Création de Partenaires pour un Québec français (PQF)

2012/11/20 | Par Louis Philippe Sauvé



Plusieurs syndicats nationaux dont la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ont répondu à l’appel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et du Mouvement Québec français en mettant sur pied une vaste coalition d’organismes visant à faire la promotion du français au Québec. Lancé le lundi 19 novembre en matinée Partenaires pour un Québec français (PQF) était en gestation depuis près d’un an.

Les membres de la coalition comptent mobiliser la société québécoise en commençant par  organiser une vaste campagne nationale de sensibilisation et de consultation. « Il y a un travail de terrain à faire » a déclaré sans détour Pierre Saint-Germain, président de la Fédération autonome de l’enseignement.

Outre les trois grands syndicats nationaux, les Partenaires pour un Québec français intègrent également le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) ainsi que la Fédération de l’enseignement (FAE).

D’autres organisations seraient appelées à se joindre à la coalition notamment, l’Union des artistes (UDA).

Questionné à savoir si des partis politique pourraient se joindre aux PQF, M. Beaulieu a affirmé que : « c’est une coalition de la société civile qui est indépendante des partis politiques », mais qu’il invitait les partis à collaborer dans l’intérêt supérieur de la nation québécoise.

De son côté le président de la CSN a affirmé  «qu’il y avait un travail d’intervention à faire auprès des partis politiques, notamment celui au pouvoir».

Dans leur plateforme, les Partenaires pour un Québec français proposent plusieurs gestes concrets pour affirmer la position du français comme langue commune des Québécoises et Québécois ainsi que pour assurer son avenir.

On y affirme que la Charte de la langue française doit être renforcée, car « le pouvoir d’attraction de l’anglais reste largement supérieur à celui du français ».

À cet égard, la plateforme propose de faire en sorte que la présidence de l’Office québécois de la langue française (OQLF) et du Conseil supérieur de la langue française soit désignée par l’Assemblée nationale dans la perspective d’accorder plus d’indépendance à ces organismes.

De plus, il est proposé de leur accorder d’avantage de moyens financier et de ressources humaines.

Pour ce qui est de l’administration et de la justice, les PQF réclament que tous les jugements rendus par des tribunaux soient traduits en français.

Ils revendiquent également que le gouvernement ne communiquent qu’exclusivement en français avec les personnes morale et qu’au niveau administratif plusieurs services ne soient données qu’en français aux individus à l’exception des organismes qui doivent avoir un statut bilingue en matière de santé, d’éducation ainsi que les municipalités.

« Si on regarde dans le reste du Canada, la grande majorité des services ne sont pas donnés en français; ils sont données intuitivement en anglais», a déclaré le président de la SSJBM.

Qui plus est, il demande l’abolition des écoles passerelles.

Il a néanmoins maintenu que la minorité anglophone historique avait droit aux services bilingues, tout comme les minorités francophones du ROC.

Du côté du français langue de travail, les Partenaires  constatent que l’article 46 de la Charte qui stipule qu’on ne peut exiger la connaissance d’une langue autre que le français pour accéder à un emploi n’est pas respecté.

De plus, ils réaffirment le droit de travailler en français. « La langue de travail, ça ne peut pas faire autrement que d’être la langue commune et la langue commune au Québec c’est le français», a déclaré Louise Mercier, vice-présidente de la FTQ.

Au chapitre des affaires, la coalition recommande des modifications quant au comité de francisation, propose un processus de francisation allégé pour les entreprises de 25 à 69 employés et exige que la loi 101 s’applique aux entreprises de compétence fédérale en terre québécoise.

Pour boucler la boucle, ils demandent le retrait des dispositions relatives aux ententes particulières, ce qui ferait en sorte que toutes les entreprises soient soumises aux politiques de francisation gouvernementales.

Au plan culturel, il est proposé que le gouvernent du Québec rapatrie les pouvoirs en matière de radiodiffusion dans l’optique de créer un Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications du Québec.
La plateforme compte également des éléments quant à l’immigration, l’analphabétisme et l’enseignement.

«Le sort de la langue française se joue maintenant pour l’ensemble du Québec» a conclue Mario Beaulieu à la fin du point de presse.

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