23 Juin, Journée mondiale des services publics

2012/06/23 | Par CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ

Réjean Parent, Président CSQ
Régine Laurent, Présidente FIQ
Lucie Martineau, Présidente générale SFPQ
Carolle Dubé, Présidente APTS
Richard Perron, Président SPGQ

Cette année, la Journée internationale des services publics prend une importance particulière, alors que le ras-le-bol généralisé contre un gouvernement en perte d’autorité morale ne faiblit pas et alors que les travaux de la Commission Charbonneau battent leur plein.

Vous ne risquez toutefois pas d’entendre parler de cette journée initiée par l’Internationale des services publics (ISP) par nos gouvernements, trop occupés qu’ils sont à dénigrer les employés de l’État et les services qu’ils et elles offrent.

Pas une journée ne passe sans que nos services publics de même que les conditions d’emploi de ses travailleuses et travailleurs ne fassent l’objet d’attaques répétées. Pourtant, une fonction publique dotée d’une grande expertise, bien formée et en nombre suffisant agit comme un garde-fou contre la collusion et la corruption.

Ainsi qu’en témoignait Jacques Duchesneau devant la commission Charbonneau, la perte d’expertise au sein de nos ministères comporte bien des effets pervers, dont celui de laisser le beau jeu à diverses entreprises privées de piper les dés afin de s’approprier les deniers de l’État en obtenant de lucratifs contrats.

L’indignation manifestée par la population québécoise, casserole en main et carré rouge à la boutonnière démontre le ras-le-bol devant les discours usés de nos gouvernements néolibéraux.

Au Québec et partout dans le monde, on s’indigne de l’écart croissant entre les riches et les pauvres et de l’érosion des services publics, l’un des plus importants vecteurs de la redistribution de la richesse.

Les services publics sont la base du mieux vivre ensemble et ils sont indissociables de notre qualité de vie. Ils résultent d’une décision collective éclairée par laquelle nous avons choisi de mettre en commun une partie de nos ressources au profit du bien commun.

Ainsi, peu importe qu’on soit riche ou pauvre, tous peuvent bénéficier de services de santé et d’un accès à l’éducation et à la culture, mais aussi à de l’eau potable, à des aliments salubres, à des routes et à un environnement sécuritaire.

Ils constituent une base solide grâce à laquelle les individus, sans égard à leur revenu ou à leur condition sociale, peuvent espérer réaliser leur plein potentiel.

Les services publics sont notre richesse et notre patrimoine collectif. Une dépense futile? Non, un investissement collectif qui rapporte gros ainsi que le démontrait une étude réalisée par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) et dont les résultats dévoilés en février dernier établissaient la valeur des services consommés par les ménages et les entreprises.

En 2007-2008, la population québécoise bénéficiait d’avantages tirés des services publics d’environ 17000 $ par individu ou de 37 000 $ par ménage, ce qui représente environ 68 % de son revenu gagné.

Les services publics sont en outre, un facteur de stabilité économique et un véritable rempart contre les turbulences des marchés financiers ainsi que le démontrait un peu plus tôt cette année l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Un financement adéquat de ces services passe forcément par une fiscalité équitable. Plusieurs mesures pourraient permettre à nos gouvernements de financer les services publics sans éreinter davantage la classe moyenne : l’ajout d’un quatrième taux d’imposition pour les contribuables à haut revenu, l’instauration d’une taxe sur les produits de luxe, d’un impôt minimum pour les entreprises la réduction des crédits d’impôt et des congés fiscaux pour les entreprises profitables, la hausse des redevances sur les profits des compagnies minières, la mise en œuvre d’une véritable stratégie pour lutter contre l’évasion fiscale.

À tous ces moyens que les États pourraient se donner afin de mieux financer les services publics, et faisant le constat que la cupidité sans limite des institutions financières a porté atteinte aux individus de par le monde, l’ISP propose l’instauration d’une taxe mondiale sur les transactions financières.

Ainsi, les grandes banques devraient contribuer à réparer les pots qu’elles ont elles-mêmes cassés.

Une taxe Tobin (ainsi nommée en référence au lauréat du prix Nobel d’économie James Tobin, qui proposait son instauration dès le début des années 70), même infime, sur les transactions financières, pourrait générer des milliards de dollars.

Des sommes qui pourraient être allouées à la création d’emplois de qualité dans une économie durable, pour mettre un terme aux inégalités croissantes, sortir des millions d’individus de la pauvreté, améliorer les services publics vitaux et renforcer la lutte mondiale contre les changements climatiques.

Le SISP réaffirme son engagement à défendre des services publics universels et de qualité et joint sa voix à celle de l’ISP pour exprimer son soutien à l’égard d’une taxe mondiale sur les transactions financières.

En cette journée mondiale des services publics, il est temps de passer à l’action!

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