Harper aux commandes du Canada, c’est la guerre

2012/10/11 | Par Guy Roy

Il commande à ses armées de tirer pour tuer. Peu importe les coûts, il adopte les dépenses militaires sans prendre en considération que celles-ci, comme les autres, sont issues de nos taxes et impôts. Peu importe les victimes de la guerre, Harper les justifie avec les arguments fallacieux de la lutte au terrorisme alors qu’il s’agit de stratégies géopolitiques et d’hégémonie sur le monde aux côtés des États-Unis.

Et pourtant, ce pays est la seule puissance à nous avoir jamais attaqués dans le passé. L’obsession de Harper à célébrer les batailles de 1812 est contradictoire avec la conception même du pays indépendant que les Conservateurs prétendent gouverner en ce sens.

Harper n’a que faire des oppositions aux orientations militaristes qu’il impose au Canada. Rien ne l’arrête. Il magasine même des bases militaires dans le reste du monde et veut équiper l’armée canadienne de plusieurs F-35 pour participer ainsi à la tuerie générale.

Peut-on vraiment se prétendre en faveur de la paix alors même qu’on commande à une armée partie à la conquête du monde ? Sommes-nous de retour en 1936 où il fallait abattre le fascisme ? Le prétexte serait pour le moins très gros et exigerait une analyse politique plus convaincante.

Car c’est sous le gouvernement conservateur que le Musée de la Guerre à Ottawa a fait disparaître toute mention aux Brigades Internationales envoyées en Espagne par le parti communiste canadien et au sacrifice de sa vie par Norman Béthune justement en faveur de cette cause de la lutte antifasciste.

En Europe, on a honoré les brigadistes comme combattants antifascistes alors que le pitoyable Canada les laisse mourir de vieillesse sans souligner d’aucune manière leur contribution.  

Finalement, toutes les guerres ont été plus ou moins déclarées pour sauvegarder une paix bien précaire qu’un autre que nous ne voulait pas. Soi-disant. Elles ont provoqué par la suite une autre sorte d’appel à la vengeance et à un niveau plus élevé et plus sophistiqué de militarisation. Ainsi, l’escalade succède aux attaques et la guerre s’amplifie.

Pauvre Harper qui tente de se montrer en acteur de la paix universelle. Ça empeste le ridicule et le mensonge qui tente de nous faire croire que la guerre n’a que les coûts modestes d’une défense efficace. Pourtant s’accumulent les budgets militaires outranciers tout en renonçant aux investissements en santé et en éducation qui créeraient beaucoup plus d’emplois.  C’est maintenant connu. En réalité la guerre ne vient qu’avec son lot de morts, de destructions et de gaspillage financier que la paix pourrait nous éviter.

Les soldats canadiens et québécois, pour ne pas parler des victimes chez l’ennemi,  se font tuer pour rien car pour chaque guerre déclarée suit la riposte comme si la paix était un obstacle aux relations harmonieuses entre les peuples. En effet, quels qu’en soient les motifs, le souci de règlement des conflits par la diplomatie ou la négociation pacifique est exclut depuis longtemps des prétentions impérialistes du Canada à s’ériger en maîtres dans le monde avec les autres pays bellicistes. Et le Canada est de ce camp depuis fort longtemps, depuis les tous premiers gouvernements qui se sont succédés à la suite de la Confédération.

Tous ces gouvernements se sont montrés réactionnaires devant les progrès autres que ceux de l’augmentation des rentes aux actionnaires et de l’oreille tendue au complexe militaro-industriel. Les Conservateurs canadiens n’ont plus comme perspective que le « choc des civilisations » pour lequel ils se sentent la mission divine d’engager nos armées qui ont pourtant très bien servi, sur une courte période historique, comme casques bleus.

La rente capitaliste a ses exigences et on ne compte plus les coups fourrés des Conservateurs pour la faire payer par d’autres que par les membres de leur parti et par les lobbys militaires en appétit de ces profits mirobolants. Comment ne pas rêver à nouveau d'un Québec indépendant et pacifiste débarrassé des institutions militaristes d’un Canada qui prétend encore s’attribuer un rôle de colonisateur ici et de par le monde ?

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