Visite du site d’Uracan à Aguanish

2012/04/13 | Par Minganie sans uranium

Le 3 avril dernier le porte-parole de Minganie sans uranium, Claude Lussier, accompagné de Maxime Noël, s’est rendu au site où la compagnie devait recommencer ses travaux ce printemps. Le camp, situé au bord d’un petit lac, compte une quinzaine de tentes. Plusieurs personnes ont collaboré au succès de cette sortie. Nous savons maintenant que nous pouvons nous rendre facilement à leur camp. Nous pourrons donc faire un suivi du dossier sur le terrain.

M. Noël, qui a un camp sur la rivière Aguanish pas très loin du site d’Uracan, en a profité pour raconter ses mésaventures de chasse depuis deux ans. Il semble que l’activité de tous les chasseurs du coin ait été perturbée par les passages incessants d’hélicoptères.

Malgré que la compagnie avait émis un communiqué de presse disant que des efforts seraient faits pour ne pas déranger les chasseurs il semble que rien n’ait changé par rapport à l’année précédente.

Résultat : des hélicoptères qui passent régulièrement, quelques dizaines de fois par jour et quelquefois très bas. Les chasseurs analysent présentement la possibilité de demander compensation à Uracan.

Nous avons eu il y a quelques semaines la visite de M. Paul Robinson, ingénieur en environnement, spécialisé dans les résidus miniers radioactifs. Il nous a appris, entre autre chose, que les mines d’uranium actuelles peuvent fournir les centrales pour les 100 ans à venir.

On a aussi appris qu’Uracan est une compagnie qui achète les claims d’uranium sans valeurs, souvent délaissés par les autres compagnies. Il semble que leur but soit plus d’exploiter les investisseurs que l’uranium.

Aucun des dirigeants d’Uracan n’a d’expérience dans l’uranium. Uracan était coté en bourse à 1,40 $ il y a 5 ans, est descendu à 35 cents début 2011 pour s’écrouler à 7 cents en ce moment.

On a aussi appris à lire les données de prospection avec M. Robinson. Dans le cas d’Uracan il n’y a rien de confirmé, seulement des potentiels non exprimés, donc aucune trouvaille sérieuse et exploitable en Minganie.

Selon M. Robinson, jamais l’uranium de Minganie ne sera exploité, à moins que le prix grimpe bien au-delà de USD$140/lb. Le prix est en ce moment à USD$51/lb.

Le Power point de M. Robinson est sur le site Facebook de Minganie sans uranium. Il regorge d’informations sur les problèmes de santé des autochtones du nord de la Saskatchewan, problèmes niés par l’industrie.

On y explique aussi les problématiques liées aux résidus radioactifs. M. Robinson est une sommité dans le domaine et il fournit les références de toutes les informations présentées. Il travaille pour le South-Ouest Research and Information Center (www.sric.org).

Il est important d’informer la population sur un autre point dont le porte-parole d’Uracan revient sans cesse disant que nous voulons salir des réputations. Une demande de révision a été déposée à l’Ordre des ingénieurs du Québec au dossier de demande d’enquête au sujet de Marcel Lacroix.

Cet ingénieur de l’Université de Sherbrooke était venu faire des présentations que 32 personnes ont jugées mensongères ou incomplètes à l’automne 2010. Il nous avait servi des affirmations du genre que c’est parce que c’est dans la nature ou que ça existe depuis toujours que ce n’est pas dangereux.

Il a fait appel à son autorité pour nous présenter des calculs très savants pour nous dire qu’il n’y a avait pas de problème avec le volume de radon émis par une mine. Il a fait des comparaisons douteuses entre des flatulences et le radon.

Il avait été même jusqu’à dire, à Natashquan, qu’une mine d’uranium se gère comme une mine de fer. M. Lacroix nous a répété à plusieurs reprises pendant les trois jours que les questions relevant de l’exploitation d’une mine devait être répondues par des gens compétents.

M. Lacroix n’a aucune compétence en environnement, en santé et en gestions de mine, selon ses propres dires. Alors pourquoi nous faire des affirmations aussi farfelues que celle-ci?

Il avait nié systématiquement toutes les données et références sur la santé et sur l’environnement que les participants avaient citées, même celles de technicien en environnement, d’ingénieur, de scientifiques d’autres domaines de l’environnement et de médecins.

Selon ses dires toutes ces études (pourtant ayant comme source Santé Canada, la Commission de sûreté nucléaire et autres ministères ou organismes sérieux qu’il cite lui-même abondamment) sont sans fondements, fait par des gens mal informés, hors contexte ou désuète.

Il a affirmé que le fait de faire une mine dans une région où les gens sont déjà exposés ne cause aucun problème. Il a expliqué que nous vivons dans une région où il y a de faibles taux de radioactivité dans la nature, donc quand nous marchons en forêt, quand nous faisons du camping, nous sommes exposés.

Dans les faits, quand on sait que les effets de la radioactivité augmentent avec l’exposition, il aurait dû nous dire que, comme nous sommes déjà exposés, qu’il faudrait faire attention à toute augmentation de la radioactivité.

Là aussi, il a tenté de nous induire en erreur. Pour couronner le tout l’ingénieur ne veut pas, à ce jour, nous fournir ses Power point afin que nous puissions vérifier ses dires.

M. Loubier, de la compagnie National, qui est le porte-parole d’Uracan, nous avait pourtant promis ces documents. Nous l’avons contacté plusieurs fois, allant même jusqu’à faire la demande auprès de son patron. Nos demandes sont restées sans réponse. 

Après quelques téléphones à M. Lacroix, nous avons été écartés en nous faisant dire que nous exercions du harcèlement. L’accusation de harcèlement ne servait qu’à nous bâillonner.

Loin de nous l’idée de salir la réputation de M. Lacroix. Tout ce que nous voulons c’est dire à l’industrie de ne pas envoyer de gens venir faire de la propagande en nous disant des choses sans fondements afin de nous faire accepter des projets inacceptables selon la population.

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