Rio Tinto Alcan : Quand le ministre Gignac prend partie

2012/03/12 | Par GRC ad lib

Le Groupe de Réflexion Citoyenne ad lib : (GRC ad lib) : Guy Lessard, Arthur Bonneau, René Gagné, Claude Auclair, Louis-Georges Tremblay, Gilbert Talbot, Elmer Proulx.

Le ministre Clément Gignac a pris carrément position pour défendre les privilèges que son gouvernement avait accordés à la compagnie Rio Tinto Alcan, entreprise hyper capitaliste, à propos de la fameuse clause secrète excessivement dure, dans la reconduction du contrat de vente de surplus d'électricité en cas de raisons clairement définies.

Ce qui irrite le commun des mortels ce sont les avantages extravagants accordés à cette entreprise et il est à se demander si ce gouvernement défend les intérêts des citoyens au même titre que celui des grandes entreprises.

Ce qui, de surcroît, fait particulièrement mal, c'est le fait que ce ministre prend fait et cause pour une entreprise de la taille de RTA au détriment des travailleurs en cause,  qui ne l'oublions pas, ont été lockoutés, créant ainsi la situation critique prévalant dans l'entente secrète et donnant droit à la compagnie de frapper encore plus fort.

La suspicion s'installe dans la population et c'est pour le moins étrange et déconcertant que ce ministre ne se soit pas gardé une petite gêne parce qu'il va carrément à l'encontre de son devoir de réserve.

Les principes premiers du syndicalisme est de défendre ses acquis obtenus de hautes luttes. M. Gignac a donné la preuve que dans les négociations futures, ce gouvernement n'est pas digne de confiance et devrait démissionner le plus rapidement possible, car on voit très bien qu'il est prêt à donner ses culottes et les nôtres aux puissances de l'argent.

Turpitudes, serait le seul aphorisme pour résumer cette lâcheté devant les puissants. Cela signifie aussi qu'une telle équipe gouvernementale est capable de réelles bassesses pour se faire du capital politique.

Il faudra se méfier des annonces d'investissements qui se réaliseront sur le dos des contribuables. Comment le bon peuple peut-il se prémunir contre les forces unies des capitalistes et des gouvernements?

Quand un ministre joue au Roi Salomon et tranche dans une question de principe de façon aussi cavalière, ne montre-t-il pas son parti pris? Le gouvernement Charest a consenti des avantages extraordinaires à cette entreprise pour un retour sur investissement pitoyablement indigeste en regard des privilèges accordés. Mais il semble que ce n'est pas encore assez, l'entreprise en veut encore plus :  il lui faut terrasser le syndicat.

Le bien-fondé des demandes syndicales sont basées sur une reconnaissance par la compagnie du rôle important que jouent les travailleurs dans son organisation. Mais on conçoit bien que, dans le rôle de ce ministre, qui a très bien saisi le message qui lui a été susurré à l'oreille à l'effet le syndicat est une institution dépassée, désuète et encombrante dont il faut se débarrasser. Tout comme l'employé : il faut qu'il soit éjectable.

C'est le principe de la mondialisation qui doit prévaloir et qui impose la soumission des gouvernements, des syndicats et des travailleurs, tout comme dans les temps pas tellement éloignés, où l'on traitait les esclaves comme une sorte de marchandise ou une denrée à jeter aux ordures après usage. Ce qui est à pleurer de rage, c'est que les gouvernements sont pris dans exactement   le même piège à con que les syndiqués : ils seront aussi éjectés et « flushés » à la moindre incartade.

Peut-on compter sur un gouvernement et des ministres aussi peu enclins à jouer leur vrai rôle de défenseur ultime de l'ordre social ? Il est temps, pour eux, que des preuves nous soient données de leur bonne foi en tâchant de réparer les erreurs et maladresses qu'ils ont provoquées par leur tendance à adoucir exagérément la rigueur de ses propres lois et de ses propres règlements.