Rapatrier au Québec l’assurance-emploi : c’est le temps d’agir !

2012/08/15 | Par Collectif d’auteurs

Ce texte est signé par :

• Michel Bédard, actuaire en chef du régime d'assurance-emploi de 1990 à 2003• Gérard Bouchard, historien et sociologue
• Henri Brun, professeur de droit constitutionnel
• Gilles Duceppe, ex-chef du Bloc québécois
• Pierre Fortin, économiste
• Jean-Paul L'Allier, ex-maire de Québec
• Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec
• Lorraine Pintal, directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde
• Réjean Thomas, médecin et président-directeur général de la Clinique L'Actuel
• Sylvain Tremblay, maire de St-Siméon
• Louise Vandelac, sociologue

Nous demandons au gouvernement du Québec de mettre en place son propre régime d’assurance-chômage de façon à mieux répondre aux besoins de sa population et des régions.

En la matière, le régime fédéral a failli. Ainsi, depuis 1990, nous n’avons connu que des mesures régressives qui ont consacré l’établissement à la baisse de ce programme : resserrement des critères d’admissibilité, taux de prestation à la baisse, normes arbitraires, application complexe et hautement judiciarisée, détournement des cotisations des salariés et des employeurs.

Le gouvernement fédéral actuel en rajoute en créant une nouvelle sous-classe de chômeurs dits « prestataires fréquents » qui auront moins de droits que les autres et seront soumis à des règles plus contraignantes.

Derrière tout cela, nous le savons, il y a encore une fois une opération de réduction de versement de prestations qui, cette fois-ci, vise tout particulièrement les travailleurs et les travailleuses des industries saisonnières ainsi que tous ceux et celles qui occupent un emploi temporaire.

Le Québec peut faire autrement. Nous prenons à témoin toutes ces mesures sociales innovatrices et solidaires qui jalonnent notre parcours et font de nous une société irrémédiablement distincte.

Nous avons besoin d’un régime d’assurance-chômage efficace :

  • qui protège adéquatement les travailleurs et les travailleuses quand ils sont entre deux emplois ;

  • dont la gestion et l’application ont été simplifiées, et qui assure une administration paritaire ;

  • qui met fin aux dédoublements administratifs ;

  • qui répond adéquatement aux besoins des salariés d’ici, en leur assurant une protection moderne et bien arrimée à nos politiques sociales.

Notre objectif premier n’est pas d’ouvrir un débat constitutionnel. Nous privilégions plutôt, pour l’instant, un accord administratif entre les deux gouvernements, permettant au Québec de se retirer du programme fédéral et de mettre en place son propre régime d’assurance-chômage.

Le Québec peut faire autrement et il peut surtout faire mieux. C’est pourquoi, nous, signataires de la présente déclaration, lançons un appel à l’ensemble des forces vives de notre société, bien au-delà de l’esprit de parti, de clan ou de secteur représenté, afin de soutenir cette démarche visant la mise en place, chez nous, de notre propre régime d’assurance-chômage.

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