La course au déficit zéro n’est pas une religion

2012/11/15 | Par Michel Arsenault, président de la FTQ

Bien que l’atteinte du déficit zéro demeure un objectif important, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) demande au gouvernement Marois de reporter au moins d’un an le retour à l’équilibre budgétaire.

Selon le président de la centrale syndicale, Michel Arsenault, au moins deux raisons suffisantes militent en faveur de cette nécessité.

« Tout d’abord, l’état fragile de l’économie mondiale, particulièrement en Europe, aux États-Unis et même en Chine, risque d’avoir des répercussions au Québec comme au Canada. Ensuite, l’état des finances publiques ne laisse présager rien de bon quant aux sommes nécessaires à l’amélioration et à la consolidation des services publics ainsi qu’à la stimulation de l’activité économique.

Les deux ingrédients les plus susceptibles de plonger le Québec dans le marasme, ajoute le dirigeant syndical, sont l’obsession à tout prix du déficit zéro et la renonciation aux investissements dans les infrastructures. C’est malheureusement ce que j’entends ces jours-ci et cela m’inquiète grandement.

Le gouvernement du Parti Québécois devrait donc faire preuve de retenue et remettre à plus tard le retour à l’équilibre budgétaire. Je ne crois pas que l’argument d’une possible “décote” du Québec par les agences de notation tienne la route. Si le Québec a été capable de passer aussi bien à travers la dernière crise économique et financière, c’est bien grâce au report de l’objectif du déficit zéro, sans que la province sombre pour autant dans l’instabilité financière et qu’elle voit sa cote dégringoler vers le bas. »


La sagesse, fille de l’expérience

« Ne dit-on pas que la sagesse est fille de l’expérience? Nous avons tout intérêt à répéter les mêmes gestes, alors qu’ils ont été largement profitables. D’autant plus que les rentrées d’argent sont moins importantes que nous le pensions. Faut-il s’attendre à une situation déjà bien décriée par le passé, à savoir des coupes inacceptables dans les services publics et la dégradation des investissements publics dans les infrastructures? À la FTQ, nous osons croire que non. Retarder d’au moins un an le retour à l’équilibre budgétaire donnerait au gouvernement les coudées franches pour dégager une bonne marge de manœuvre et pour respecter certains engagements électoraux, dont l’abolition de la taxe santé », a conclu Michel Arsenault.

Source : FTQ

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