La consultation de Québec fait partie d’une série de huit consultations publiques qui se déroulent actuellement pour discuter de l’engagement gouvernemental visant la conservation de 50 % de la superficie du Plan Nord. Comment le gouvernement souhaite t’il s’y prendre ? Il est prévu de cumuler 12 % d’aires protégées et 38 % de « réserves de terres du capital nature ».

Ce nouveau statut de « réserves de terres du capital nature » donne l’impression d’une réelle conservation sur le territoire. Pourtant, les apparences sont parfois bien trompeuses… « Ces réserves, telles que présentées, sont inacceptables pour garantir la conservation du territoire. L’exploitation forestière, même de nature industrielle, ainsi que l’exploration minière y seraient permises. Pire encore, la dernière partie nordique de la forêt boréale, actuellement inaccessible à l’industrie forestière, pourraient éventuellement y être exploitée. Il faut y penser deux fois avant d’ouvrir à la foresterie les vieilles forêts de ce territoire. Elles sont le dernier refuge du caribou forestier et il faut au moins 120 ans avant qu’elles ne repoussent ! », soutient Christian Simard.

 

Des revendications pour garder vraiment le nord !

Nature Québec et la SNAP Québec, leurs membres et sympathisants, seront présents lors des consultations publiques à travers le Québec pour insister sur des points importants devant se retrouver dans le futur projet de loi. Cette loi doit :

  • Empêcher toute forme d'activité industrielle dans les territoires à conserver (50 % du Plan Nord).

  • Identifier et protéger les territoires importants avant de déclencher des projets industriels.

  • Créer des vraies aires protégées sur 20 % du territoire du Plan Nord, d’ici 2020.

  • Planifier le plus rapidement possible la conservation d’écosystèmes importants et un développement respectueux de l’intégrité écologique du territoire.

  • Reconnaître l’implication des Premières Nations, des Inuits et des communautés nordiques non-autochtones dans l'identification et la gestion des territoires à protéger.

  • Maintenir l’intégrité de la forêt boréale non commerciale et bonifier le réseau d’aires protégées dans cette zone, notamment pour la survie du caribou forestier.

Nature Québec et la SNAP Québec invitent toute personne ou tout groupe intéressé aux consultations publiques du Plan Nord à entrer en contact avec les organismes aux adresses suivantes : conservons@naturequebec.org et info@snapqc.org.

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|De réelles mesures de conservation doivent être prises
3140|3209|Accueil_Actualités|Le nucléaire et la radioactivité, c’est naturel?|2011-09-23 08:11:23|Julie Lemieux|

Le dixième anniversaire de l’effondrement des tours jumelles du World Trade Center a pris tout l’espace médiatique le 11 septembre dernier. On en a oublié l’accident nucléaire de Fukushima qui a eu 6 mois le même jour. L’actualité nous a cependant rappelés à l’ordre dès le lendemain.

Le 12 septembre, une explosion dans un centre français de retraitement de déchets nucléaires à Marcoule (usine Centraco) a fait un mort et 4 blessés, dont un grièvement. Cet accident mortel a permis d’apprendre que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un organisme de surveillance français,  avait déjà recensé 18 accidents à cet endroit en 10 ans.

Le 14 septembre, Le Devoir nous informait que le ministère des Ressources naturelles et de la faune du Québec (MRNF) s’est associé à l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) pour enseigner aux enfants que la radioactivité, c’est naturel.

J’ai vu le questionnaire destiné aux enfants et aux enseignants et c’est vrai qu’il était tendancieux. On n’y disait absolument rien sur les risques sanitaires de l’uranium et de la radioactivité qu’il dégage.

Les seules allusions en matière de santé étaient celles-ci : 1) la radioactivité est présente naturellement partout, même dans les bananes que nous mangeons et 2) on a besoin de l’uranium pour soigner le cancer (allusion indirecte et sans aucune précision aux isotopes médicaux).

Ce document n’expliquait rien concernant l’extraction de l’uranium et son conditionnement chimique. Il ne disait pas que l’exploitation des mines d’uranium laisse sur place des montagnes de résidus miniers qui augmentent la radioactivité ambiante (rayonnements gamma) pour de très nombreuses années. On n’y précisait pas non plus que ces poussières de roche se retrouvent ensuite dans l’eau et les sédiments, ce qui accroît la teneur radioactive des plantes, des poissons et des animaux qui vivent à proximité.

Les informations du MRNF et de l’AEMQ omettaient également de mentionner que la majeure partie de l’uranium sert à alimenter des réacteurs nucléaires.  Or, ceux-ci sécrètent des produits radioactifs qui n’ont rien de naturel, en plus d’être dangereux et cancérigènes.

Les dépôts de particules radioactives minuscules dans la ville de Fukushima (césium-134 et 137 principalement)  font en sorte que ses 300 000 habitants seront dorénavant exposés à une radioactivité  artificielle de 20 millisieverts par année. C’est 20 fois plus que le maximum recommandé par la Commission internationale de protection radiologique pour la population en général.

Et on ne tient pas compte de la teneur radioactive des aliments produits localement, ce qui va accroître cette exposition radioactive mais à l’intérieur du corps des gens qui vont les manger.

Pour éviter des dédommagements financiers astronomiques,  les autorités japonaises ont rehaussé les normes d’exposition à la radioactivité acceptables. Dans la préfecture de Fukushima, on a même refusé de prendre des échantillons d’urine d’enfants pouvant déterminer de manière objective leur niveau de contamination radiologique.

Les Soviétiques avaient fait la même chose suite à Tchernobyl, ce qui a permis d’éviter des évacuations massives et coûteuses. Mais cela a provoqué de nombreuses pathologies chez les habitants des territoires contaminés, les enfants en particulier.

Affirmer que la radioactivité est naturelle et sans danger constitue bel et bien une aberration.

