Alma : Rio Tinto Alcan cherche à endormir la population

2012/01/25 | Par Francis Ouellet

Rio Tinto Alcan (RTA) nous dit qu’elle ne vend pas d’électricité. Si je fais un survol de la consommation des usines présentement, l’usine Alma fonctionne à 30%, l’usine Shawinigan à 50%, l’usine Arvida avec les Soderbergs fermées fonctionne à 50% de sa capacité. Normalement, il devrait y avoir un surplus d’électricité.

En supposant qu’il ne se vend pas d’électricité, un bon gestionnaire profiterait de la baisse de production pour augmenter les réservoirs en amont du Lac St-Jean. Alors, pourquoi les pelles du barrage Isle Maligne fonctionnent-elles à plein régime?

Selon statistique Canada, l’année 2011 n’a pas été une année record en précipitation, mais elle se situe légèrement au-dessus de la moyenne pour notre région. Toutes les usines mentionnées ci-haut fonctionnaient, pour la majorité d’entre elles, depuis des années avec une capacité énergétique en fonction des précipitations.

Avec les barrages qui fonctionnent à plein régime, j’appréhende beaucoup la saison estivale. Je suis convaincu que l’on va nous annoncer un manque d’eau dans les réservoirs et, par conséquent, ils devront réorganiser leur production. L’électricité rapporte beaucoup plus d’argent que de produire de l’aluminium.

Les dirigeants de RTA désirent une compétition à l’avantage de nos alumineries pour le futur. Les barrages sont une énergie propre et apparemment sans fin, à coût dérisoire pour maintenant et les années à venir.

Si on se compare avec les compétiteurs, plusieurs se servent de matière fossile pour alimenter en énergie leurs usines. Si nous regardons les coûts du pétrole qui ne cessent de monter en flèche, quel sera le coût d’approvisionnement dans 20 ou 40 ans de ces producteurs d’aluminium? RTA se démarque déjà largement avec l’or bleu des Québécois. Il est là leur moteur économique. Il serait juste normal que la population ait en retour des emplois de qualité.

Présentement, RTA endort la population avec des supposés investissements à risques. Il ne faut pas oublier qu’ils sont ici dans un but très précis, faire des $$$. Le syndicat d’Alma a une influence négligeable sur leurs décisions.

Pour eux, ce sont des décisions d’affaires et ils n’ont pas hésité un seul instant à fermer l’usine Alma. Cette décision stratégique, en bout de ligne, leur rapporte d’énormes bénéfices, même si, pour cela, il faut en faire payer le prix à toute une région.

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