L’usine d’Alma, si on accepte les conditions de Rio Tinto

2012/02/07 | Par Francis Ouellet

RTA détourne l’attention du public quand il affirme qu’il n’y aura pas de sous-traitant sur le siphonage et les travaux de production, mais seulement sur les activités périphériques. Ils donnent l’impression que les emplois en jeu sont minimes.

Pour la population en général, qui ne sait pas comment fonctionne une usine de production d’aluminium, elle ne peut savoir que ces travailleurs sont une minorité. Que la production représente seulement 1/3 des employés. Les 2/3 restants, pour la direction, sont des activités périphériques. Ces postes sont sujets à la sous-traitance, d’où la pertinence de notre combat.

Même si RTA sort régulièrement dans les médias, ils font tout pour tenir la population dans l’ignorance et contrôler l’information.

Ils omettent de dire qu’il y a déjà près de 400 sous-traitants dans l’usine et que personne ne réclame leur travail. Ce que nous désirons, c’est de conserver nos acquis pour les générations à venir. Nous avons de très bonnes conditions, mais ils servent à quoi, s’il n’y a plus personne pour en profiter?

Si vous faites le calcul des emplois, avec ce qu’exige RTA, il se retrouverait plus de 800 sous-traitants dans l’usine pour moins de 300 travailleurs avec de bonnes conditions.

Il est dit que le passé est garant de l’avenir, si vous regarder les habitudes de RTA, lorsqu’ils ont acheté Alcan, ils ont demandé à leurs fournisseurs de couper dans les prix et ce n’était jamais suffisant. Qu’arrivera-t-il lorsque les sous-traitants seront majoritaires? Un nivellement des salaires et des conditions par le bas est prévisible et inévitable, sans compté les conséquences sur la population.

Depuis plusieurs années que les grandes entreprises préparent la population contre les syndicats. Que les syndicats sont anti-productifs. Que les entreprises doivent s’adapter à un marché mondial. S’ils veulent demeurer compétitifs, ils doivent nécessairement passer par la sous-traitance.

Ce sont ces gestionnaires qui ont provoqué cette situation et qui nous comparent à des pays ou les travailleurs sont exploités. Notre histoire nous démontre clairement que les syndicats ont fait évoluer les conditions de vie des travailleurs du Québec.

En réalité, tout ce qu’ils désirent, c’est d’atteindre 40% de bénéfices net. Jamais ils ne parlent de couper dans leur bonus qu’ils se donnent à coups de millions. Ils nous jettent de la poudre aux yeux pour nous endormir, nous appauvrir et s’enrichir à nos dépens.


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