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|Affirmer que la radioactivité est naturelle et sans danger constitue bel et bien une aberration
3141|3210|International Accueil_Analyses Politique_Canada|La responsabilité canadienne dans la partition de la Palestine|2011-09-23 08:16:19|Pierre Dubuc|

Lester B. Pearson présidait le Premier comité sur la Palestine de l’ONU avec pour mission de développer les propositions pour un règlement politique et qui sera à l’origine du Comité spécial des Nations unies sur la Palestine créé en mai 1947. Le Canada faisait partie des onze pays « neutres » siégeant sur ce comité boycotté par les pays arabes. Le représentant du Canada sur ce comité était le juge de la Cour suprême Ivan C. Rand – célèbre pour son jugement qui reconnaissait aux syndicats le droit de prélever des cotisations (formule Rand) – lequel était sympathique au sionisme. Dans son livre The Black Book of Canadian Foreign Policy (Red Publishing), le journaliste Yves Engler soutient que le juge Rand a été un des principaux promoteurs de la partition et un opposant à la solution d’un État unitaire juif-arabe.

Après que le Comité eût produit des rapports majoritaire et minoritaire, on mit sur pied un comité ad hoc spécial pour trouver une solution sous la présidence de Lester B. Pearson, alors sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Ce dernier joua un rôle central pour imposer la solution de la partition, si bien que des groupes sionistes le surnommèrent le « Lord Balfour du Canada » ou encore le « rabbin Pearson ». Dans de State in the Making, cité par Yves Engler, David Horowitz, premier gouverneur de la Banque d’Israël, écrit : « Lester B. Pearson a été la force dynamique, celui qui a montré le chemin. Son appui aux forces pro-partition a été un point tournant. Son influence, en tant qu’une des personnalité les plus prestigieuses de l’ONU, a été considérable. On peut affirmer que le Canada plus que tout autre pays a joué un rôle décisif lors des différentes étapes des débats sur la Palestine. »

Le 17 octobre 1947, le Canada fait effectivement partie du groupe de 14 pays qui approuvent le principe de la partition, alors que 13 autres pays s’y opposent. Le Canada appuie un plan qui accorde au nouvel État juif la majeure partie de la Palestine bien que la population juive ne possédait que 6% du territoire et ne représentait que le tiers de la population. Yves Engler explique dans son livre que ce n’est pas une soudaine sympathie pour le peuple juif qui amène le gouvernement canadien à adopter une telle position. Ce n’est pas non plus, comme on l’a affirmé dans certains milieux, la force du lobby juif qui aurait forcé la main du gouvernement canadien. Dans le livre Non Too Many, cité par Yves Engler on relate l’inhabilité de la communauté juive à renverser les politiques d’immigration anti-sémites du Canada avant, durant et immédiatement après la Deuxième guerre mondiale. Entre 1933 et 1945, le Canada a accepté moins de 5 000 réfugiés juifs.

En fait, c’est l’anti-sémitisme de la classe dirigeante canadienne qui explique en partie le soutien à la création d’Israël. À Ottawa, tout comme à Washington et dans d’autres capitales, la création de l’État d’Israël permettait de rediriger vers cette partie du monde le flot de réfugiés qui frappaient à leurs portes. Mais, selon Engler, plus encore que la question de l’immigration, ce sont des considérations géo-politiques qui expliquent le mieux la position canadienne. Le Canada était très préoccupé par la mésentente entre la Grande-Bretagne et les États-Unis à propos de la Palestine, qui risquait de favoriser l’URSS, un des premiers pays à reconnaître l’existence d’Israël, précisément pour profiter de la dissension entre les deux pays anglo-saxons et l’accentuer si possible. Il est important de rappeler que les relations étaient à ce point tendues entre la Grande-Bretagne et les États-Unis au lendemain de la guerre, qu’un courant au sein de la direction soviétique spéculait sur le déclenchement d’un conflit armé entre les deux pays. L’Angleterre voyait son empire lui échapper, alors que les États-Unis essayaient de la remplacer comme puissance impériale dans les anciennes colonies. Au Moyen-Orient, l’Angleterre, bien qu’elle ait approuvé la création d’un État israélien dès 1917 avec la Déclaration Balfour et qu’elle s’était vu confié par la Société des Nations un mandat en ce sens, se faisait maintenant tirer l’oreille de crainte de s’aliéner les pays arabes et de compromettre son approvisionnement en pétrole. Dans cette passation des pouvoirs entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, dans ce changement d’empire, le Canada, et plus particulièrement Lester B. Pearson allaient joué un rôle clef.


(extrait de Michael Ignatieff, au service de l’empire. Une tradition familiale. Éditions Michel-Brûlé)

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|Le 17 octobre 1947, le Canada fait partie du groupe de 14 pays qui approuvent le principe de la partition, alors que 13 autres pays s’y opposent
3142|3211|Langue Manchettes|Qui sont les radicaux ?|2011-09-23 08:24:30|Mario Beaulieu|

En réaction à la tournée récente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en Italie et en France, dans son édition de mercredi dernier, La Presse reprochait à la SSJB d’avoir participé à la Fête de l’Humanité. 
 
La Fête de l’Humanité est le rendez-vous annuel de tous les progressistes français, mais aussi de leurs amis d’outre-frontière. Plus de 500 000 personnes ont participé à cet événement encore cette année dont plusieurs personnalités telles que Ségolène Royal, présidente du Parti socialiste français, Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, ou encore des artistes tels que Avril Lavigne, Joan Baez, Yannick Noah, Bernard Lavillier, etc. Plusieurs artistes québécois y ont donné des spectacles dans le passé tels que Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois.

C’est précisément pour tenter de contrer le genre de désinformation propagée ici par La Presse, que la SSJB de Montréal participe à des événements internationaux, tels que la Fête de l’Humanité à Paris ou le Festival des peuples minoritaires en Italie.

Les médias fédéralistes et anglophones propagent un portrait jovialiste de la situation du français au Québec et présentent ceux qui militent pour le rétablissement de la Charte de la langue française ou son renforcement comme des extrémistes ou des marginaux.

La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal entend utiliser toutes les tribunes à sa disposition pour contrer cette propagande qui aussi néfaste pour l’image du Québec à l’international, que pour les débats sur la langue française à l’intérieur de notre territoire.

