Nous sommes des Fils et des Filles de la liberté

2012/10/24 | Par Robert Laplante

Nous sommes réunis ici pour affirmer notre volonté de dessiner l’avenir. En venant témoigner de notre attachement à l’œuvre et à la personne de Louis-Joseph Papineau, nous ne venons pas seulement assumer le passé. Nous venons faire ici à Saint-Denis les gestes essentiels à la vie d’un peuple, nous venons raccorder notre présent aux espérances qui nous ont précédés.

L’œuvre de Papineau vit encore. Ses idéaux ont encore et toujours une pertinence pour nous, pour le peuple que nous formons, pour le pays qui grandit sous nos pas. Il faut saluer l’initiative qui inscrira dans la chair même de ce magnifique village le souvenir d’un homme qui a incarné l’aspiration au dépassement, qui a souhaité le meilleur pour les siens et qui s’est jeté dans l’invention de l’avenir avec une fougue exemplaire, mémorable.

Le Parti des patriotes a planté à jamais dans notre histoire une aspiration, une volonté d’achèvement qui a renforcé et renouvelé ce qui a commencé ici en Nouvelle-France. Le peuple du Québec n’a pas cessé de grandir et la contribution de Papineau continue de pointer l’horizon. Son héritage est riche et complexe. Sa pensée mérite d’être revisitée, questionnée de mille manières avec les préoccupations d’aujourd’hui.

Ce questionnement n’est pas seulement une possibilité qu’autorise la densité de cette pensée et de ce qu’elle aura inspiré à ses contemporains au 19e siècle. C’est un devoir pour nous qui avons à bâtir le Québec du 21e siècle. Un devoir de mémoire, comme il est de coutume de dire. C’est vrai. Mais surtout un devoir de création, une exigence de projet.

Car la multiplication des questionnements, la diversité des interprétations ne servent pas seulement l’œuvre. Il n’est pas seulement bon qu’il en soit ainsi. Il est nécessaire que cela se produise. Car les diverses lumières de l’esprit braquées sur l’œuvre de Papineau et des Patriotes servent à éclairer la voie des possibles, à baliser les chemins qui conduiront à l’avenir que nous voulons pour nos enfants et pour les enfants de leurs enfants.

Papineau avait une idée de l’avenir pour son peuple. À nous maintenant de faire de l’avenir avec ce qu’il nous a laissé d’inachevé.

L’idée de la République est toujours une grande idée. Elle est aussi un destin pour le Québec. Notre volonté de vivre, notre attachement à l’égalité des citoyens, notre détermination à faire vivre et prospérer les idéaux de la démocratie ont été bien servis par Papineau.

Et c’est parce qu’il les a bien servis que nous sommes encore ici à combattre pour les faire triompher. Pour bâtir notre pays sur de grandes idées, sur la volonté de le faire en permettant à chacun de ses citoyens d’y élargir son espace de liberté, sa volonté de servir les responsabilités que lui dictent la recherche et la construction du bien commun, le service de l’intérêt national.

Nous marchons dans les pas d’un devancier qui nous vient de bien plus loin que nous-mêmes. Car l’idée de s’affranchir de la monarchie, c’est d’abord l’immémoriale aspiration à la liberté. Nous partageons cette aspiration avec l’Humanité entière. Nous sommes un peuple en marche parmi les peuples. Et dans le renouveau actuel des nations, en Catalogne, en Écosse, en Flandre et à beaucoup d’autres endroits, notre nom résonne de la grandeur des aspirations légitimes que Papineau a fichées à jamais dans nos cœurs.

Nous sommes des Fils et des Filles de la liberté.

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