Quand la vie éloigne la mort

2011/10/17 | Par Ginette Leroux

Il s’appelle Roméo, elle Juliette. Un coup de foudre les consume sur place au premier regard. Très vite bébé Adam s’ajoute à leur bonheur, trop vite interrompu par les vomissements violents, le retard à marcher et la demi-paralysie faciale du petit de 18 mois. Des examens approfondis révèlent une tumeur au cerveau. Les parents, la famille et les amis se mobilisent. La guerre contre l’intrus est déclarée.

France. V.O. F. 100mn

Note:

Ovationné lors de l’ouverture de la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, présenté en ouverture officielle au Festival du nouveau cinéma à Montréal le 12 octobre dernier, le film de la réalisatrice française Valérie Donzelli fait l’unanimité chez les critiques d’ici comme d’ailleurs : une réussite incontestable.

Ce film autobiographique, inspirée de l’histoire bouleversante de la réalisatrice et de Jérémie Elkaïm, qui interprètent les rôles principaux, possède une énergie peu commune. Dans ce film, la vie éloigne la mort. On est touché sans jamais se sentir pris dans des émotions extrêmes. On est empathique sans pour autant verser des larmes. L’histoire douloureuse se transforme en marathon pour la vie. Ce film est avant tout une histoire d’amour, de solidarité, de don de soi et de partage. Valérie Donzelli, véritable maître d’œuvre de son film, démontre une maîtrise exceptionnelle.

Inscrite au cœur du scénario, la musique joue un rôle de premier plan. De la musique légère, nostalgique d’une époque où l’insouciance et l’espoir forgeait le quotidien, tirée du générique de Radioscopie, l’émission animée par Jacques Chancel à la fin des années 1960 à celle d’Antonio Vivaldi jusqu’à la chanson « Ton grain de beauté », interprétée par le couple Donzelli/Elkaïm sur des arrangements de Benjamin Biolay, cet environnement sonore rend impossible à étiqueter ce film qui se situe entre le drame social et la comédie musicale.

Trois bonnes raisons de voir ce film : pour l’énergie qu’il dégage; pour la musique qui éclate, pour la chanson où ils se disent combien ils s’aiment; pour la dernière scène, sur le bord de la mer, une scène libératrice


La guerre est déclarée est en salle à partir du 14 octobre au cinéma Beaubien et au Quartier Latin.


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