Au cours des années, des médias ont laissé libre cours à toutes les insultes à notre égard : nous traitant d’intégristes, d’anglophobes, d’orthodoxes, etc. En fait, ceux qui profèrent ces injures à l’égard des défenseurs du français et des indépendantistes, montrent bien de quel côté se trouvent les véritables radicaux.

Mais toutes ces tentatives visant à nous museler et nous marginaliser n’ont pas empêché le débat linguistique de prendre sa place et l’appui à l’indépendance de se maintenir. Le déclin du français ne peut être caché indéfiniment.

Le gouvernement du Canada s’ingère plus que jamais dans la législation linguistique québécoise. Citons à titre d’exemple, le jugement de la Cour suprême affaiblissant la Charte de la langue française en 2010, la répression contre le français dans les services fédéraux et le surfinancement gouvernemental des institutions anglophones.
 
Dans l’ensemble du territoire nord-américain, les francophones ne représentent qu’environ 2 % d’une population qui compte 335 millions d’anglophones dans le reste du Canada et aux États-Unis.

Pendant plus d’un siècle et jusque dans les années 60, toutes les provinces canadiennes aujourd’hui majoritairement anglophones ont adopté ou maintenu des lois interdisant l’enseignement en français, même comme langue seconde, dans les écoles publiques.

Par la suite, les politiques de bilinguisme officiel du gouvernement fédéral se sont avérées n’être qu’une chimère puisqu’elles ont résulté en une accélération de l’assimilation des francophones.

Au Canada, en dehors du Québec, il ne reste plus que 4,5 % de citoyens de langue maternelle française. La moitié d’entre eux ne parle plus français à la maison. À Montréal, métropole québécoise où se joue l’avenir du français en Amérique, la proportion de francophones est tombée sous les 50 %.

La SSJB de Montréal compte faire le vrai débat partout au Québec et à l’international. Il faut diffuser le constat de la situation linguistique réelle et faire le vrai débat de fond avec tous les citoyens.

L’établissement d'une véritable langue commune est, avant tout, un facteur essentiel d'inclusion de tous les citoyens et de cohésion sociale. Le principe du droit fondamental des peuples à assurer la survie et l'épanouissement de leur langue et de leur culture est accepté par l'ensemble des Québécoises et Québécois, peu importe leurs allégeances politiques, leur origine ou leur langue. Cela correspond au droit à la diversité culturelle dans le cadre de la mondialisation.

 
Et justement, la diversité culturelle interpelle les humanistes et la communauté internationale.  Quoi de mieux que de saisir l’occasion de la Fête de l’Humanité et du Festival des peuples minoritaires pour faire valoir l’enjeu crucial de la langue au Québec.


Mario Beaulieu
Président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Le 22 septembre 2011

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|Réplique à la chronique d'Alain Dubuc
3143|3212|Manchettes Culture|Les Noces des Figaro à l’Opéra de Montréal|2011-09-23 08:33:33|Marie-Paule Grimaldi|

Pour inaugurer sa 32e saison cet automne, l’Opéra de Montréal choisit un classique grand public, comique et joyeux, faisant toute place aux voix émergentes de l’art lyrique. Inspiré de la pièce de Beaumarchais, signé Mozart/da Ponte, Les Noces de Figaro, avec son humour grinçant brodé de critique sociale, finit par charmer, par plaire, et, sans éblouir, le spectacle réjouit. Entre la distribution jeune, belle et enthousiaste et cette histoire où l’amour sort victorieux, l’Opéra de Montréal a joué la carte de l’irrésistible.

Il est bien difficile de ne pas aimer Figaro, toujours plein d’esprit et d’humour face aux épreuves. Sur le point d’épouser Suzanne qui, tout comme lui, est au service de Comte Almaviva et de sa femme, sa fiancée lui apprend que le Comte la courtise avec véhémence. Figaro entend se jouer de lui et l’en empêcher.

Cherubino, jeune page également de la maison, s’est fait prendre auprès d’une servante, se fait renvoyer, vient se plaindre auprès de Suzanne et se retrouve mêlé à leur histoire.

La Comtesse tant qu’à elle s’attriste des infidélités de son mari et de son intérêt perdu. S’ajoutent à l’intrigue le maître de musique qui attise autant la jalousie que les désirs du Comte, et Marcellina, la vieille gouvernante, envers qui Figaro a une dette et qui espère plutôt être remboursée en le mariant. Tant d’obstacles un jour de si belles noces!

Mais entre ruses, quiproquos et revirements incroyables, Figaro et Suzanne seront mariés, le Comte rappelé à l’ordre et tous seront réconciliés. Les Noces de Figaro chantent l’amour sous toutes ses déclinaisons, l’amour-joie, l’amour loyal, l’amour volage, trahi, jaloux, l’amour-querelle, l’amour filial, matrimonial, amical, passionné et l’amour clément. Et bien que les interprètes donnent dans un jeu un peu caricatural et manquant parfois de vérité intrinsèque, oui, on y croit!

Il faut dire que la distribution ne manque pas de talent ni de voix magnifiques. Phillip Addis, qui avait défendu le difficile Werther pour baryton la saison dernière, campe un Comte crédible, mais c’est surtout la Comtesse, interprétée par la soprano américaine Nicole Cabell, que l’on retient. Chacun de ses solos est un véritable moment de grâce enrobé par sa voix veloutée.

Les duos avec la Québécoise Hélène Guilmette, interprète de Roxanne, sont également réussis, tout en complicité. Hélène Guilmette est par ailleurs excellente, dévouée et énergique. Et, pour ses débuts à la compagnie, le baryton-basse Robert Gleadow épate avec un Figaro vif et craquant, en phase avec sa partenaire – la querelle au quatrième acte est savoureuse.

La mise en scène de Tom Diamond agite toute cette jeunesse, la rend fébrile, la fait courir, et bien qu’on s’énerve un peu trop, l’atmosphère est mise comme une table et, avec peu d’originalité, se révèle efficace. Le chef d’orchestre Paul Nadler, entre autres habitué du Metropolitan Opera, choisit de relever les nuances et la complexité de la partition de Mozart plutôt que sa brillance et son éclat, un choix impeccable qui demeure un rien trop sage. Les décors comme les costumes sont justes, d’époque et évocateurs.

