Les maisons de 2e étape unissent leurs voix

2012/11/27 | Par Mélanie Walsh

L’auteure est coordonnatrice de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale

L’Alliance des maisons d’hébergement de 2eétape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale souligne la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes en partageant ses préoccupations face au sous-financement de ses membres, des ressources essentielles à la prévention de la violence conjugale post-séparation.

Les maisons de 2e étape offrent un hébergement temporaire, sécuritaire et abordable, accompagné d’une gamme de services spécialisés en violence conjugale. Les femmes qui y demeurent ont généralement fait un premier séjour dans une maison d’hébergement d’urgence et ont décidé de rompre avec le conjoint violent.

Les maisons de 2e étape permettent à ces femmes de poursuivre une démarche de dévictimisation et de réorganisation qui s’échelonne sur une période d’environ une année.

L’Alliance regroupe 10 maisons de 2e étape spécialisées en violence conjugale, réparties dans 6 régions du Québec, offrant 94 logements de transition qui, l’an dernier, ont accueilli 188 femmes et 232 enfants.

La sécurité des femmes violentées est essentielle lorsqu’elles se retrouvent en contexte de séparation. La violence au sein du couple exprime une prise de contrôle de sa partenaire et s’intensifie souvent dans le temps.

Une femme qui décide de quitter son conjoint violent est exposée à un risque accru de violence, l’homicide en étant la forme la plus extrême. Les maisons de 2eétape assurent un environnement confidentiel et sécuritaire aux femmes et à leurs enfants.

Le financement des maisons de 2e étape est insuffisant pour répondre adéquatement aux besoins des femmes violentées dans un contexte conjugal. La provenance et la récurrence du financement varient énormément d’une ressource à l’autre.

Ces ressources génèrent des revenus avec les loyers mais ceux-ci suffisent à peine à couvrir les frais d’exploitation, d’entretien et d’administration du bâtiment.

Vingt-cinq ans après la mise sur pied de la première maison de 2eétape au Québec, plusieurs d’entre elles ne reçoivent toujours pas de financement de base du gouvernement provincial pour assurer les services nécessaires en matière d’intervention et d’accompagnement.

L’Alliance espère voir le ministère de la Santé et des Services sociaux reconnaître le rôle unique et essentiel que les maisons de 2eétape jouent en aidant les femmes à briser le cycle de la violence.

La demande d’appui financier à la mission des maisons de 2e étape s’inscrit dans le contexte plus large d’une mobilisation orchestrée entre autres par la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles pour un meilleur Programme de soutien aux organismes communautaires.

La campagne « Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire » rassemble 3000 organismes communautaires en santé et services sociaux qui demandent au gouvernement péquiste de combler le manque à gagner des organismes, estimé à 225 millions par année, et de mettre en place un véritable programme national dédié au soutien financier de la mission de ces organismes.