Taxe santé versus nouveaux paliers d’imposition

2012/09/26 | Par Jean-Simon Carrier

L’auteur est enseignant au secondaire à St-Hyacinthe

Après un an à entendre parler des 99% voilà qu’au Québec on fait les choses différemment et on traite des 2%. En effet, la dernière mesure Marois, en rapport à l’impôt sur le revenu des mieux nantis toucherait 270 000 personnes au Québec.

Je lisais aujourd’hui qu’avec l’annulation de la taxe santé, il faut avoir un salaire supérieur à 180 000 $ par année avant qu’il y ait une différence dans son portefeuille. C’est quand même incroyable de voir tout le tapage médiatique sur une mesure qui touche si peu de monde. Faisons un peu de ménage dans tout cela. N’oubliez pas ici que je milite évidemment pour les 98%

Le gouvernement tire ses revenus de plusieurs sources pour les redistribuer en programmes sociaux par la suite. Tout le monde s’entendra pour dire qu’il y en a une majeure partie qui vient de la population. Le gouvernement dispose de deux moyens pour aller chercher de l’argent dans nos poches. Les mesures régressives qui sont égales pour tout le monde sans égard au salaire ou à la situation familiale (taxes diverses).

Il y a aussi les mesures progressives qui seront différentes dépendamment de la « classe » sociale de l’individu (impôt sur le revenu). Évidemment, on peut ajouter à cela les redevances et les impôts payés par les entreprises. On s’entend que ces-dernières ont été plutôt choyées ces dernières années.

Le gouvernement Marois a fait la promesse qu’il annulerait une mesure régressive (taxe santé) et qu’il la remplacerait par une mesure progressive (ajout de paliers d’impositions). Le social-démocrate en moi est plus que ravi par cette mesure.

Ce qu’il faut lire entre les lignes c’est que pour la majorité de la population c’est une baisse d’impôt. Pour un contribuable qui gagne 40 000 $ par année c’est 200 $ de moins qu’il aura a payé !

Il ne faut pas oublier que les mieux nantis sont aussi ceux qui peuvent vraiment profiter des REÉR et des incitatifs à l’épargne. Ce n’est pas vrai qu’un contribuable moyen peut espérer remplir tout l’espace qu’il a dans ses REÉR.

Finalement, la classe politique est en train d’accuser le gouvernement péquiste d’improviser. Quand il n’y a pas plus d’une semaine, il se faisait targuer de devoir faire des compromis pour faire fonctionner la province. Au contraire, je crois que le Parti Québécois fait ce qu’il doit faire. Il y a même une belle stratégie dans tout cela. L’objectif est de créer de nouvelles tranches d’impositions. Ce que le gouvernement a ajouté à cela c’est la rétroactivité de cette mesure. Espérons que le compromis se fera sur le début de la mesure et non pas sur la mesure en tant que telle.

Ça fait du bien de lire l’actualité ces temps-ci. Enfin, je sens qu’il y a un gouvernement qui dirige pour la majorité de la population et non pas pour les amis du parti ou pour s’accrocher au pouvoir coûte que coûte.

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