Avec Les Noces de Figaro, l’Opéra de Montréal offre une valeur sûre pour son ouverture de saison, met encore une fois l’accent sur plusieurs talents d’ici et s’adresse aux amateurs comme à un public moins aguerri. On y va pour entendre ou réentendre un grand classique porteur d’un vent de fraîcheur.

Jusqu’au 24 septembre à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

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|Une entrée de saison savoureuse
3144|3213|Société Manchettes|Revue de l’actualité|2011-09-23 08:42:21|Pierre Dubuc|

PALESTINE: HARPER, OBAMA, MÊME COMBAT !

Les journalistes expliquent, avec raison, la position d’Obama sur la Palestine par l’influence du lobby juif, auquel s’est allié le lobby chrétien. C’est la même chose pour le Canada de Stephen Harper, comme le démontre Marci Macdonald dans son livre The Armageddon Factor, The Rise of Christian Nationalism in Canada.


Les mercenaires de la théologie

Pour la consolidation d’une telle alliance, il faut que les théologiens s’y mettent. Un article du Monde des livres du journal Le Monde (1er juillet 2011) faisait état du fait qu’une constellation de théologiens et d’historiens, principalement américains et israéliens, cherchent à démontrer que « judaïsme et christianisme sont deux croyances sœurs ».

Un de ces historiens, Daniel Boyarin, juif orthodoxe, confiait au journaliste du Monde qu’« une de ses plus grandes craintes serait que l’étude du cheminement commun entre judaïsme et christianisme puisse être récupérée par ceux qui, aux États-Unis et ailleurs, en appellent à un front judéo-chrétien contre l’islam ».

Mais non, voyons! Comment peut-il imaginer pareille chose! Si les bailleurs de fonds délient si facilement les cordons de leur bourse pour financer les recherches de ces théologiens et historiens, c’est uniquement pour l’avancement de la science!

+++


LIBYE : QUAND OBAMA OUBLIE DE REMERCIER LE CANADA

Le débat sur la Palestine à l’ONU a été l’occasion d’une rencontre des membres de l’OTAN qui ont participé aux bombardements – pardon, aux frappes – en appui aux rebelles. Le Globe and Mail du 21 septembre rapporte que le président Obama en a profité pour féliciter, bien sûr, les rebelles libyens, mais également les alliés des États-Unis au sein de l’OTAN et « plus particulièrement la Grande Bretagne, la France, le Danemark et la Norvège ».

Mais Obama – tout comme le leader du CNT libyen – ont omis de mentionner le rôle du Canada bien que l’intervention de l’OTAN ait été sous la direction d’un officier canadien, le lieutenant-général Charles Bouchard, et que les CF-18 canadiens aient été responsables de 8% des missions d’attaque.

Le premier ministre Harper a beau avoir ajouté le qualificatif « royales » aux forces armées canadiennes, le président Obama agit toujours comme si elles faisaient partie des forces armées américaines. Et, sur le fond, il n’a pas tort. Comme prochaine étape pour les distinguer des forces américaines, nous suggérons à Harper de leur faire porter le kilt écossais.

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EURO-PANIQUE

Dans son édition du 17 septembre, le magazine The Economist, la bible mondiale des milieux d’affaires, est drôlement pessimiste quant à l’avenir de la monnaie européenne, de l’Union européenne et de l’économie mondiale.

Dans son éditorial principal, intitulé « How to save the euro », le magazine prône parmi les mesures destinées à sauver l’euro « la nécessité d’un virage dans les politiques macroéconomiques de la zone euro avec la fin de l’obsession pour les compressions budgétaires et l’établissement d’un agenda pour la croissance ».

C’est tout un revirement pour une publication qui a été depuis trente ans le porte-drapeau du néolibéralisme!

Mais on ne renie pas si facilement son credo. Dans le même article, le magazine prône comme plan de croissance pour les économies européennes en difficulté « la libéralisation des services et des professions, la privatisation d’entreprises, des coupures dans la bureaucratie et retarder les départs à la retraite »!!!

Faudrait que The Economist nous explique en quoi c’est différent de ce qui a amené, selon eux, l’Europe au bord du précipice!

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LEGAULT VEUT ROUVRIR LES CONVENTIONS COLLECTIVES

Nous savions déjà que François Legault veut supprimer 4 000 postes à Hydro-Québec et les commissions scolaires. Mais nous avons appris dans un reportage de Martine Biron (L’ambition de François Legault), diffusé au téléjournal, le 20 septembre, qu’il veut rouvrir les conventions collectives des employés du secteur public, ce qui signifie principalement la santé et l’éducation.

En effet, dans l’entrevue, il explique qu’il a quitté le Parti Québécois parce qu’il n’était pas prêt à faire des compromis sur les affaires fondamentales. Sur son expérience au PQ, il déclare à Martine Biron : « Je n’ai pas pu aller aussi loin que de dire : on va rouvrir les conventions collectives pour vraiment changer la façon dont les réseaux publics sont gérés au Québec. Pour moi, c’est un peu un échec, effectivement, que, pendant mes dix années en politique, je n’ai pas réussi aller aussi long que j’aurais souhaité. »

Pour expliquer sa décision de fonder un mouvement qui se transformera éventuellement en parti politique dont il sera le chef, il précise : « C’est sûr que le chef a beaucoup de pouvoir dans un parti politique ».

On comprend mieux pourquoi il a déclaré ne prévoir faire qu’un mandat… le temps de revirer le Québec sans dessus dessous. Syndiqués de la fonction publique, prenez bonne note!

Pour revoir le reportage, cliquez ici.

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PARDONNEZ-MOI DE M’EXCUSER !

Dans un de ses monologues, Clémence Desrochers résume bien la psyché du Québécois par cette phrase : « Pardonnez-moi de m’excuser ».

