Les élus jouent aux gros bras avec le monde ordinaire

2012/10/25 | Par Léo-Paul Lauzon

C’est connu, les gouvernements jouent les gros bras avec le monde ordinaire, allant des travailleurs aux étudiants, aux chômeurs et aux assistés sociaux, tous étant des cibles de choix pour les majorettes qui portent à droite.

Lois spéciales et lock-out ont été dernièrement décrétés par Harper (Postes Canada, Air Canada et Canadien Pacifique) et par l’ex premier-ministre du Québec, Jean Charest (Commission de la construction, conflit étudiant).

Tiens, un article de journal du 25 mai 2012 s’intitulait : «Ottawa serre la vis aux chômeurs», un autre du 17 mai 2012 était titré «Crise étudiante. Charest impose sa loi» et, enfin, un autre du 17 juillet 2012 avait pour entête : «Prestations pour enfants. Des vérifications abusives d’Ottawa?». À cette interrogation, réponse de l’illuminé Stephen Harper : «Ottawa affirme protéger les fonds publics».

Encore une fois, mépris et hypocrisie sont la marque de commerce de Harper et ce l’était aussi pour Charest, qui se cherche sûrement une job soit dans le nord, soit comme butler pour la famille Desmarais de Power.

Et la morale de bottine servie au peuple par des politiciens qui veulent nous culpabiliser si nous commettons le crime abominable de ne pas payer notre «juste part» de taxes en n’exigeant pas en tout temps une facture du vendeur.

L’ex-président de Revenu Québec, Jean St-Gelais récemment nommé par Pauline Marois comme grand patron de la fonction publique québécoise à titre de secrétaire général et greffier du Conseil exécutif (ça promet), a dit «qu’il fallait éduquer les contribuables si le Québec voulait éviter le sort de la Grèce» (Le Devoir, 17 avril 2012).

Vraiment pathétique, comme mise en garde. Ça ne lui dirait pas «d’éduquer» et de «moraliser» les nantis et les compagnies qui détournent chaque années des milliards dans les paradis fiscaux sans évidemment produire et demander une «facture»?



De miel avec le monde extraordinaire

Avec la classe dominante, les gouvernements et les commis font les obéissants et les soumis. Ils leur permettent de faire n’importe quoi, n’importe quand, allant de la fraude en bonne et due forme, au détournement de revenus et d’impôts dans les paradis fiscaux, dans les sociétés en commandite et de portefeuille, dans les fiducies et les fondations personnelles, etc.

Ça fait longtemps que c’est comme ça, comme le démontre le titre de cet article du Journal de Montréal du 16 décembre 2002 : «Selon des experts en fiscalité. Pas difficile pour les grandes firmes de déjouer Revenu Canada». Et aussi pour les super riches.

Et que dites-vous de cet article du Devoir daté du 26 février 2007 et intitulé : «Le fisc hésite devant les grandes entreprises» afin de ne pas miner leurs bonnes relations… Diplomate avec les uns et fanfarons avec les autres!



Paradis fiscaux et planifications fiscales agressives

Disons que planification fiscale dite «agressive» rime avec fraude déguisée et tolérée par vos politiciens afin de ne pas hypothéquer leurs bonnes relations avec leurs maîtres. Avoir de bonnes relations avec le gratin c’est très utile et très payant pour beaucoup d’opportunistes.

Prenons, par exemple, le titre de ces articles récents : «Paradis fiscaux : des entreprises s’opposent au ministre conservateur Flaherty» et «Planifications fiscales agressives. Le milieu des affaires se rebiffe».

Les politiciens qui font les matamores avec la population, mais rampent face à leurs puissants amis comme le démontre éloquemment le titre de ces deux articles : «Dans son budget (2009), Ottawa abandonne une bataille contre les paradis fiscaux» et «Intérêts et paradis fiscaux. Québec devra plier».

Face aux étudiants et aux syndicats, ils étaient intraitables. En espérant que les péquistes feront mieux car, entre vous et moi, il était temps que les libéraux dégagent.

Comme Statistique Canada et l’Institut de la statistique du Québec, les vérificateurs généraux sont maintenant plus silencieux et ont adopté un profil bas depuis que Harper est en poste et lorsque Charest était au pouvoir.

Quelques articles qui rapportaient les propos de l’ex-vérificateur général du Canada, Denis Desautels, un comptable agréé : «Rapport Desautels. Les grandes entreprises à l’abri des contrôles» mais pas les assistés sociaux et les chômeurs.

Puis : «Les programmes de subventions sont des bars ouverts pour les entreprises»… mais pas les prestations versées aux familles.

Les compagnies n’ont qu’à se servir de leur carte de guichet automatique et par ici les subventions gouvernementales provenant directement des poches du monde ordinaire.

Enfin, mes amis, voici une autre perle : «Les échappatoires fiscales font perdre des milliards en impôts à Ottawa. Le vérificateur général blâme Ottawa de ne rien faire pour remédier à la situation».

Les politiciens au service de l’intérêt supérieur de la population? Une farce…

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