« L’encadrement du privé », la méthode Couillard

2012/10/05 | Par Pierre Dubuc

Lors de la conférence de presse au cours de laquelle il annonçait sa candidature à la direction du Parti Libéral, Philippe Couillard a été contraint de s’expliquer sur ses négociations, avant son départ de la politique en 2008, avec la firme Persistence Capital Partners (PCP) et justifier les décisions prises à ce moment-là.

Dans la semaine précédant son départ, il avait signé deux règlements dont l’un réduisait de moitié le coût du permis d’exploitation d’une clinique privée au Québec et l’autre augmentait substantiellement le nombre d’opérations qui peuvent y être pratiquées.

Selon l’ancien ministre de la Santé, il s’agissait « d’encadrer le secteur privé, qui était jusque-là complètement déréglementé ». Il a présenté ces décisions comme la réponse du gouvernement à l’arrêt de la Cour suprême dans l’affaire Chaouilli.



Petit retour en arrière

Lorsque la Cour suprême a rendu son jugement dans l’affaire Chaoulli, une assemblée publique s’était tenue à l’UQAM avec la juriste Marie-Claude Prémont et le ministre de la Santé Philippe Couillard.

Les deux juraient que l’arrêt de la Cour suprême ne pouvait être interprété que de façon restrictive, c’est-à-dire que seules trois opérations – cataractes, hanches et genoux – pourraient s’effectuer en clinique privée.

Mme Prémont était sans doute de bonne foi, mais le ministre Couillard ne l’était pas. Quelques années plus tard, tout juste avant de quitter son ministère pour le secteur privé, il a élargi la liste à 50 opérations!

L'aut'journal a soutenu, lorsque la Cour suprême a rendu son jugement, que le Parti Québécois et les organisations syndicales et populaires devaient faire pression sur le gouvernement pour qu’il ait recours à la clause nonobstant afin de soustraire le Québec à l’arrêt Chaoulli et empêcher ainsi la prolifération des cliniques privées. Les faits nous ont donné raison.

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