Graham Fraser outrepasse son mandat

2012/10/19 | Par Mario Beaulieu

L’auteur est président du Mouvement Québec français

Le Mouvement Québec français déplore que Graham Fraser, commissaire aux langues officielles du Canada, sorte à nouveau de son mandat et critique les mesures destinées à faire progresser le français au Québec.

Les Québécois, lors de la dernière élection, ont choisi de stopper le déclin du français au Québec. Plusieurs d’entre eux ont compris d’ailleurs, et cela depuis longtemps, que la loi fédérale sur les langues officielles, adoptée sous prétexte de contrer la discrimination à l’endroit des francophones hors-Québec, a surtout servi à s’assurer du maintien des privilèges de la communauté anglophone de Montréal, vestige du règne colonial de la Grande-Bretagne.

M. Fraser, un fonctionnaire fédéral, s’attaque au projet d’application de la loi 101 aux cégeps, qui constitue une des mesures les plus importantes pour contrer déclin du français à Montréal.

En comparaison, advenant que cette mesure soit réalisée, les services scolaires et universitaires francophones dans le reste du Canada continueraient à être beaucoup moins disponibles, non seulement pour les allophones, mais pour la faible proportion de francophones hors-Québec qui n’ont pas encore été assimilés.

Le réseau collégial anglophone reçoit deux fois plus de financement que la part du poids démographique des anglophones au Québec le justifie. En ce qui a trait au réseau universitaire anglophone, cette proportion est triplée, sinon quadruplée. Quoi qu’en dise M. Fraser, l’anglais se porte très bien partout au Québec alors que le français recule.

Tous les rapports du commissaire aux langues officielles démontrent que la résistance à l’utilisation du français est persistante et quotidienne dans toutes les sphères de l’état fédéral.

Si le Canada avait à cœur la survie du français, il y a longtemps qu’il aurait respecté la volonté des Québécois de faire du français la langue commune sur le seul territoire qui ait pu, souvent dans des conditions difficiles, résister au rouleau compresseur de l’anglicisation.

La réalité que M. Graham Fraser nous cache c’est que la loi canadienne sur les langues officielles est une fausse politique de défense des minorités, qui sert dans les faits à perpétuer en douce l’oppression linguistique des francophones en général et des Québécois en particulier.


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