Le poulet sacré

2012/03/20 | Par Louise Mailloux

«Tout ce qui se meut et qui vit vous servira de nourriture; de même que la verdure des plantes, je vous donne tout. Seulement vous ne mangerez pas la chair avec son âme – le sang.» Genèse 9,3-4, premier livre de la Torah.

«Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la viande de porc; ce qui a été immolé à un autre que Dieu..... Les bonnes choses vous sont permises. Vous pourrez manger après avoir invoqué sur elles le Nom de Dieu.» Coran, V : 3-4.

«Rien d’extérieur qui pénètre dans l’homme ne peut le souiller, parce que cela ne pénètre pas dans son coeur, mais dans son ventre, pour s’en aller aux lieux d’aisance.» Évangile selon Marc 7, 18-19.

À lire ces passages, on constate qu’en renonçant à l’interdiction de certains aliments, les chrétiens ont raté une belle occasion de faire beaucoup d’argent, abandonnant ainsi aux juifs et aux musulmans le lucratif marché de l’alimentation.


Le miracle de la transsubstantiation

Comme à la messe, alors que la bénédiction du prêtre change le pain et le vin en corps et en sang du Christ, celle du rabbin change les poulets égorgés, le Nestlé Quick et le ketchup, en milliards de dollars. Dieu n’abandonne pas ses créatures et les accompagne même chez Loblaws et chez Métro.

Dans les simagrées du rabbin bénissant le Coke, les frites, le sel et la mayonnaise, Dieu est partout et Il «cash» sur tout. Ding, ding, ding! Vous imaginez la supercherie, se faire payer pour bénir des bouteilles de Coke! Il y a même des rabbins qui font un camion d’une seule traite. C’est plus payant, et ça permet de bénir le camion en même temps. Les produits certifiés casher ont envahi l’alimentation industrielle et ils sont devenus incontournables dans nos grandes chaînes d’alimentation. Rien qu’aux États-Unis, le marché casher vaut 13 milliards de dollars. God is rich.

À la page 74 du rapport Bouchard-Taylor, concernant la nourriture certifiée casher, il est écrit que «les frais additionnels que doivent assumer les consommateurs sont très minimes et que les rabbins ne tirent pas profit de la certification». La commission a mandaté deux chercheurs pour nous dire cela.


Les poulets d’Allah

Du côté musulman, on retire le porc du Québec du menu des garderies pour le remplacer par les poulets d’Allah, égorgés en direction de La Mecque. On achète même des yogourts halal, c’est-à-dire «sans gélatine», celle-ci pouvant contenir des traces de porc, yogourts brassés dans la même direction que les poulets. Les enfants grandissant, les écoles publiques suivront d’ici quelques années ce menu islamique. D’ailleurs, au dîner de Noël du cegep où j’enseigne, cette année, on a retiré la tourtière pour la remplacer par de la quiche, champignons tranchés vers La Mecque!

À la page 54 du rapport Bouchard-Taylor, concernant le menu halal dans un Centre de la petite enfance (CPE) : «Le 7 novembre 2006, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) examinait une plainte déposée contre le CPE Gros Bec par un père de confession musulmane qui exigeait que ses deux fils ne mangent aucun mets contenant de la viande non halal.

Le 20 mars 2007, la Commission diffusait un avis demandant au CPE ‘‘d’appliquer la mesure d’accommodement proposée par le plaignant qui consiste à ne pas servir de viande non halal à ses enfants’’. Elle enjoignait également au CPE de verser au plaignant 4000 $ à titre de dommages moraux pour l’atteinte à ses droits.

Le conseil d’administration du CPE a décidé de ne pas donner suite à ces mesures. La Commission a donc engagé une poursuite contre le CPE devant le Tribunal des droits de la personne

J’ignore ce qu’il est advenu de cette poursuite qui nous enfonce la viande halal dans la gorge, mais si on suit les avis de la CDPDJ, tous les CPE et les écoles publiques, les établissements de détention et ceux du réseaux de la santé de même que les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sont en voie de se faire imposer le retrait de la viande de porc en même temps que l’exigence d’une nourriture halal.

Les entreprises ont compris que l’avenir est au halal et qu’Allah est le plus grand. Ainsi le marché halal canadien se chiffre présentement à 1 milliard de dollars, 12 milliards en Amérique du Nord et plus de 300 milliards dans le monde. Rien qu’en France, c’est un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros par an, un marché que s’efforcent de contrôler les Frères musulmans. L’islamisation progresse lentement. D’abord les poulets...

Sirop d’érable béni AA, agneau de Dieu et du Québec, pétro-poulet de chez Olymel. Jamais la superstition n’aura été si payante et le vol aussi parfait.


La cité de dieu

Il y en a qui prie cinq fois par jour alors que d’autres ne prient jamais mais tous ces gens mangent, et au Québec trois fois plutôt qu’une. La bouffe religieusement modifiée (BRM), c’est l’assiette au beurre pour les entreprises et pour les intégristes religieux. Et l’on se trompe en pensant que ce marché du casher et de l’halal n’est qu’une simple activité commerciale.

Parce que contrairement aux autres produits, la BRM contient une «plus-value» à forte teneur politique, si bien que la question importante à se poser est: Où va l’argent remis aux imams et aux rabbins en échange de leur certification divine? Et à quoi sert-il précisément? Pour les Juifs, à financer la colonisation d’Israël en territoires palestiniens? Et pour les musulmans, à financer les Frères musulmans, ces islamistes qui veulent imposer l’islam partout dans le monde?

Et dire que Charles Taylor et tous les tenants de la laïcité ouverte essaient de nous faire croire que la religion est devenue une affaire personnelle et que nous n’avons plus rien à craindre des religions.


La cité des hommes

Exiger davantage de transparence et un meilleur encadrement dans l’étiquetage des produits commercialisés comme le réclame le PQ n’est pas la solution.

Si l’on souhaite écarter le religieux de notre assiette, alors il faut adopter une perspective laïque et se donner des règles nous permettant de laïciser l’alimentation. Bien sûr, on ne pourra pas débaptiser la mayonnaise mais il faut que l’État québécois assume sa laïcité et arrête de se plier à des exigences religieuses en matière d’alimentation.

En clair cela veut dire, ne pas retirer le porc des menus de nos institutions publiques et de tous les organismes qui relèvent de l’État et le réintroduire, là où il est banni.

Ordonner à la CDPDJ qu’elle cesse de donner des avis ou d’entreprendre des poursuites favorisant l’accommodement religieux en matière d’alimentation.

Et surtout, demander au gouvernement fédéral dont nous dépendons ici, qu’il modifie la loi actuelle sur l’abattage des animaux qui impose l’étourdissement des animaux avant l’abattage mais prévoit une exception pour l’abattage rituel. Que Québec demande à Ottawa que l’on mette fin à cette dérogation et que soit dorénavant interdit l’abattage rituel.

D’autres pays tels la Suisse, la Norvège, la Suède, l’Islande, la Nouvelle-Zélande ont eu ce courage de l’interdire. Le Québec doit se faire tout aussi exigeant et suivre leur exemple. Ainsi, les droits des animaux seront mieux respectés mais plus encore, celui des Québécois à vouloir vivre dans un Québec laïque.


Le poulet sacré

Une collègue de travail quittant son bureau pour rentrer chez elle, me dit en partant : «Ce soir, je leur fais un poulet sacré.» Un poulet sacré? C’est quoi ça? «Oh, c’est simple. Je prends un poulet et le «sacre» au four pendant une heure et demie, et l’affaire est ketchup...


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