Rio Tinto Alcan : L’entente fatidique

2012/03/02 | Par Marcel Lapointe

Il ne manquerait plus que l’on apprenne que l’entente cachée entre RTA et le gouvernement Charest, consistant à échanger nos richesses pour un plat de lentilles, ait été signée derrière une porte close du Château Bonne Entente pour que la boucle soit bouclée.

Mais, comme l’imprévisible ne peut être prévu, il a fallu qu’un député d’arrière-ban à l’Assemblée nationale en soulève tout un pan pour nous révéler à quel point le Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est fait « baiser » par cette entente. L’histoire retiendra cet épisode comme ayant donné lieu à l’une des plus grandes arnaques envers au Québec. La pire à avoir été orchestrée dans le dos des Jeannois et des Saguenéens.

L’entente dénoncée d’abord par le journal Le Devoir et reprise « miêvrement » par le Quotidien de Saguenay a complètement éclipsé la tournée de marketing antisyndicale du PDG de la compagnie Rio Tinto-Alcan à Alma, Étienne Jacques.

Plus encore, la nouvelle a provoqué une telle effervescence sur les sites des réseaux sociaux que cela fait craindre à François Saint-Gelais, éditorialiste au Quotidien, des lendemains qui déchantent pour les relations de travail entre STAA et RTA.

Jean Jacques Rousseau a déjà dit : ‘’Un peu d’agitation donne du ressort aux âmes, et ce qui fait vraiment prospérer l’espèce est moins la paix que la liberté. Liberté, entre autres, pour un journal comme le Devoir de dénoncer tout en informant. Ce que ne peut se permettre le Quotidien, propriété de la famille Desmarais, laquelle possède également des parts, devinez où? Chez Rio Tinto.

Nous voilà, derechef, plongés dans le vif du sujet : les rôles et responsabilités qui incombent au citoyen corporatiste qu’est Rio Tinto-Alcan au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Lentement mais surement le cahot progresse, parole de Nicholas Lahoue. Moi, c’est à ce type de débat que j’ai déjà invité Éric Dufour, président de la Chambre de Commerce de Saguenay, pour parler des vraies affaires. Mais, lui, ses compagnons et compagnes de Chambre ont préféré plutôt tenir leurs discussions en cénacle. Belle façon de noyer le poisson !

Sans en dévoiler totalement la teneur, l’économiste Marc Urbain Proulx, en 2006, avait jeté un pavé dans la marre en dénonçant cette sinistre entente, cachée de surcroît. À l’époque, plusieurs bien-pensants de tous horizons, des chantres inconditionnels du grand capital, même des leaders syndicaux, l’avaient presqu’excommunié. Nous récoltons aujourd’hui, progressistes que nous sommes, ce que nous avons semé par notre inertie.

Que cela nous serve, au moins, de leçon pour le Plan Nord!

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