Jean Charest et le bien commun

2012/04/27 | Par Louis Duclos

L’auteur est un ex-député fédéral de Montmorency-Orléans

En l'an 64, l'Empereur romain Néron jouait de la harpe pendant que Rome brûlait. En 2012, Jean Charest fait des gorges chaudes devant un parterre qui lui est acquis aux dépens d'étudiants qui au même moment sont malmenés dans un combat inégal contre des forces policières lourdement armées (casques, boucliers, matraques, bombes lacrymogènes et assourdissantes, poivre de Cayenne, etc.).

Même insouciance et même désinvolture en tempe de crises de nature différente, il faut en convenir, deux millénaires plus tard.

Devant ce lamentable comportement du chef de notre gouvernement, on peut sérieusement se demander  si cet homme possède les qualités humaines, dont la noblesse de caractère, pour exercer les fonctions de Premier ministre.

En effet, à ses yeux, cette crise représente d'abord et avant tout une bouée de sauvetage qui pourrait peut-être lui permettre d'éviter le naufrage prochain de son gouvernement.

Aussi, il n'hésite pas à recourir à la politique du pire en multipliant les provocations à l'endroit des associations étudiantes. Il réussit ainsi à créer le désordre public sur une grande échelle, espérant se présenter ensuite devant l'électorat comme celui qui aura su mater ces jeunes trop revendicateurs.

En quoi croit-il servir le bien commun en agissant de cette façon ?

Depuis la Révolution tranquille, le Québec avait eu la bonne fortune d'être dirigé sans exception par des personnalités soucieuses du bien commun, quelle que fût leur appartenance politique. Quelle tristesse qu'il ait tiré le mauvais numéro en avril 2003 ?


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