Les Îles au [gaz] naturel

2011/10/18 | Par Raymond Gauthier

Dans une offensive encore jamais vue aux Îles, le prospecteur GASTEM a lancé récemment – à la toute veille de demander un permis de forage exploratoire – sa campagne de marketing, qu’il présente comme une campagne d’information. Les Îles au [gaz] naturel1 nous sont présentées comme une panacée. Comme si le gaz était la pièce manquante pour revamper les Îles et les rendre encore plus naturelles !

Le jupon dépasse lorsque l’entreprise GASTEM tente de démontrer son penchant environnemental et affiche ses valeurs éthiques : en prétendant assurer la protection de la nappe phréatique, l’entreprise s’autoproclame comme un défenseur des éléments naturels de l’archipel ; quant à son éthique relative à l’exploitation d’une ressource fossile, le gaz le plus éthique n’est-il pas celui qui demeurera sous terre le plus longtemps possible ?

Il est clair que le promoteur du projet de recherche pour fin de commercialisation des gisements gaziers présumés dans le sous-sol madelinien a mis le paquet afin de convaincre qui veut bien l’entendre des avantages inéluctables d’une telle entreprise. Pour y parvenir, il a fait appel localement à des pros du marketing.
Mais quiconque prend le temps d’analyser le discours du lancement de cette campagne trouvera qu’il s’agit davantage d’un plaidoyer complaisant2 envers l’implantation d’une industrie présentée sous son profil avantageux.

Faut-il s’en étonner, puisque le promoteur a le champ libre pour convaincre la population du bien fondé de son projet ? Aucune contrexpertise n’a été prévue officiellement pour permettre à la population de se faire une idée en jaugeant les pour et les contre.
Selon les termes de l'article 2 du Code canadien des normes de la publicité3 le reportage de Gastem serait-il une publicité déguisée ? Le cas échéant, pour respecter le code canadien, ce document vidéo ne devrait-il pas être identifié comme publireportage ?

Nous menons un combat contre les forces économiques et politiques les plus puissantes de la planète, ne l’oublions pas. Retrouvons nos appartenances et continuons de refuser ensemble le choix dépassé des fossîles-de-la-Madeleine, en préconisant plutôt la préservation de nos fragîles-de-la-Madeleine par le choix le plus lucide : une transition énergétique favorable aux énergies alternatives.



Bookmark