L’Alliance sociale fait connaître ses attentes

2012/10/26 | Par L’aut’journal 

À la veille de la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale du Québec, l’Alliance sociale rend publiques les attentes qu’elle a envers le nouveau gouvernement et les partis d’opposition.

Conscientes des difficultés que provoque la situation minoritaire du gouvernement Marois, les organisations membres de l’Alliance sociale enjoignent ce dernier à tout mettre en œuvre pour honorer ses promesses électorales et demandent aux partis d’opposition de mettre de côté la stricte partisanerie et les bras de fer avec le gouvernement.

Pour notre part, nous ne demandons pas mieux que de travailler de bonne foi avec le gouvernement !

Nous souhaitons que les préoccupations, les décisions et les gestes qui seront posés dans les mois à venir le soient dans l’intérêt de la collectivité québécoise et de son bien-être, ont déclaré les porte-parole de l’Alliance sociale : Carolle Dubé, présidente, APTS; François Vaudreuil, président, CSD; Jacques Létourneau, président par intérim, CSN; Louise Chabot, présidente, CSQ; Éliane Laberge, présidente, FECQ; Martine Desjardins, présidente FEUQ; Michel Arsenault, président, FTQ; Maryse Rousseau, vice-présidente, SFPQ et Richard Perron, président, SPGQ.



Éducation : un sommet dans les meilleurs délais

Les membres de l’Alliance sociale croient toujours que l’augmentation des frais de scolarité menace l’accessibilité, l’égalité des chances et la diversité socioéconomique de la population étudiante.

Les membres de l’Alliance se réjouissent de la décision du gouvernement Marois d’abolir la hausse des droits de scolarité et de son engagement à tenir, dans un avenir rapproché, un sommet sur le financement de l’éducation postsecondaire.

Elle souhaite toutefois que le gouvernement mette en place rapidement les balises nécessaires pour la tenue d’un débat éclairé.



Réengagement de l’État

L’Alliance souhaite un réengagement réel de l’État dans la dispensation et la revalorisation des services publics de qualité, dont une éducation accessible de la petite enfance jusqu’à l’université, des soins de santé universels et satisfaisants pour l’ensemble de la population, des plus jeunes aux plus âgés, des services gouvernementaux efficaces à la population et cela, dans un environnement sain et respectueux des conditions de travail de centaines de milliers de salariés qui donnent ces services.

L’Alliance poursuivra donc sa lutte contre la privatisation et la tarification des services, contre le principe d’utilisateur-payeur et pour une meilleure prise en charge collective des besoins de la population.



Vie de qualité à la retraite

Près de 40 % de la population active du Québec n’a aucune épargne en vue de la retraite et 44 % des retraités québécois de 65 ans ou plus reçoivent le Supplément de revenu garanti, une mesure sociale destinée aux plus démunis.

Plus de 60 % de la population active n’ont aucune participation dans les régimes complémentaires de retraite. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et la conclusion est claire : la couverture des travailleurs et des travailleuses à la retraite est insuffisante pour au moins, sinon plus de la moitié des Québécois et des Québécoises.

Il est temps de s’en occuper, d’autant plus que le régime volontaire de retraite contenu dans le dernier budget libéral, qui ne comporte aucune obligation pour les employeurs d’y cotiser, constitue un leurre qui ne permettra pas aux travailleuses et aux travailleurs d’accéder à un revenu décent à la retraite.

L’Alliance aimerait que le dossier de la retraite devienne une priorité pour le gouvernement. Aussi, elle est d’accord avec l’engagement électoral du Parti québécois de protéger les régimes de retraite des travailleurs et des travailleuses dans le cas d’une vente, d’une restructuration ou d’une faillite.



Un développement économique équitable

L’État doit également se réengager dans le secteur économique, en intervenant directement et efficacement, afin que le Québec tout entier profite des fruits du labeur quotidien des travailleuses et des travailleurs québécois.

L’Alliance se réjouit du fait que le gouvernement Marois se préoccupe de la question des redevances ainsi que de la deuxième et de la troisième transformation.

De tels projets doivent profiter réellement à la société québécoise et être développés dans le respect et avec la mise à contribution des communautés locales, dans une perspective de développement durable. De cette manière, nous nous approcherons davantage de l’objectif d’une meilleure redistribution de la richesse au sein d’une économie dynamique et productive.



Le Québec, mûr pour un bon débat sur la fiscalité

L’Alliance sociale est déçue de la décision du gouvernement de renoncer à abolir la taxe santé et souhaite que cet engagement soit respecté dès que les conditions le permettront.

Cependant, toute l’agitation médiatique autour de la taxe santé a eu le mérite de mettre au cœur des débats la richesse et son partage.

L’Alliance estime que le Québec est mûr pour une bonne réflexion structurée et constructive sur la fiscalité : nous souhaitons que le gouvernement lance un vaste débat public pour notamment juger du bien-fondé de certains avantages fiscaux consentis aux plus riches, revoir l’imposition des dividendes et des gains en capital, évaluer la possibilité d’ajouter un palier d’imposition et lutter contre l’évasion fiscale.

Ainsi, le gouvernement Marois sera à même de rétablir une plus grande justice dans le régime fiscal du Québec.

En outre, l’Alliance sociale invite le gouvernement du Parti québécois à renoncer pour le moment à l’atteinte de l’équilibre budgétaire.

L’économie québécoise roule à un rythme inférieur aux attentes et le gouvernement fait face à des engagements financiers plus lourds que prévu.

Un retour précipité à l’équilibre budgétaire se ferait nécessairement au détriment de la qualité et de l’accessibilité aux services publics et de la stimulation de l’économie. 

Enfin, l’Alliance compte sur le gouvernement du Québec pour exiger un rehaussement substantiel de la contribution fédérale pour soutenir les provinces, tout en respectant les champs de compétence.

Elle compte également sur lui pour convaincre les employeurs d’investir dans la formation de la main-d’œuvre, le maintien et la création d’emplois de qualité et la valorisation du savoir-faire québécois.

Les organisations membres de l’Alliance sociale s’engagent à défendre et à présenter ces objectifs sur toutes les tribunes dont elles pourront disposer.



Les membres de l’Alliance sociale

L’Alliance sociale représente plus d’un million de membres. Elle regroupe l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).