La pérennité de l’industrie forestière

2012/04/10 | Par Marcel Lapointe

Contrairement à ce qu’affirme, François Saint-Gelais dans son éditorial du 7 avril 12 du Quotidien du Saguenay, je ne vois rien de contradictoire dans la politique du gouvernement du Québec qui veut assurer la pérennité de l’industrie forestière tout en créant de plus en plus d’aires protégées. 


Quand même, ce n’est que depuis très récemment que le gouvernement met en place des politiques pour assurer la pérennité de la forêt.

Contrairement au fait que, depuis au moins deux siècles ici au Québec, toutes sortes d’entreprises forestières ont, sans vergogne, pillé la forêt plutôt que de la développer dans une perspective de développement durable. 

La multiplication des aires protégées en forêt par l’État constitue, selon moi, un juste retour du balancier. Et, au demeurant, même si on leur rendait la richesse disponible sans contrôle de l’État comme le voudrait Produits Forestiers Résolu, qu’est-ce que pourraient bien en faire les compagnies forestières? 

L’activité économique, dans la foresterie, comme dans d’autres domaines, est à son plus bas, à cause du taux de change qui nous est défavorable, de la consommation du papier journal qui diminue sans cesse et de la baisse drastique des ventes du bois d’œuvre aux États-Unis.

Bref, un malheur n’arrivant jamais seul, voilà un contexte favorable à la repousse des arbres!

En fait, la multiplication des aires protégées par l’État constitue une forme de réglementation qui a trop longtemps fait défaut au Québec; entre autres dans l’industrie forestière.

Si la bonne volonté est, un jour, au rendez-vous, il y a au moins une leçon à tirer de la crise économique qui nous afflige présentement.

C’est la déréglementation tous azimuts dans les domaines bancaire et financier en particulier, conduite par Ronald Reagan et Margaret Tatcher, qui nous a conduits à la catastrophe économique depuis 2008. Les institutions financières, lieux de dépôts, mais de vente d’une multitude de produits dérivés, dirigés par des patrons bien gras (Louis Vachon de la Banque Nationale, 8,4 millions annuellement et George Cope de la BCE, 9,6 millions) sont les seuls grands bénéficiaires de ladite catastrophe. Faux diront certains. 

Alors, comment se fait-il qu’une entreprise vivant du bois tel que Perfecta au Lac-Saint-Jean, qui a un carnet de commandes rempli, se voie obligée de mettre ses soixante travailleurs au chômage à cause d’un manque de liquidité?

Parce que les banques refusent de supporter l’entreprise en lui prêtant. La solidarité des instutitions financières : un mirage!

La pérennité de nos ressources naturelles, si elle devient réalité un jour, sera une bien mince consolation face la pérennité du pouvoir financier d’une caste qui domine la terre.


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