Condamnation des propos xénophobes du maire Jean Tremblay

2012/08/24 | Par Collectif Citoyens pour la démocratie à Saguenay

  Les propos tenus par le maire Jean Tremblay à l’endroit de Djemila Benhabib suite au débat entourant le projet péquiste de créer une Charte de la laïcité étaient non seulement virulents et hostiles, mais aussi masquaient-ils très mal une vision xénophobe voire raciste de la société. C’est le genre de déclaration à l’emporte-pièce qui ne devrait jamais être formulée par le premier magistrat d’une ville ouverte et inclusive telle que Saguenay.

Les opinions personnelles dont il a fait l’étalage sans le discernement dont on est en droit de s’attendre d’un maire d’une municipalité importante du Québec contribuent à accroître les tensions identitaires en plus de provoquer des dérapages xénophobes. Elles postulent ignoblement l’existence de plusieurs catégories de citoyen dont certaines seraient plus authentiquement québécoises que d’autres. C’est absolument inacceptable et cela nous ramène à une conception rétrograde de la citoyenneté au sein de laquelle il y a des « Québécois de souche » ayant préséance sur les Québécois d’adoption!
 
Le maire Jean Tremblay a fait preuve d’une méconnaissance honteuse des thèses défendues par Mme Benhabib, qui s’efforce, dans ses essais, de cerner les dangers associés à la montée de l’islamisme radical et d’exposer les paradoxes du multiculturalisme. Ce qui est particulièrement préoccupant venant d’un homme dont la fonction requiert des efforts d’analyse constants afin de parvenir à une compréhension entière des enjeux municipaux. Est-il nécessaire de rappeler que les attaques personnelles n’ont jamais constitué des arguments valables et qu’elles témoignent plutôt d’une étroitesse d’esprit qui sied mal à un maire d’une ville québécoise?

Les débats entourant la promulgation éventuelle d’une Charte de la laïcité ne sauraient se réduire à une plausible suppression de la prière lors des séances du conseil municipal. Les enjeux attachés à la laïcisation des institutions québécoises s’avèrent beaucoup plus importants que les croyances personnelles de M. Jean Tremblay. Une démocratie forte nécessite la participation de tous les citoyens et citoyennes du Québec.

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