Les personnes âgées sont de plus en plus pauvres et endettées

2011/10/17 | Par IRIS

Alors qu’on s’inquiète beaucoup de leur poids sur les finances publiques, les personnes âgées ont vu leur situation financière se dégrader de manière importante et le système de retraite actuel n’offre aucun espoir de la voir s’améliorer. C’est ce que révèle une note-socio-économique rendue publique aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dans le cadre de son colloque Vieillissement : sortir du fatalisme.

« Entre 1996 et 2008, le Québec a vu une augmentation importante du nombre de personnes âgées sous la mesure de faible revenu. Les chiffres sont éloquents. Cette part de la population a presque triplé, passant de 4,6% à 12,3%. Cet appauvrissement est aussi lié à un endettement important. En 1993, seulement le quart des ménages de plus de 65 ans possédaient des dettes. En 2010, ce taux est passé à 60% », explique Eve-Lyne Couturier, auteure de la note socio-économique.

Cette situation d’appauvrissement est causée par un système de retraite qui n’offre pas un bon taux de remplacement du salaire obtenu pendant la vie active. En général, on juge que pour maintenir un niveau de vie comparable une fois à la retraite, on doit viser un taux de remplacement des revenus de 70%. Selon l’OCDE, le taux de remplacement moyen au Canada est de seulement 40%.

«  Notre régime est mixte, il comporte des aspects publics auxquels la majeur partie de la population a droit et des aspects privés censées combler l’espace laissé par le public, soit des régimes de retraites privés et des REER. Or, on note une diminution constante de la part de la population couverte par les régimes de retraites et que les REER sont utilisés à un niveau adéquat par une minorité de gens en mesure d’épargner », souligne Eve-Lyne Couturier, chercheur à l’IRIS.

La note socio-économique se penche sur des solutions aux problèmes posés par les régimes de retraite. On y conteste la position défendue par Claude Castonguay qui mettait de l’avant un régime de REER obligatoire.

« En obligeant les personnes à économiser individuellement en vue de la retraite, on pousse à transformer la question de la retraite en un enjeu individuel plutôt que social et collectif. En effet, Claude Castonguay justifie d’abord le choix de cette option parce qu’elle n’inclut aucune contribution des employeurs. À l’opposée, la Suède a opté pour une vaste consultation sur la question qui a abouti à régime public qui permet de remplacer 60% des revenus moyens des travailleurs grâce à une cotisation mixte de 18,5%. »

La brochure La situation financière des aîné-es est disponible gratuitement au : www.iris-recherche.qc.ca

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