Menaces et chantage de Rio Tinto Alcan à Alma

2011/12/07 | Par Alain Proulx

Au moment où l’industrie forestière produit plus de chômage qu’elle ne produit de papier; au moment où les alumineries produisent plus d’aluminium qu’elles ne produisent d’emplois, la solidarité de l’ensemble de la région demeure le seul moyen efficace pour exiger, d’une part, que le gouvernement agisse dans l’intérêt de l’ensemble de la population et, d’autre part, que les multinationales comprennent l’ampleur des avantages consentis.

Les menaces et le chantage des multinationales ont trop longtemps conduit à l’octroi de généreux avantages à ces compagnies insatiables qui exigeaient et exigent sans cesse des concessions aux travailleurs, aux municipalités et aux communautés où elles puisent nos ressources.

Le temps des menaces et du chantage doit faire place à l’unité et à la solidarité avec tous ceux qui revendiquent un partage plus équitable de l’exploitation de nos richesses collectives.

Le gouvernement possède les clés de ces richesses, l’eau et la forêt, il se doit d’être beaucoup plus exigeant.

Différents moyens existent afin d’obtenir notre juste part des retombées de l’exploitation des ressources naturelles.

Les investissements en deuxième et troisième transformations ont depuis longtemps été identifiés comme étant un de ces moyens, mais les efforts et l’engagement des multinationales sont loin d’être à la hauteur des avantages accordés, qu’on se rappelle seulement la fermeture de l’usine de pare-chocs par Alcan aussitôt obtenue la reconduction des contrats sur les droits hydrauliques.

Il en est de même pour le niveau des redevances sur les droits hydrauliques qui devrait être augmenté afin que la région obtienne un juste prix pour l’énergie offerte aux entreprises.

Un autre moyen s’offre également à la région, c’est celui d’exiger le maintien d’emplois de qualité. Le transfert des emplois à la sous-traitance appauvrit l’ensemble de la collectivité au profit des multinationales qui sont déjà grassement avantagés.

L’unité et la solidarité démontrée par l’ensemble de la communauté envers les travailleurs de l’usine Kénogami doit s’étendre également envers les travailleurs de l’usine RTA d’Alma. Pour la région, dire NON à la sous-traitance, c’est dire OUI à une meilleure redistribution de nos richesses.

Le maintien d’emplois de qualité dans les usines Rio Tinto Alcan (RTA) de la région signifie de meilleurs salaires ici, ce qui garantit un retour justifié à l’économie de notre région au lieu d’un transfert monétaire supplémentaire dans les poches d’une poignée d’actionnaires. La compétitivité de RTA est nettement assurée par les avantages accordés sur les coûts d’énergie.

Les menaces et le chantage sur la phase II de l’usine d’Alma n’ont aucune raison d’être tolérés par la région. Les enjeux actuels dépassent clairement l’unique négociation d’un nouveau contrat de travail entre deux parties.

Tous ceux qui prétendent aujourd’hui travailler au développement de notre région devraient rapidement et publiquement se solidariser avec les syndicats et les travailleurs RTA qui en ont assez de cette sous-traitance qui nous appauvrit tous collectivement. Nous pourrions ainsi, par la même occasion, retrouver une part de notre fierté et de notre richesse.


Bookmark