Nous en avons eu un bel exemple au Gala des Gémeaux, alors que Stéphane Bureau, après une intervention bien sentie en appui à Victor-Lévy Beaulieu, a crû nécessaire de s’excuser auprès des membres de l’Académie.

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|Obama-Harper et la Palestine et la Libye, la zone euro, Legault et le gala des Gémeaux
3145|3214|Manchettes Politique_Québec Mouvements_souverainiste|De la démocratie au Québec|2011-09-26 08:41:45|Marc Laviolette et Pierre Dubuc, respectivement président et secrétaire du SPQ Libre|

Dans la foulée de la crise au Parti Québécois, les propositions pour « réinventer la démocratie » québécoise n’ont pas manqué au cours des derniers mois. Du vote libre à l’Assemblée nationale à l’abolition des partis politiques, des élections à date fixe au scrutin proportionnel, de la refonte de la carte électorale québécoise au référendum d’initiative populaire.

Mais la seule réforme démocratique qui risque d’avoir force de loi au cours des prochains mois est celle de la refonte de la carte électorale… fédérale! Le gouvernement de Stephen Harper s’apprête à ajouter trente nouvelles circonscriptions, dont 18 en Ontario, 5 en en Alberta et 7 en Colombie-britannique. La proportion de sièges détenus par le Québec à la Chambre des communes passera de 25% à 22%, consacrant sa marginalisation politique.

Pendant des années, à l’époque du soi-disant « French Power », on a cherché à berner le Québec en lui laissant croire qu’il exerçait une réelle influence à Ottawa. Aujourd’hui, on ne s’embarrasse plus de faire semblant, comme en témoigne l’attitude actuelle d’un gouvernement conservateur majoritaire, élu avec seulement cinq députés en provenance du Québec. Cela nous renvoie en pleine figure quelques vérités fondamentales que tous ceux qui veulent « réinventer la démocratie » au Québec devraient méditer avant de fixer leurs priorités.


Le Québec, une société dépendante

La Proclamation royale de 1763 a statué que nous étions libres « en autant que les lois anglaises le permettent » et nous devons nous rappeler que c’est pour répondre aux desiderata des loyalistes et des marchands anglais de Montréal – et non de la population francophone – que la Grande-Bretagne a doté le Bas-Canada d’un parlement en 1791. Lorsque les Patriotes ont réclamé que ce parlement soit souverain, que la volonté de la majorité francophone ait force de loi, la réponse a été claire : la baïonnette, les balles et le gibet. Le gouvernement responsable n’a été accordé qu’une fois les francophones mis en minorité par l’Acte d’Union de 1840, conformément aux recommandations du Rapport Durham. Avec une population de 697 084 habitants, le Québec détenait 42 sièges au nouveau parlement, le même nombre que l’Ontario et ses 455 688 habitants.

John A. Macdonald considérait les provinces comme de « grosses municipalités » et un article de la Confédération de 1867 accorde au gouvernement fédéral un « droit de désaveu » des lois provinciales. Son utilisation étant politiquement explosive, le problème a été résolu en confiant aujourd’hui à la Cour suprême, dominée par les représentants de la majorité canadienne-anglaise, le mandat de « désavouer », au besoin, les lois du gouvernement de la nation québécoise.

Celle-ci a été à la hauteur de sa mission. Elle s’est fait une spécialité de « désavouer » les lois linguistiques du Québec, tout en se portant garante du multiculturalisme canadien inscrit dans la Constitution de 1982, deux interventions qui torpillent l’intégration des immigrants à la majorité francophone.

Lord Durham recommandait l'accélération de l'immigration afin de marginaliser la population canadienne-française, la forçant ainsi à choisir la voie de l'assimilation linguistique et culturelle. Le processus a connu ses hauts et ses bas, au gré des conjonctures politiques, mais il arrive aujourd’hui à son aboutissement. Les francophones ne représenteront bientôt plus que le cinquième de la population canadienne et ils glissent sous la barre des 50% à Montréal et des 80% à l’échelle du Québec.


Le Home Rule

Dans le cadre de la fédération, les francophones de la « province of Quebec » se sont vus octroyer une forme de démocratie qui a une longue histoire dans l’empire britannique : le « Home Rule ». Le conquérant concède à la nation dominée la gestion des domaines ayant un impact immédiat sur la vie de la population (santé, éducation, aide sociale) – ce que certains aujourd’hui appellent « démocratie de proximité » – mais les « vraies affaires » (politique extérieure, défense, accords de libre-échange, banque centrale, etc.) relèvent du gouvernement central.

Bon an, mal an, les Québécois vont donc continuer à envoyer la moitié de leurs impôts à Ottawa pour financer le développement des sables bitumineux de l’Alberta et la remise sur pied de l’économie ontarienne, sans parler des coûteuses expéditions impérialistes des forces armées « royales » qui heurtent leur sentiment pacifiste, comme c’est le cas en Afghanistan et en Libye,.

Si nous voulions vraiment parler des « vraies affaires », si nous nous intéressions vraiment au processus démocratique, c’est à cette situation de dépendance que nous nous intéresserions, parce que le reste en découle en grande partie.

Ainsi, pour ne prendre qu’un seul exemple, comment peut-on sérieusement rêver d’indépendance énergétique pour le Québec sans aborder, en même temps, son statut politique, lorsqu’on sait qu’un des principaux volets de ce projet est de relier par train les principales villes du Québec, alors que le transport ferroviaire est de juridiction fédérale! Le Québec ne peut même pas, à l’heure actuelle, faire en sorte que les trains de passagers aient priorité sur les trains de marchandises. C’est le fédéral qui décide!

Dans tous les secteurs importants, les projets émancipateurs du Québec, lorsqu’on les examine de près, se heurtent aux juridictions fédérales et à sa Cour suprême. Qu’on pense à la politique étrangère, aux politiques macro-économiques, aux télécommunications, sans oublier les ponts. Ce fut l’erreur des souverainistes de ne pas l’avoir suffisamment documenté. Espérons que ce sera l’essentiel du mandat qui sera confié aux futurs États généraux.


