Appel au front uni

2012/06/15 | Par Dominic Champagne, Hugo Latulippe, Jocelyn Desjardins et al.

Le Québec est secoué depuis des mois par des mouvements de contestations sociales sans précédent. Trois manifestations historiques en deux mois, un conflit étudiant qui perdure et un mouvement des casseroles qui se fait entendre tous les soirs. Voilà qui est plutôt inédit au Québec.

Malgré cela, le pouvoir politique en place reste sourd aux revendications actuelles. C’est un gouvernement qui divise comme nul autre auparavant. Qui ne veut rien entendre, rien négocier, ni rien régler. Il laisse pourrir le climat social en espérant se poser en sauveur lors du prochain scrutin. Il se montre incapable de défendre l’intérêt public. Il place les intérêts du Parti devant ceux de la nation. Il brime les libertés de son peuple avec une loi répressive. Il adopte des politiques publiques qui nous spolient de nos terres, comme pour les gaz de schiste, ou nous dépossèdent, comme pour le Plan nord. Borné, usé et corrompu, ce gouvernement doit partir.

Les Québécois le savent. Le taux d’insatisfaction envers ce gouvernement se maintient à des niveaux record depuis des mois. Mais la division actuelle des votes entre plusieurs partis aux valeurs pourtant bien proches mais aux différences trop grandes pour former un seul parti est néfaste. En raison du mode de scrutin actuel, cela ouvre la voie à la réélection de ce gouvernement indigne.

Nous, signataires de cet appel, avons senti le besoin d’intervenir. Nous souhaitons reprendre le contrôle démocratique de nos institutions. Nous souhaitons rétablir la confiance publique en refondant les liens entre les citoyens et leurs institutions.

Les circonstances historiques que nous vivons demandent du champ et de la grandeur. Le caractère exceptionnel de la présente conjoncture politique appelle à une démarche exceptionnelle.

Pour cette raison, nous appelons le Parti Québécois, Québec solidaire, Option nationale et les députés indépendants à se rassembler pour former un seul front uni lors de la prochaine élection, capable de gouverner en suscitant les consensus plutôt qu’en attisant les divisions. Nous invitons ces partis à une négociation en vue de former ce front uni. Nous savons que c’est là une entreprise délicate que ces partis disent avoir déjà tentée. Mais à la veille d’une élection déterminante, ce qui nous unit devrait l’emporter sur ce qui nous divise.

À cette fin, nous proposons à ces partis et députés indépendants un médiateur prêt à aider à la conduite de telles négociations en la personne de Réjean Parent, président de la CSQ, qui accepte de jouer ce rôle. Et nous invitons aussi les citoyens du Québec désireux de voir se former un tel front uni à le faire savoir à leurs députés ou candidats membres de chacune de ces formations en visitant le site www.unfrontuni.org.

Un front uni deviendrait un puissant outil de changement au service des citoyens québécois et de notre indépendance. Un front uni permettrait aux citoyens de se réapproprier le politique ainsi que leurs institutions démocratiques. De rétablir l’intérêt public national au-dessus des intérêts particuliers avec un gouvernement à l’écoute des préoccupations des citoyens et de leurs aspirations.

C’est un appel à des gestes politiques audacieux et d’envergure. La principale leçon du printemps québécois, c’est l’union des forces et la solidarité des leaders étudiants. Le même principe doit s’appliquer aux forces souverainistes et progressistes.

Les Québécois savent s’unir lorsque la situation l’exige. En arrivant à vous entendre pour proposer un tel front uni, vous leur donneriez enfin l’instrument de changement qu’ils réclament.

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