Brèves syndicales

2012/10/05 | Par Maude Messier

Pressiers du Journal de Montréal : sauvés par la clause!

Une clause de la convention collective des pressiers du Journal de Montréal, instaurée en 1983 par Pierre Péladeau pour assurer la pérennité du quotidien montréalais, limite les conflits de travail, grève et lock-out, à 20 semaines.

« Au-delà de ce délai, les parties syndicale et patronale ont l’obligation de se présenter devant un arbitre et de mettre un terme au conflit de travail », d’expliquer Stéphane Lacroix, directeur des communications du syndicat canadien des Teamsters.

Compte tenu de l’historique des conflits de travail au Journal de Montréal, on peut déduire que cette clause aura permis à ces travailleurs d’éviter un conflit de travail interminable, comme ce fut malheureusement le cas de leurs confrères journalistes, notamment.

« Bien entendu, ajoute M. Lacroix, l’employeur a tenté à maintes reprises d’éliminer ou d’amender cette clause, mais il a été débouté chaque fois par l’arbitre. C’est encore le cas. »

La direction du Journal de Montréal réclamait une modification des horaires de travail et du statut de certains travailleurs permanents pour en faire des surnuméraires ainsi qu’une réduction des salaires et des avantages sociaux. Elle justifiait ses demandes par le fait que la rentabilité de l’entreprise ne serait pas aussi grande qu’elle devrait l’être.

Me Jean Barrette, arbitre au dossier, a tranché à la faveur des 125 syndiqués, rejetant les concessions réclamées. À son avis, l’imprimerie de Mirabel, lieu de travail des travailleurs concernés, est profitable et il n’y a aucune raison valable pour diminuer les conditions de travail des employés.

Les syndiqués bénéficieront d’un contrat de travail de trois ans, d’un montant forfaitaire de 1 200$ et de hausses salariales annuelles de 1,2% pour la durée de la convention collective de trois ans, à l’exception de ceux qui se trouvent hors de l’échelle salariale.

Le syndicat des Teamsters se réjouit de cette décision et souhaite que les tensions en milieu de travail se résorbent. « On a eu des années plus difficiles, le climat de travail était tendu. On souhaite que la hache de guerre soit enterrée de part et d’autre et que le climat redevienne plus harmonieux. »

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Non à l’aréna en mode PPP à Lévis

Les cols bleus de Lévis s’opposent au projet de construction d’un aréna en mode PPP dont la gestion serait confiée à un organisme sans but lucratif.

Une centaine d’entre eux ont d’ailleurs manifesté devant l’hôtel de ville à l’occasion du conseil municipal lundi soir, dénonçant l’opacité, les coûts de financement excessifs, l’inefficacité et le manque de concurrence que génèrent les partenariats publics-privés.

« Avec un OBNL, il n'est pas obligatoire d'aller en appels d'offres publics, et une entente de gré à gré peut être conclue. Les citoyens sont aussi perdants parce que l'OBNL est exempté des obligations de transparence en vertu de la loi d'accès à l'information », d’expliquer Pierre-Guy Sylvestre, économiste au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et spécialiste des PPP.

Le SCFP représente près de 70% de l’ensemble des employés municipaux au Québec, ce qui le place aux premières loges de l’implantation de ce type de projets. Le syndicat affirme avoir développé une expertise sur le sujet au fil des ans et affirme que les citoyens de Lévis, comme partout ailleurs, n’ont rien à gagner dans ce type de partenariat qui limite la concurrence et qui représente un risque pour les contribuables.

Le SCFP développe en ligne son argumentaire et cite en exemple quelques ratés du modèle PPP : www.nonauxppp.com

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Harper : 2 / Chômeurs : 0

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) s’indigne du fait que le projet pilote d’assurance-emploi ne soit pas reconduit, un programme qui ajoutait jusqu’à cinq semaines de prestations d’assurance-emploi dans les régions affectées par un taux de chômage élevé, soit supérieur à 8%.

Le programme a été implanté dans 21 régions au Canada, dont 7 au Québec : Bas-Saint-Laurent et Côte-Nord, Centre-du-Québec, Chicoutimi - Jonquière, Gaspésie - Îles-de-la-Madeleine, Nord-Ouest du Québec et Trois-Rivières.

L’abolition du projet pilote coïncide avec le débat sur la réforme de l’assurance-emploi obligeant les prestataires à accepter des emplois ne répondant pas à leur expérience et à leurs compétences, sous peine de restreindre leurs prestations.

Voilà qui fait dire au SFPQ que le gouvernement Harper s'acharne sur les travailleurs saisonniers en région.

« Le gouvernement Harper doit cesser de s'en prendre aux prestataires et tenir compte des réalités économiques des régions afin d'indemniser correctement les personnes en attente d'emploi et leur permettre ainsi de vivre décemment », a déclaré Lucie Martineau, présidente du SFPQ.

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Coop en milieu de travail : une perspective syndicale

La FTQ, la CSN et la CSD, avec la collaboration du Chantier de l’Économie sociale, ont organisé, mardi dernier, un séminaire syndical sur la coopération du travail ayant pour thème « Les coops en milieu de travail : un choix de développement? ».

Intervenants impliqués dans le démarrage de coopératives et syndicalistes ont discuté des enjeux du modèle coopératif comme outil de développement économique, de la place qu’occupent les coopératives dans le monde de l’emploi ainsi que du rôle et des implications de la présence syndicale dans ce type d’entreprenariat.

Des initiatives syndicales ont également été présentées: les cas d'une coopérative ambulancière, d'une coopérative de travailleurs actionnaire et d'une radio coopérative.

D’une voix commune, les dirigeants syndicaux ont déclaré que « le modèle des coopératives est une avenue importante à considérer puisqu'il peut permettre de sauver des emplois lors d'une fermeture, d'une vente ou du transfert de propriété d'une entreprise. »

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