500 artistes solidaires avec la grève étudiante

2012/05/11 | Par L’aut’journal 

Plus de 500 artistes, travailleurs et travailleuses culturelles ont signé une déclaration de solidarité avec la grève générale des étudiants et étudiantes du Québec.

À sa 13e semaine, loin de s’essouffler, le mouvement de grève étudiante est à la base d’une mobilisation populaire contre les politiques du gouvernement.

Étant donné le lien étroit qui existe entre l’éducation et la culture, artistes et travailleurs et travailleuses culturelles appellent à ce que la ministre de la culture, des communications et de la condition féminine, Christine St-Pierre, fasse preuve de cohérence en regard de son mandat et qu’elle prenne publiquement position contre la hausse des frais de scolarité.


Les artistes solidaires avec la grève générale des étudiants et étudiantes du Québec

Nous, soussigné-e-s, artistes, auteur-e-s, cinéastes, musiciens et musiciennes, travailleurs et travailleuses culturelles de toutes les disciplines, déclarons notre solidarité avec le mouvement de grève étudiante du Québec.

L'imposition d'une hausse dramatique des frais de scolarité menée par le gouvernement Libéral minera sans contredit l'accès équitable à l'éducation et ne fera qu'engloutir les générations futures dans une dette massive. Cette politique néolibérale d'une économie d'austérité menace l'infrastructure sociale du Québec et ne fera qu'exacerber les inégalités.

Depuis des mois maintenant, des centaines de milliers d'étudiants et étudiantes en grève ont pris les rues, organisé des manifestations de masse, occupé l'espace médiatique, multiplié les actions directes et créatives.

Ils et elles affirment haut et fort que l'éducation est un droit collectif et non une marchandise.

Face à un gouvernement qui veut réduire la production et la transmission de la connaissance à la logique du tout marchand, les étudiants et étudiantes ont clairement exprimé leur refus et, de manière éloquente, avancé des alternatives.

Attaquer l'éducation, c'est s'attaquer à la culture. Artistes, travailleurs et travailleuses culturelles, nous créons de la connaissance, nous diffusons des idées et participons au débat public.

L'idéologie qui sous-tend les transformations du monde universitaire, dont la hausse des frais de scolarité fait partie, est la même qui a pour but de faire de la culture une marchandise dépendante d'intérêts privés.

Une société qui valorise l'éducation et la culture, c'est une société vibrante et généreuse, une société qui ne devient pas malade et rancunière.

La lutte pour une éducation accessible est à la base d'une lutte plus large pour la justice sociale. En tant qu'artistes, nous sommes derrière les étudiants et étudiantes, tout comme ils et elles sont solidaires des travailleurs et travailleuses dans leurs luttes.

L'Union des artistes, formée de 11000 membres, a demandé un moratoire sur la hausse des frais de scolarité. Lors de la manifestation nationale du 22 mars, plusieurs centres d'artistes et organismes culturels, à travers le Québec, ont fermé leurs portes afin de se joindre aux étudiants et étudiantes dans les rues. De nombreux artistes de renom ont démontré avec énergie leur soutien au mouvement.

Par la présente déclaration, nous nous engageons à amplifier encore davantage la voix du mouvement étudiant. Nous proclamons notre soutien inébranlable aux centaines de milliers d'étudiants et étudiantes qui ont courageusement propulsé une des plus grandes mobilisations populaires de l'histoire du Québec.

Nous en sommes inspiré-e-s. Nous leur sommes reconnaissant-e-s et nous ne les laisserons pas lutter seul-e-s.

Nous ne parlons pas pour eux et elles ni en leur nom. Nous appuyons et appuierons les décisions prises collectivement par les grévistes membres de la CLASSE, la TaCEQ, la FEUQ et la FECQ.

Nous condamnons vivement la répression et la criminalisation dont ils et elles sont victimes actuellement. Nous ne pouvons que dénoncer fermement la violence et l'impunité policières, qui donnent plus de valeur à la propriété privée et matérielle qu'aux êtres humains.

Nous exigeons que la Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec respecte la mission qui lui a été donnée en protégeant ce que son gouvernement est en train de détruire.

Nous demandons que madame St-Pierre s'oppose à la hausse des droits de scolarité, et ce, immédiatement et publiquement, et qu'elle soutienne enfin les aspirations d'une génération d'étudiants et d'étudiantes préoccupée par l'avenir de la société.

Voir la liste des signataires au : http://www.artistescontrelahausse.org

Bookmark