Langue de travail : un renforcement de la Loi 101 est nécessaire

2012/11/27 | Par Mouvement Québec français

Le rapport publié par l’Office Québécois de la langue française sur l’évolution de la situation linguistique au Québec démontre un recul du français comme langue de travail depuis 1989 chez les anglophones et les francophones. Il affiche un progrès nettement insuffisant chez les allophones.

Cette baisse du français comme langue de travail est attribuable en grande partie aux affaiblissements qu’a subis la Loi 101 au cours des trente dernières années.

Globalement, on remarque qu’entre 1989 et 2010, la proportion des travailleurs utilisant principalement le français au travail a baissé de 2%, passant de 91% à 89% dans l’ensemble du Québec et de 5% dans la région métropolitaine de Montréal, passant de 85% à 80%.

Toujours dans la métropole,  le pourcentage de francophones utilisant principalement le français comme langue de travail a subi une chute de 7% dans les 20 dernières années, passant de 94% à 87% pour se retrouver à un niveau plus bas qu’au niveau le plus bas de 1971.

Chez les anglophones, la situation n’est pas plus reluisante alors que le pourcentage d’individus utilisant principalement le français comme langue de travail est passé de 45% à 38%.

Du côté des allophones, alors que le français comme langue principale de travail avait progressé de plus de 20% entre 1971 et 1989, passant de 42% à 63%, la hausse n’a été que de 5% entre 1989 et 2010.

D’une part, cette augmentation reflète probablement le fait que le Québec sélectionne davantage d’immigrants déjà francisés.

Par ailleurs, ces données semblent en discontinuité avec celles du recensement de 2006, selon lesquelles  seulement 39% des allophones nés au Québec et 50% des allophones immigrants travaillent principalement en français dans l'ensemble des entreprises au Québec.

« À la lumière des résultats de cette enquête, et après 35 ans d’existence de la Charte Québécoise de la langue française, il est venu le temps de renforcer et de mettre à jour la Loi 101 afin d’assurer que le français soit la véritable langue de travail au Québec », conclut Mario Beaulieu, président général de la Mouvement Québec français.