Surfinancement des services gouvernementaux en anglais

2011/10/27 | Par Mouvement Québec français

« Un des principaux facteurs d’anglicisation du Québec correspond au surfinancement des services gouvernementaux en anglais comme les cégeps, les universités et les hôpitaux, principalement concentrés à Montréal, au détriment des ressources allouées aux institutions francophones dans les autres régions comme la Gaspésie », a conclu Mario Beaulieu, le président du Mouvement Québec français, en conférence de presse au Brise-Bise à Gaspé en compagnie du chanteur Manuel Brault, porte-parole du MQF pour la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
 
Selon les données colligées par le MQF, au niveau collégial, les établissements anglophones reçoivent 16 % du financement gouvernemental alors que les personnes de langue maternelle anglaise au Québec ne représentent que 8,2 % de la population québécoise. 

Au niveau universitaire, la disproportion s’accentue alors que 25 % du financement est injecté dans le réseau anglophone. Le financement du réseau anglophone continue d’augmenter alors que celui du réseau francophone stagne ou est en baisse dans certaines régions du Québec.

Au Cégep de la Gaspésie et des Îles, il y a eu une légère diminution des inscriptions, celles-ci passant de 1155 étudiants en 2002 à 1114 en 2010. À titre de comparaison, le cégep anglophone Dawson compte 7600 étudiants et plus de 1800 employés.
 
Lorsqu’on sait qu’une part importante des étudiants allophones qui fréquentent les institutions anglophones quitte le Québec pour aller travailler ailleurs, on comprend l’avantage qu’il y aurait à appliquer la loi 101 au cégep et à inciter ces étudiants à fréquenter des cégeps dans les régions éloignées de Montréal. Ce n’est certainement pas en anglicisant les nouveaux arrivants qu’on favorisera la régionalisation de l’immigration.
 
Une nouvelle étude qui sera publiée sous peu montre que cette iniquité linguistique du financement se retrouve  dans l’ensemble des services gouvernementaux et des administrations publiques au Québec, soit le personnel des écoles, cégeps, universités, CSSS, hôpitaux, fonctionnaires, etc.

Il s’agit d’une tendance lourde de conséquences pour la société québécoise et qui ne se limite pas à la question linguistique. À titre d’exemple, la concentration du financement à Montréal, jumelée à son anglicisation grandissante, appauvrira des régions et marginalisera même des régions à forte majorité francophone. Se profilerait donc à l’horizon, à moyen terme, un retour de la marginalisation et de la discrimination linguistique pour les travailleurs francophones.
 
Selon Manuel Brault, il faut diffuser cette information et mobiliser toute la population de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. « Il faut le faire de façon particulièrement intense auprès des jeunes de la région, parce que c’est leur avenir qui est en jeu.»
 
Le MQF effectue une tournée de toutes les régions du Québec, qui comporte des assemblées, des conférences dans les cégeps et les universités, des activités médiatiques et des opérations de terrains. Les médias et la population sont aussi invités en soirée à une assemblée publique suivie d'un spectacle, toujours au Brise-Bise, à 19 h 30 avec Manuel Brault, Mario Beaulieu et la chanteuse, Valérie Cormier.
 
Le MQF a été officiellement lancé en juin à Québec. Il s'agit coalition de citoyens, bien qu'elle ait été initiée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) - comme ce fut le cas pour les éditions antérieures du MQF en 1971 et dans les années 1980-90 - ainsi que par le Syndicat de la fonction publique du Québec. Comme par le passé, le MQF est indépendant des partis politiques et a pour mission de faire du français la seule langue publique commune au Québec.
 
On se souviendra que la première édition du Mouvement Québec français, dirigée par François Albert-Angers, avait contribué puissamment à l'établissement de la loi 101. Le MQF a été réactivé périodiquement pour contrer le charcutage de la loi 101 par les lois 178 et 86.

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