De drôles d’amitiés pour Philippe Couillard

2012/09/28 | Par Pierre Dubuc

Dans l’édition du 26 septembre du journal La Presse, le journaliste Vincent Larouche nous apprend que l’ancien ministre libéral, et candidat pressenti à la direction du parti, Philippe Couillard, a fondé une entreprise de consultants avec Arthur Porter, l’ex-directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

M. Porter est aujourd’hui sous enquête pour avoir utilisé les ressources du réseau de la santé pour d’importantes transactions d’affaires personnelles. De plus, l’escouade Marteau a entrepris des vérifications pour savoir si M. Porter est intervenu dans le processus d’attribution du contrat de 1,3 milliard $ pour la construction du nouvel hôpital qu’on soupçonne d’avoir été truqué en faveur de SNC-Lavalin et Tony Accurso.

M. Porter, un médecin d’origine sierra-léonaise, en menait large, nous rapporte La Presse. En plus de ses fonctions au CUSM, il était gestionnaire d’un centre médical privé aux Bahamas, dirigeant d’une entreprise minière en Sierra Leone, membre du conseil d’administration d’Air Canada, conseiller du président de la Sierra Leone, ambassadeur plénipotentiaire de ce pays au Canada… et franc-maçon!

Mais le plus étrange est la présence d’Arthur Porter au poste de président du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSAR), l’organisme qui surveille les espions canadiens.

Il a dû démissionner de ce poste lorsque le National Post a révélé qu’il avait versé en 2010 la somme de 200 000 $ à Ari Ben Menashe, un lobbyiste, ex-marchand d’armes et ex-agent israélien, qui devait obtenir 120 millions $ d’investissements russes pour une entreprise de Porter en Sierra Leone.

Le Dr Porter a démissionné du CUSM en décembre 2011, mais l’Université McGill cherche toujours à récupérer le solde d’un prêt de 500 000 $ qu’on lui a versé lors de son embauche pour acheter un luxueux condo.

Il a également quitté le conseil d’administration d’Air Canada et le Canada. Cependant, il est toujours coactionnaire de l’entreprise mise sur pied avec Philippe Couillard. Ce dernier affirme, au journaliste de La Presse, que cette entreprise est une coquille vide qui n’a jamais servi depuis sa création en 2010. Il reconnaît toutefois « avoir été son ami et, brièvement, son associé ».

À signaler que Philippe Couillard a également côtoyé Arthur Porter au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) qui exerce, au nom du Parlement et du public canadien, une surveillance sur le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Philippe Couillard y a été nommé le 24 juin 2010..


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