Rio Tinto Alcan : Pourquoi l’UQAC n’a-t-elle pas organisé de débat?

2012/04/11 | Par Le Groupe de Réflexion Citoyenne adlib

Les membres du Groupe de Réflexion Citoyenne adlib sont Guy Lessard, René Gagné, Gilbert Talbot, Louis-Georges Tremblay, Arthur Bonneau, Elmer Proulx, Alain Proulx, Claude Auclair.

Nous avons eu de la grande visite à Alma. Des chefs syndicaux provenant de tous les horizons sont venus prêter main forte aux lock-outés de Rio Tinto Alcan d’Alma. Une manifestation monstre de 7500 personnes s’est mise en marche dans les rues de la ville au sein de laquelle se sont mêlés des milliers d’étudiants pour revendiquer le gel des frais de scolarité et supporter les travailleurs de l’usine

Tout s’est déroulé de façon très civilisée. On aurait dit une fête pour soutenir les travailleurs qui sont décidés à défendre à tout prix leur gagne-pain contre la volonté d’une entreprise hyper gavée par nos gouvernements avec des clauses secrètes leur permettant de créer une situation de crise qui leur donne tous les droits et tous les pouvoirs pour mettre les syndicats à genoux et les faire ramper.

La situation nous semble assez claire pour comprendre que le rapport de force a été carrément remis entre les mains de la grande entreprise multinationale, au risque de détruire ce que les employés de l’usine en question avaient bâti au fil des années par des contrats de travail qui rétablissaient quelque peu le juste équilibre entre les forces en présence. Ne faut-il pas voir dans cette lutte un combat idéologique qui aurait été intéressant de voir débattre par l’école de haut savoir de notre région.

Selon nous, l’Université du Québec à Chicoutimi (du Saguenay-Lac Saint-Jean, devrait-on dire) a manqué une occasion en or pour inviter ces chefs syndicaux provenant d’Asie, d’Australie, du Chili, des Etats-Unis et d’Europe, à une table ronde, où ces invités de marques seraient venus exposer leurs points de vue et leur vision de la mondialisation telle qu’ils la vivent dans leur pays.

Nous croyons que les coups de butoirs donnés contre le syndicalisme là-bas ne sont pas différents de ceux que nos travailleurs encaissent ici. C’est pourquoi la tenue d’une table ronde avec ces gens de l’extérieur auraient pu nous éclairer et nous faire comprendre toute la dynamique tordue employée par ces multinationales avides et voraces.

D’autant plus, que l’UQUAC ne se gêne pas pour organiser des colloques, réunions, études et conférences pour donner la parole aux tenants de l’ordre établi qui prônent la défense d’un système qui exploite nos ressources naturelles avec des clauses secrètes incluant toutes les combines qui les enrichiront de plus en plus rapidement et ne laissant que les miettes qui tombent de la table pour la population.

On peut se demander si notre institution de haut savoir ne craint pas de perdre les subventions de recherches et développements octroyées par la multinationale Rio Tinto Alcan et si celles-ci ne forcent pas notre chère université régionale à se tenir loin de la mêlée pour mieux tenir son rôle de pantin dans une vitrine.

Nous nous attendions, en tant que Groupe de Réflexion Citoyenne, à ce que notre Institution régionale des Études supérieures laisse tomber sa réserve et reconnaisse au moins les enjeux de cette lutte, autant au niveau régional qu’au niveau national et même international.

Nous croyons que ces chefs syndicaux représentaient une source de savoir et d’acquis qui auraient pu profiter à l’Université et partant à toute la population régionale.


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