L’ avenir en français au Québec

2012/05/01 | Par UNEQ

Les protestations de nombreux intervenants du milieu de l’éducation à l’égard du traitement que fait subir à la langue française le présent gouvernement ne manquent pas. L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) croit qu’il est de son devoir d’ajouter la sienne.

Le bilan du gouvernement Charest en matière de protection de notre langue nationale est en effet  inquiétant :

-       adoption de la loi 115 qui consacre le droit, pour les élèves francophones et allophones, de recourir aux « écoles passerelles » qui leur permettent, après qu’ils ont passé trois ans dans une école anglophone privée non subventionnée de fréquenter une école anglophone subventionnée, privée ou publique,

-       décision du ministère de l’Éducation d’implanter, dès l’automne 2012, l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année du primaire dans toutes les écoles francophones du Québec, alors qu’il est évident que le système d’éducation peine à former adéquatement les élèves dans leur langue maternelle,

-       approbation de la décision de HEC Montréal d’ajouter un programme de maîtrise totalement en anglais aux baccalauréats 100 % anglais et bilingue déjà existants et déclaration de la ministre de l’Éducation à la revue L’Actualité qui se dit «  fière qu'une grande institution francophone, symbole québécois des affaires, soit assez bonne pour que des anglophones viennent y étudier »,

-       décision du ministère de l’Immigration de mettre fin à l’accès continu aux cours de francisation à temps partiel destinés aux nouveaux immigrants, ce qui oblige ceux-ci à attendre parfois plusieurs mois avant de pouvoir intégrer une nouvelle cohorte au risque de les voir renoncer à l’apprentissage de notre langue nationale.

Tout cela, pendant que Montréal ne cesse de s’angliciser peu à peu.

L’UNEQ est d’avis que le français, langue officielle du Québec, ne doit pas être menacé par ceux-là mêmes qui sont censés veiller à sa défense et à sa promotion.

Nous en appelons au Premier ministre du Québec et à ses ministres de l’Éducation, de la Culture et de l’Immigration pour qu’ils rectifient le tir.

Dans le Plaidoyer pour l’enseignement de la littérature québécoise que l’UNEQ a fait paraître en novembre dernier, ils pourront prendre connaissance des recommandations faites à ce sujet par les auteurs du manifeste qui sont à la fois écrivains et enseignants.

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois est un syndicat professionnel créé en 1977. L’UNEQ regroupe près de 1 400 écrivains : des poètes, des romanciers, des auteurs dramatiques, des essayistes, des auteurs pour jeunes publics, des auteurs d’ouvrages scientifiques et pratiques. L’UNEQ travaille à la promotion et à la diffusion de la littérature québécoise, au Québec, au Canada et à l’étranger, de même qu’à la défense des droits socio-économiques des écrivains.