Pour un référendum d’initiative populaire sur l’indépendance

Aujourd’hui, le rapport de force n’a jamais été aussi défavorable au mouvement souverainiste. Au plan international, nous avons perdu, avec l’arrivée de Sarkozy, le seul appui de taille que nous avions. Au plan canadien, suite à la débandade du Bloc Québécois, nous faisons désormais face à trois partis politiques fédéraux qui, bien que reconnaissant du bout des lèvres la « nation québécoise », lui nient son droit à l’autodétermination. Même dans le cas du NPD, sa Déclaration de Sherbrooke, présentée comme la Grande Charte du Québec, fait tout pour éviter l’utilisation même du mot « nation », et ne remet que partiellement en question la Loi sur la Clarté.

Dans ces circonstances, il est essentiel de s’appuyer comme jamais sur le peuple et c’est, de toute évidence, le réflexe qu’expriment les propositions de réformes démocratiques visant à reprendre contact avec l’électorat proposées par les Curzi, Beaudoin, Lapointe, Drainville, Pagé.

Mais ces réformes n’ont pas une importance égale. Certaines n’auraient pour conséquence que de « bonifier » le « Home Rule ». Cela n’est pas négligeable, mais ne remet pas en cause notre dépendance. À nos yeux, la proposition la plus importante est le référendum d’initiative populaire qui donnerait au peuple québécois une réelle emprise sur son destin collectif en lui confiant le choix du « moment jugé approprié » pour un tenir un référendum sur la souveraineté.

Une telle proposition, si elle était adoptée par le Parti Québécois, enrichirait la « gouvernance souverainiste » et permettrait de contrer la dispersion, le fractionnement et l’étiolement auquel nous assistons présentement. Elle stimulerait l’ardeur des souverainistes en permettant d’envisager un nouveau rendez-vous avec l’Histoire.

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|Des propositions de réformes démocratiques, le référendum d’initiative populaire se démarque
3146|3215|Économie Accueil_Analyses|Le scandale des gros gains de capitaux|2011-09-26 08:46:52|Léo-Paul Lauzon|

Les gains de capitaux déclarés (il y en a beaucoup qui ne sont pas déclarés et qui prennent hélas la direction des paradis fiscaux) constituent un autre important et indécent abri fiscal consenti à une infime minorité de superiches qui prive les gouvernements d’au moins dix milliards$ l’an.

Si le salaire du travailleur ordinaire est taxable entièrement, seulement la moitié des gains de capitaux des pachas, donneurs de leçons par excellence sur comment gérer l’État, est imposable. Inacceptable.

Selon les données fiscales factuelles de l’Agence du revenu du Canada, ceux qui, en 2007, ont déclaré un revenu fiscal (largement inférieur au vrai revenu économique) de plus de 100 000$ et qui ont réalisé un gain en capital (sur vente d’actions, immeubles, œuvres d’art, compagnie, etc.) ont représenté seulement 2% de l’ensemble des 24 600 590 contribuables canadiens mais ont réussi à monopoliser 72% de tous les gains en capital.

Ceux qui ont déclaré des revenus fiscaux de 250 000$ et plus n’ont représenté que 4/10 de 1% des contribuables mais ont accaparé 50% de tous les gains en capital. Ça ne peut être plus limpide comme injustice. On appelle ça concentration excessive de la richesse.

Vous le savez bien qu’imposer seulement la moitié du gain de capital représente un formidable cadeau de luxe à ceux qui baignent justement dans le luxe. Dites-moi, au nom de quel principe le gouvernement taxe à 100% le revenu du travail et à seulement 50% le revenu de capital?

Pour stimuler l’économie et créer de la richesse collective, c’est le contraire qu’il faudrait adopter comme politique fiscale. En effet, c’est le revenu issu du travail qui seul produit concrètement des biens et des services, alors que les gains de capitaux ne sont pas réinvestis dans l’économie et ne font qu’engendrer de la spéculation stérile et contre-productive.

Disons que pour réaliser un gain en capital, faut d’abord et avant tout détenir des capitaux. Élémentaire mon cher Watson. Mais, la majorité des Canadiens n’ont pas de capitaux. Ils ont plutôt des grosses dettes. Facile à comprendre quand l’Agence du revenu du Canada signale que 66% des contribuables du pays gagnent moins de 40 000$ l’an et 53% moins de 30 000$. Vous conviendrez avec moi que pour ces gens, l’endettement est leur lot quotidien. Il leur est vraiment impossible d’investir et d’épargner.

Dans La Presse du 21 septembre 2009, même l’économiste en chef de la Banque de Montréal, madame Sherry Cooper, l’a candidement reconnu en disant : «Épargner, l’affaire des riches».

Comme si cette odieuse magouille fiscale, consentie aux pontifes par leurs politiciens affiliés et corrompus, sur les gains en capitaux n’était pas assez dégoûtante, eh bien!, attachez votre tuque et votre capine, car plusieurs milliardaires au Québec et au Canada réalisent des gains en capital de plusieurs centaines de millions de dollars sans payer aucun impôt sur le revenu grâce, encore une fois, à la complicité de leurs élus apparentés et de leurs serviables banques qui n’ont pas de pareil pour détourner des milliards de dollars chaque année dans les paradis fiscaux où elles comptent des centaines de filiales.

Comme ces énormes gains ne sont pas imposables du tout, les seigneurs n’ont pas à les déclarer dans leur rapport d’impôt et n’entrent donc pas dans les statistiques fiscales tronquées par cette gigantesque omission, comme d’ailleurs les milliards détournés dans leurs paradis fiscaux.

Faisons une très brève revue de presse afin d’illustrer certains cas tout à fait intolérables. Par exemple, Rémi Marcoux, fondateur et actionnaire majoritaire de Transcontinental (médias écrits) liquide pour 57,6 millions$ d’actions de sa compagnie (en vue de sa succession qu’il a dit) et ne paie aucun impôt (Argent, 10 août 2010).

Paul Desmarais empoche 242,2 millions$ en vendant 6,5 millions d’actions de Power Corporation (à des fins de gestion du patrimoine qu’il a dit) et paie zéro impôt sur le revenu (Le Journal de Montréal, 12 janvier 2008).

Et il y a Guy Laliberté qui vend 20% des parts du Cirque du Soleil à de riches Arabes de Dubaï pour la modique somme de 400 millions de dollars, sans évidemment payer d’impôt (Le Journal de Montréal, 7 août 2008).

C’est le plus sérieusement du monde qu’il a affirmé : «Ça sécurise une partie de mon futur et celui de ma famille. Je pense que c’est ma responsabilité de parent, de père». Vraiment touchant, ça me fait pleurer comme trois veaux.

Oh, oh, il y a aussi les deux fondateurs et propriétaires majoritaires de CGI (sous-traitant informatique), messieurs Serge Godin et André Imbeau qui empochent un petit 126,2 millions$ de rien du tout à la vente d’actions de leur entreprise sans devoir rien payer au fisc.

Les familles Bombardier, Chagnon, (Vidéotron), Gillett (Canadien de Montréal) et d’autres ont utilisé à maintes reprises le même stratagème fiscal afin d’éviter de payer quoi que ce soit au fisc et ainsi veiller en bon père et en bonne mère de famille à protéger l’héritage de leur progéniture. Vraiment ignoble.

Et les banques canadiennes qui se targuent d’offrir ce service aux superiches en mettant en place des structures fiscales comme des fiducies familiales et des contrats à terme. Des bandits à cravate qui devraient faire un séjour en prison.

Comme au Canada (contrairement à l’Europe et même les Etats-Unis) il n’y a pas d’impôt successoral à payer au décès aux gouvernements du Canada et du Québec (depuis 1972), cela signifie que ces revenus de plusieurs milliards ne seront jamais imposables.

On perpétue des fortunes avec la bénédiction des élus. Après ça on vient vous parler d’égalité des chances dès la naissance. Révoltant. Faudrait virer la baraque à l’envers.

Pendant que nos gouvernements détaxent les riches profiteurs et les entreprises, ils ne se gênent pas du tout pour taxer régressivement la classe moyenne en augmentant allègrement la TVQ de deux points, c’est-à-dire de plus de 20%, en rehaussant vigoureusement les frais de scolarité, le coût du transport en commun, les tarifs d’électricité, etc. et en instaurant un impôt fixe santé et des péages sur certaines autoroutes.

Malheureusement, le monde ordinaire n’a pas les moyens de se payer d’ex-péquistes et d’ex-bloquistes recyclés en lobbyistes comme Lucien Bouchard (Talisman), André Boisclair (Questerre), Guy Chevrette (papetières) et Yvan Loubier (minières) pour défendre leur cause. Les libéraux appellent ça moderniser et réingénérer l’État et le clown à Charest qualifie ça de libéralisme social. À faire vomir.

Et il y a l’innocent ministre libéral Raymond Bachand qui nous demande en cette période de crise d’être «solidaires» (La Presse, 22 février 2009) et l’ex-banquier devenu ministre libéral Clément Gignac qui nous implore d’être «raisonnables».

Bachand et Gignac, dites-moi si c’est ça être «raisonnable» et faire preuve de «solidarité» que de ne pas faire payer aucun impôt sur le revenu sur des milliards en gains de capital réalisés par vos amis fortunés?

Vous pouvez ben faire vos fanfarons et vos matamores avec le monde ordinaire et, au même moment, vous faire complices de monstrueuses arnaques fiscales effectuées par vos opportunistes attitrés qui privent l’État de milliards de dollars chaque année.

Nos services publics peuvent bien être en ruine. Pas tellement grave puisque vos amis ne les utilisent pas, ayant leurs propres systèmes de santé et d’éducation «privés» qui n’ont de privé que le nom, étant grassement subventionnés par des fonds publics, c’est-à-dire par le monde ordinaire que vous fourrez continuellement sans aucune gêne.

Je sais bien qu’encore une fois vous allez dire que je suis un socialiste rêveur et caricatural qui s’en prend gratuitement à nos riches bienfaiteurs. J’en ai rien à cirer de l’opinion que vous et vos semblables avez de moi.

Incroyable mais vrai, mes amis. Au Québec et au Canada on a maintenant, et par une bonne marge, une fiscalité moins équitable qu’aux Etats-Unis, même du temps de la présidence de Bush junior. Faut le faire.

Puis-je vous mentionner qu’aux States, il y a de gros impôts successoraux, mais pas ici. Ils n’ont pas de taxe de vente fédérale (TPS), mais ici oui. Les compagnies américaines ont un taux d’impôt sur le revenu statutaire deux fois plus élevé que les entreprises québécoises et les Américains ont six paliers d’imposition alors que nous en comptons seulement trois, ce qui se rapproche du taux d’impôt unique. La belle affaire!

Et puis, aux Etats-Unis et en Ontario, l’État ne verse aucune subvention aux écoles privées alors que Québec leur verse 400 millions$ l’an. Pour financer publiquement des écoles et des cliniques privées, l’Orchestre symphonique de Montréal et un nouvel amphithéâtre à Québec, le Québec n’est jamais trop pauvre et sa dette publique ne pose jamais alors aucun problème.

On brandit la «pauvreté» et la dette «abyssale» du Québec seulement pour «justifier» le sous-financement criminel de nos services publics et les coupures «nécessaires» à répétition dans la santé et l’éducation comme la dernière de 800 millions$ en date du 16 septembre 2011.

Pour atteindre leur ridicule déficit zéro, ils n’ont de solution que de taxer la classe moyenne et de varger dans leurs services sociaux. Pas touche toutefois aux vaches très sacrées des bonzes, idolâtrés qu’ils sont par Charest et sa gang de crapules.


Le silence de
La Presse et du Devoir

Naturellement, La Presse n’a pas envoyé de journaliste à ma dernière conférence de presse du 30 août dernier et ne l’a donc pas couverte, car les gains de capitaux relèvent du domaine des abris fiscaux (REER, CÉLI, REEE, accréditives, etc.) qui représentent un domaine d’activités important et lucratif pour sa compagnie-mère Power par le biais de ses filiales Investors, Mackenzie, London Life, Great West Life, Canada Life, etc. Faut pas mordre la main de ceux qui nous nourrissent, n’est-ce pas?

Pourtant, j’avais envoyé un courriel à l’actuel rédacteur en chef de La Presse André Pratte qui, du temps qu’il était simple chroniqueur et plus critique, avait pondu le 17 septembre 1998 un texte virulent intitulé : «Un recel au grand jour. Les exemptions fiscales de gains en capital profitent aux nantis, déplore un spécialiste».

Mais depuis monsieur Pratte a cheminé, tout comme Alain Dubuc du même quotidien qui était marxiste dans son jeune temps, et sont devenus tous les deux, avec le temps et les retombées économiques collatérales, des mascottes un peu beaucoup comme l’est Youpi. Je m’excuse. Il n’est pas du tout nécessaire d’insulter ce bon vieux Youpi.

De toute façon, la perspicace journaliste Hélène Baril était très occupée cette journée-là à pondre un important article pour ses commanditaires de l’industrie du pétrole, du gaz et des mines et à interviewer leurs économistes universitaires de service et leur lobbyste en chef Lucien Bouchard, dit le «toupet».

Quant à Rudy Le Cours qui se croit chroniqueur au New York Times ou au journal Le Monde, il épluchait une étude de l’organisme de recherche patronal du CD Howe ou du Conference Board. Rudy c’est l’intello de droite de la section économie de La Presse, comme l’est la suave Nathalie Petrowski de la section arts et spectacles.

Oh, comme j’aimerais avoir les moyens de Gilbert Rozon et pouvoir me payer un journaliste régulier comme Éric Clément de La Presse qui rédige un article sur une base quasi-quotidienne très louangeur au festival Juste pour rire et qui voit en Rozon le prochain maire de Montréal.

Félicitations à vos textes approfondis monsieur Clément, madame Baril et aussi Claude Picher que je soupçconne d’être sur le «payroll» du Fraser Institute.

Quant au Devoir, faut pas compter sur le journaliste économique Gérard Bérubé, lui qui a rédigé le 24 mai 2008 un article très favorable à ces énormes gains en capital exempts d’impôts qu’il a intitulé : «Toutes ces fortunes qu’il faudra bien gérer».

Son texte se voulait aussi une publicité, pas tout à fait gratuite, pour la Banque Nationale qui offre ce genre de service très payant aux Québécois. Bravo monsieur Bérubé pour votre objectivité.

Quant à ses collègues, ils couvrent seulement les grands principes économiques et fiscaux et ne sont pas à l’aise pour traiter de sujets précis et de leurs impacts réels dévastateurs sur les finances publiques. Ils ne veulent pas s’embarquer dans des domaines qu’ils ne maîtrisent pas très bien.

Tiens, juste pour mes amis journalistes de ces deux quotidiens, je leur suggère instamment un abonnement à la revue américaine Business Week. Ça éclairerait leurs lanternes et ça développerait leur sens critique en matière de fiscalité. Pourquoi messieurs-dames ne pas commencer par lire ce texte très intéressant paru dans le numéro du 26 septembre 2010 intitulé : «Taxes-Stocking up the Bush tax cuts». Vous m’en donnerez des nouvelles, amis journalistes.

Le Journal de Montréal a bien ses défauts et est regardé souvent de haut par La Presse et Le Devoir. Mais, même s’il porte beaucoup à droite (autant que La Presse) avec ses nouvelles orientées et ses chroniqueurs très idéologiques, il a tout de même affecté un journaliste à notre conférence de presse et l’ensemble du groupe Quebecor a couvert notre récente étude et la précédente (qui avait portée sur les abris fiscaux) tout en demandant l’avis d’individus et d’organismes qui ne partagent pas le même point de vue que nous.


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|Pourquoi La Presse et Le Devoir n’ont pas couvert ma conférence de presse
3147|3216|Accueil_Actualités|Palestine : un point charnière|2011-09-27 08:04:50|Paju|

Ce n’est pas cette semaine que les Palestiniens auront leur État. Mais ils devront prouver qu'ils sont dignes de recevoir le statut d’État souverain. Et ils devront établir, pour les Arabes, ce qu'Israël se plaît à appeler les faits sur le terrain : plus jamais les États-Unis et Israël ne pourront espérer qu’au simple claquement de leurs doigts, les Arabes obéiront à leurs ordres. Les États-Unis ont perdu la partie dans cette région du Moyen-Orient. Finis le «processus de paix, la feuille de route, l'Accord d'Oslo. Tout ce bazar n’est plus que de l’histoire.

Ce vote de l'ONU constitue une sorte de point charnière : ce n’est pas seulement une page qui a été tournée, c’est de l'échec de l'Empire qu’il s’agit. La politique étrangère états-unienne est devenue tellement enchaînée à Israël, et tous les membres du Congrès ont tellement peur d'Israël que cette semaine, les États-Unis brilleront en tant qu’État irascible, égoïste et peureux, et par le fait que leur président, après avoir promis qu’il ferait preuve de nouveaux sentiments d’affection envers le monde musulman, est forcé d’appuyer une puissance occupante contre un peuple qui ne demande que son statut d’État souverain. Cette semaine, Obama prouvera que sa réélection est plus importante que l'avenir du Moyen-Orient, que son ambition personnelle doit primer sur les souffrances d'un peuple occupé.

Cet état de choses est causé, d’une part, par le fait que les États-Unis ne résistent pas à Israël et n’insistent pas sur la nécessité d’une paix juste en Palestine, encouragés qu’ils sont par le héros de la guerre en Irak, Tony Blair. Cela est aussi dû au fait que les Arabes ont permis à leurs dictateurs de se maintenir si longtemps au pouvoir. Et la responsabilité de cette situation retombe également sur Israël, qui devrait accueillir avec considération la demande palestinienne d’accéder à son statut d’État souverain au sein de l'ONU. Mais non, la partie est perdue. Le pouvoir politique des États-Unis au Moyen-Orient sera, cette semaine, stérilisé afin de servir les intérêts d'Israël. Tout un sacrifice au nom de la liberté ...


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